| | | Le pays des merveilles, ça ? [& Koko ] |    |
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Alice  Alice |  Dim 9 Mai - 10:16 | |
| Joie exulta à son compliment et alla se poser sur l'épaule de sa maîtresse en frétillant de la queue. Il était dur de la louper, vu sa couleur criarde. Alice arbora une moue boudeuse quand le guérisseur déclara que l'homme de pierre cristallisé n'allait pas s'enfuir. Qui pouvait vraiment le savoir ? Elle aurait voulu l'emmener et le placer en observation, mais... Peut-être était-ce l'environnement et le soin apporté par Koniake qui le maintenait ainsi ? Alors le déplacer aurait été vain. Dans ce cas, peut-être, devait-elle rester ici un temps ? Mais tant d'expériences l'attendaient à la Technopôle, et les autres n'allaient pas se priver d'avancer sans elle... Oh que non !
Ils regagnèrent la cabane où la chaleur brûla les mains de la chercheuse. L'enfant prit peur en voyant Joie qui ne put s'empêcher de rire en s'exclamant :
- N'ayez pas peur, joli cœur, je ne mords pas !
Alice compléta en voyant le garçon s'agiter :
- Pas la peine, elle ne mange pas. Merci, pour la couverture, c'est une attention fort appréciée.
Joie se plaça là où Koniake avait tiré la chaise bien qu'elle se contenta de léviter, agitant sa queue écarlate de temps à autre en réaction aux personnes présente. Elle n'avait pas souvent l'occasion de sortir, et qui pouvait savoir combien de temps s'écoulerait avant que l'humeur d'Alice change ? Secouant négativement la tête quand l'enfant lui proposa une part du repas, elle se contenta d'observer le visage de la technopolitaine. Celui-ci s'éclaira quand elle eut dégusté la première bouchée et elle lança alors, coupant le guérisseur dans ses explications :
- Et bien, je ne pensais pas qu'un repas aussi simple pouvait avoir autant de goût ! C'est du beau travail !
Puis elle se tourna à nouveau vers son hôte et souffla, concentrée, mais dévorant son assiette entre deux remarques :
- Pour résumer, il a passé cinq ans dans cet état, figé dans la position qu'il avait au moment où son corps s'est rigidifié. Pour vous, cet état surviendrait comme une mort naturelle, s'aggravant jusqu'à atteindre son apothéose, donc ?
Alice se figea, se remémorant ses interrogations initiales et lança, comme une évidence :
- Vous avez oublié ma question la plus importante ! Durant ces cinq années, avez-vous observé de quelconques changements ? Pierre qui se fend, texture différente, effritement, ce genre de chose ? Je me demandais si la matière qui le composait était semblable à l'une des roches connue ou si elle était totalement à part. Il est extrêmement rare de trouver un spécimen aussi bien conservé !
Les yeux de la jeune femme s'emplirent d'étoile et elle lâcha sa cuiller en s'exclamant, exultant :
- Seriez-vous d'accord pour que j'en prenne un petit bout, un orteil par exemple, ou un doigt, pour en étudier la composition ? Peut-être pourrais-je vous apporter des réponses sur son état, je veux dire... S'il lui reste une part de consciences, là-dessous. Les équipements de mon laboratoire sauront m'apporter des résultats.
Joie remua et alla se poser devant Koniake pour lui chuchoter en fixant sa maîtresse d'un regard sévère :
- Excusez Alice, elle est obsédée par votre mentor depuis que l'enfant lui en a parlé, elle ne se rend pas compte des risques ou du manque de politesse que cela entraîne...
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|  | | Koniake Ashreï  Koniake | | Lun 10 Mai - 14:48 | |
| Eliott fut pour le moins surpris et, désappointé devant la drôle de créature. C'était étrange. De manière général, les créatures l'effrayait. Mais celle-ci parlait, et semblait aussi enjoué qu'amicale. Il se détendit donc, sans pour autant se détendre totalement. Il acquiesça simplement quand Alice l'informa que la créature ne mangeait pas.
Le repas commença assez rapidement et, le compliment d'Alice fit monter le rouge aux joues du jeune garçon qui se contenta de tourner la tête en grommelant.
— Hm, c'est pas grand chose.
Koniake sourit à cette fausse modestie de sa part, il transpirait la fierté par tous les pores de sa peau. Néanmoins, le soigneur dût rapidement se reconcentrer sur Alice et son impressionnant débit de paroles. Quand elle eut fini, la petite créature virevolta jusqu'à lui pour lui demander de ne pas s'offusquer de l'engouement d'Alice. Koniake adressa un sourire à la créature.
— J'ai bien conscience de l'effervescent que cela peut causer dans l'esprit d'une Technologue ! Oh, vous êtes bien Technologue, n'est-ce pas ? C'est votre usage du mot spécimen qui m'a fait faire ce raccourcis !
Il avait tranquillement déguster son assiette durant les questions d'Alice. Ainsi, quand il reposa sa cuiller avant de parler, son plat était terminé. Il commença à sortir sa pipe et à la remplir d'herbe. Il se leva ensuite, se rendant jusqu'à la cheminée pour attraper un bout de bois enflammé et allumer sa pipe. En crachant un volute de fumée dont l'arôme ne ressemblait pas à celui de tabac, il traversa la pièce. Il revint sur la table avec quelques ustensiles dédiés à la concoction d'antidotes qu'il posa près d'Eliott. En face d'Alice, il posa trois carnets.
— Ce sont les mémoires de Mëziel. Il y fait mention de nombreuses théories sur lesquels nous avons beaucoup discutés au soir de sa vie. Également, il s'est consacré à l'étude des Homme de Pierre, et m'a transmis quelques bribes de son savoir. Malheureusement, une grande partie de ces travaux est resté à la Technopole et il m'est impossible d'y accéder.
Eliott de son côté avait commencé à travailler nonchalamment, alors que le soigneur débarrasser la table. Tout en parlant, il versa de l'eau chaude dans une théière et la posa sur la table, avec quelques tasses. Il cracha un nouveau volute de fumée.
- Voulez-vous un peu de thé ? Ou ceci ?
Il agita sa pipe à l'attention de ces deux invités. Eliott n'en demandait plus.
- Notre hypothèse était qu'en effet, cela s'apparentait à une mort naturelle, mais peut-être que l'esprit aurait pu subsister. Cela, nous est venu quand nous avons songé à la difficulté des hommes de pierres à manier la magie. Leur faible magie pourrait être liée à une réserve, un potentiel latent, leur permettant d'atteindre un nouvel état de conscience une fois rigidifié.
Il cracha un nouveau volute de fumée avant de servir le thé.
- Si j'ai observé des changements ? Hm... Il me semble qu'un jour, il a cligné des yeux.
Il lança alors un regard amusé à la jeune femme, avant de se fendre d'un sourire.
- Non, en réalité, la pierre se détériore oui. Elle s'effrite, mais comme vous l'avez dit Mëziel est épargné des affres du temps. De la poussière s'accumule, au niveau des orifice, telles que les narines. J'avais également peur que son cou ne se rompent, à la fin de sa vie, il avait de gros problème au niveau des cervicales. L'intérieure de la bouche étant vide, la roche se fragilise avec le temps. J'ai enduit les parties qui me semblait les plus fragiles d'huile et autre matière pour la renforcer. Outre cela, vous avez pu le voir, la nature reprend ses droits. Il y a quelques années, lors des tempêtes, je me débrouillais pour le mettre à l'abri, à présent, il est impossible de faire cela sans arracher un pan de terre.
Il prit une gorgée, avant de sourire en songeant à la provenance de la Pierre qui constituait Mëziel.
- Pour ce qui est de la Pierre dont il est fait, il s'agit simplement de la même qui a progressivement recouverte son corps et d'où il est sorti. Et, j'imagine que si vous posez la question, c'est que vous n'êtes jamais passé par la Crête brulante ? C'est là-bas que Mëziel est naît. Et pour ce qui est d'en prendre un bout...
Koniake s'enfonça dans son siège, le regard pensif. En prenant tantôt une gorgée de thé, tantôt une taffe de sa pipe.
- Comme vous pouvez l'imaginer, Mëziel est devenu un tout, ses orteils, ses doigts, sont figés ensembles. J'ai peur que si l'on tente d'en "couper" un bout, il ne se brise complètement ou, au moins en grande partie. Mais peut-être est-ce possible de récupérer un peu de poussière de Pierre ? Je suis moi aussi très curieux de comprendre le mystère derrière ce phénomène.
Il rouvrit et la referma aussitôt, feignant de fermer les dents sur sa pipe. |
| | | | Alice Alice | | Mar 11 Mai - 13:48 | |
| Lorsque l'homme fit part de ses suspicions, Alice se tendit et Joie frissonna. Elle ne voulait pas déjà repartir ! Elle prit l'initiative de répondre à Koniake pour vite détendre sa maîtresse :
- C'est tout à fait le cas, cependant, vous vous doutez qu'un tel statut entraîne des risques, surtout si loin de la Tour. Il vaudrait mieux que cela ne s'ébruite pas et qu'Alice continue de passer pour un touriste un peu coincé.
La blanche tiqua au dernier mot, mais préféra ne rien répondre. Tout avait été dit, elle n'avait rien besoin d'ajouter et se concentra sur le reste de ses légumes. Une fois toutes les questions posées et le repas fini, le guérisseur se décida à lui apporter plus de réponses. Sortant une pipe dont la fumée, bien que végétale, faillit la faire cracher ses poumons, son hôte donna à son apprenti du travail avant de se concentrer à nouveau sur sa présence en lui montrant trois carnets qui avaient l'air d'avoir bien vécu. Une première question lui vint dès qu'il eut commencé à lui parler d'eux.
- Puis-je les lire ? Pourquoi les autres sont ils à la Technopôle ? Ont ils été dérobés, car ils contenaient des informations sensibles ?
D'un œil curieux, Alice observait le travail de l'enfant tout en poursuivant la discussion fort intéressante que lui offrait l'homme. Elle désigna le thé pour toute réponse à sa question et préféra enchaîner aussitôt sur d'autres interrogations :
- Je ne pense pas que ce soit le cas. Après tout, nul n'a jamais entendu dire qu'un homme de pierre fossilisé s'était réveillé, et sa coquille étant hermétique à la magie ne devrait pas lui permettre de stoker celle-ci de façon à s'en échapper... Enfin, cela me parait peu probable... Si l'information existe quelque part, elle n'a pas été révélée au grand public ni même aux chercheurs de mon étage qui ont pourtant accès à une quantité d'ouvrages impressionnante. C'est pourquoi je me demande si ceux de votre mentor ne contiendraient pas des secrets que notre Archimage aurait souhaité garder pour lui seul. Vous a-t-il confié les recherches qui y figuraient ? Ou même quelques bribes des thèmes abordés ?
La blague de Koniake ne fit pas rire Alice qui se contenta de lever les yeux au plafond. Elle remercia son hôte pour le thé et en but une petite gorgée, appréciant le goût des plantes qui s'harmonisait parfaitement entre elles avant de reprendre suite à ses explications :
- Jamais, non. J'ai peu voyagé jusque-là. Et on ne peut pas dire que ce premier essai soit concluant. J'étais mal préparée. Peut-être pourriez-vous m'y emmener ? Est-ce loin ? Comme ça, je pourrais comparer les échantillons dans mon laboratoire !
L'idée venait de naître dans l'esprit d'Alice qui fonctionnait actuellement à plein régime. Elle balaya d'ailleurs le refus de Koniake d'un claquement de langue en soupirant :
- Soit ! Je me contenterais de récolter un peu de la roche qui le compose pour la comparer à d'autres. Consentiriez-vous à m'aider à regagner Port Dahlian dès demain ou après notre visite des abords de la crête ? Cela me laissera le temps de prendre des notes et de récolter des échantillons convenables ainsi que de récupérer de mes péripéties. Je ne voudrais toutefois pas abuser de votre hospitalité, alors, si je peux me rendre utile de quelque façon que ce soit n'hésitez pas à me le faire savoir.
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| | | | Koniake Ashreï Koniake | | Lun 12 Juil - 16:59 | |
| Koniake adressa un regard et un sourire compatissant à ses deux invitées.
— Je comprends évidemment. C'était surtout pour vous mettre en garde, votre vocabulaire n'est pas vraiment celui qu'on entend par ici !
Il ne put camoufler son amusement face la description que la créature avait fait de sa maîtresse. Mais il reprit rapidement son sérieux, lorsqu'il donna les carnets de son maître. Il acquiesça quand Alice lui demanda la permission de les lire.
— Meïziel à exercé en tant que médecin à la Technopole et il y a mené de nombreuses recherches. Mais, il a toujours été flou quand à son départ là-bas, j'ignore si ses carnets ont été récupéré.
Tout en continuant de fumer, il se déplaça vers la cuisine pour éloigner au maximum la fumée de la jeune femme. De l'autre main, il faisait tourner son thé d'un air pensif.
— Hm, possible qu'il y est quelque chose. Mais dans ce cas-là, pourquoi ne l'aurait il pas emmener ? Peut-être que la recherche de... Hm, oui, ça aurait du sens.
Il avait au fil de la conversation, parler un peu plus pour lui même. Avant de relever la tête vers Alice quand elle lui parla de crête brûlante. Effectivement, elle ne mentait pas en disant que c'était son premier voyage.
— Oh, la Crête est à plus de deux semaine de marche d'ici. Il nous faudra passer par Fort Dominus et... Hm. Avec le contexte actuel ça risque d'être compliqué. Surtout si l'on découvre que vous êtes Technopolitaine. Mais, dans tous les cas, il n'y a aucun problème à ce que vous restiez ici !
Il marqua un instant une pause en posant un regard sur Eliott, avant de reporter son regard sur Alice.
— Si vous voulez vous rendre utile, j'ai bien une idée. Je cherche depuis longtemps un précepteur Technopolitain. Je n'ai eu accès qu'aux bases de votre éducation, tout comme Eliott. Vous pourrez nous aider à consolider nos savoir ? Ou même, nous permettre d'accéder aux savoir médicaux basique de la Technopole en échange de notre hospitalité. Qu'en pensez vous ?
Il cracha un nouveau volutes de fumée tandis qu'Eliott avait cessé de travailler pour lui aussi toiser la jeune femme.
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| | | | Alice Alice | | Mar 20 Juil - 12:52 | |
| La jeune dame avait pris en compte la remarque de Koniake sur son vocabulaire, hochant la tête positivement. Alice commença à parcourir les carnets dès qu'elle y fut autorisée. Sa curiosité grandissante laissa place à une concentration extrême, bien qu'elle continue de tendre l'oreille pour partager la discussion de ses hôtes. Ses dires lui firent froncer les sourcils. Pourquoi un médecin, qui plus est un chercheur, quittait-il la Technopôle sans une partie de ses recherches ? Surtout si elles étaient si importantes pour lui ! Tout comme elle, le soigneur paraissait absorbé par ses pensées.
Lorsqu'il remit le sujet de la crête en question, Alice leva les yeux de sa lecture. Son regard brillant indiquait un grand intérêt pour cette histoire de roche. Cependant, ses lèvres mincirent sous la colère quand il expliqua que cette destination était aussi lointaine qu'actuellement dangereuse. Sa proposition, de rester plus longtemps chez eux fut, elle, bien accueillie, et la calma un peu. Le silence de la cabane enfouie dans la neige offrait un environnement de réflexion parfait à ses recherches.
- C'est très gentil à vous. Dans ce cas, je vais sûrement rester quelques jours de plus.
Les deux hommes la fixèrent bientôt alors que Koniake lui proposait d'effacer le dérangement de sa présence en les instruisant. Si la blanche haussa d'abord un sourcil, masquant à peine son étonnement, elle répondit rapidement avec une sincérité un peu brutale :
- Il faudrait plusieurs années pour vous mettre à niveau, impossible de condenser cela en quelques jours. Vous possédez visiblement les bases de la lecture et donc probablement de l'écriture, je peux sûrement vous permettre d'améliorer cela, ce sera un bon début. Compter est aussi très utile, surtout lorsque l'on voyage. À vrai dire, il me faudrait savoir exactement où vous en êtes sur les connaissances basiques pour vous aider à aller plus loin...
Alice prenait l'instruction très au sérieux, comme tous les Technopolitains qui aspiraient à de grandes choses, mais elle n'était pas sûre d'être un bon professeur. Manquant de patience, elle craignait d'être vite agacée. Toutefois, il ne lui coûtait rien d'essayer.
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| | | | Koniake Ashreï Koniake | | Sam 6 Nov - 10:13 | |
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Le soigneur ne put s’empêcher de sourire face à la réponse d’Alice. C’était typique des Technopolitains de penser que tous étaient moins éduqués qu’eux. Ce qui en soit, n’était pas faux. Toujours en souriant, et en faisant l’innocent, Koniake reprit, en observant Eliott faire les gros yeux vers la technopolitaine.
– Eliott maîtrise déjà l’écriture, oui. Bien qu’il ait peu d’attrait pour la versification, ce qui me peine. Il est capable d’additionnel, multiplier, soustraire et diviser. La préparation de recette est un bonne exercice pour apprendre sans avoir accès aux ressources de la Technopole. Malheureusement, je ne peux lui apprendre que ce que je sais. Ce dont nous avons besoin, c’est de consolider nos compréhensions d’écrits scientifiques, essentiellement. Mais si vous avez des conseils littéraire, nous prenons.
Il attrapa un autre carnet, qui décrivait l’anatomie des Hommes de Pierre et le lança sur la table.
– J’ai appris votre « médecine » comme cela. Je voudrais approfondir ces connaissances.
Il croisa les bras, avec un sourire toujours un peu plus amusé.
– En soit, ma demande pourrait se résumer à « aider nous à passer les examens Technopolitains pour avoir accès aux études proposées là-bas. »
Il attrapa sa tasse de thé et y but une gorgée en continuant de toiser la jeune femme du même air amusé.
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| | | | Alice Alice | | Sam 6 Nov - 14:26 | |
| Alice avait haussé un sourcil lorsque l'homme avait énoncé les connaissances de l'enfant. Il en savait plus qu'elle ne l'aurait estimé, mais de là à viser l'accès au concours de la Technopôle, il y avait un écart sidéral. Après avoir attrapé le carnet et lu des pages au hasard, la blanche souffla :
- C'est précis, et ingénieux. Votre mentor devait être un homme hors du commun.
Entendre des compliments de sa part sur un inconnu était chose rare. Mais la scientifique savait reconnaître le talent quand elle le voyait, et les recherches de cet homme était aussi impressionnantes que complètes. Sa voix se fit toutefois plus dure lorsqu'elle annonça en ignorant la provocation de son hôte :
- Vous vous rendez bien compte que cela va demander de gros efforts de votre part, n'est ce pas ? Vous êtes actuellement très loin du niveau de connaissances demandées, même si je suis étonnée que vos bases soient si avancées. Il me faudrait vous donner accès à de nombreux ouvrages et essais ainsi qu'à des recueils de termes scientifiques. Les livres sont rares, et chers, presque autant que mon temps est précieux. Comment pensez-vous me payer ?
Voilà, la question était posée. S'il pensait que l'accompagner à la crête quelques heures et la loger suffirait à dédommager tout ce qu'elle allait devoir faire pour exhausser son souhait, il se fourrait le doigt dans l'œil jusqu'à s'en transpercer le cerveau. Haussant les épaules, elle ajouta :
- Réfléchissez-y. Il est tard et j'admets être lessivée. Si cela ne vous dérange pas, et comme vous l'avez vous-même proposé, je resterais ici quelques jours. Demain après-midi, nous irons à la crête pour que j'y collecte des échantillons, cela me laissera le temps de préparer mon équipement et de reprendre des forces. Cela vous convient-il ?
Puis, désignant la pièce, Alice souffla dans le but de clore la discussion :
- Où puis-je dormir ?
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| | | | Koniake Ashreï Koniake | | Dim 7 Nov - 14:01 | |
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Évidemment, c’était certain qu’Alice n’accepterait pas de les aider en échange d’un toit et de quelques repas chauds, tout aussi succulents et raffiné qu’ils soient – après tout Koniake était un expert en maints domaines ! –, le soigneur soupira. Il avait néanmoins eut un peu d’espoir.
– Oh, je puis partager avec vous maintes histoires, maintes informations sur Ezylone entière ! Il n’y a pas de pays que je n’ai pas visité !
Il marqua une pause.
– Si ce n’est peut-être, les terres maudites, ou alors je ne m’en souviens pas ! Et il serait curieux d’oublier pareil expédition !
Reprenant un peu de sérieux, il acquiesça.
– Oui, vous avez raison. Il se fait tard. Eliott, ça ne te dérange pas de partager la chambre avec notre invitée ?
– Elle ronfle sûrement moins que toi.
Koniake lança un regard complice à Alice en levant les yeux au ciel de manière exagérée avant de l’emmener à l’intérieure de la chambre. Il y avait deux lits. L’un grand, que le soigneur et Eliott se partageaient d’ordinaire et le petit lit branlant, mal ajusté que Koniake construisait.
– Choisissez votre couche ! Pour des raisons de bienséance, je dormirais avec Jonquille.
Il avait des étoiles dans les yeux rien qu’à l’idée de pouvoir se blottir contre l’énorme Xontu jusqu’au petit matin.
– Faites donc comme chez vous !
Il sortit quelques draps, couettes et oreillers qu’il remplaça par ceux déjà présent sur les lits.
– Je vous souhaite une bonne nuit Alice. Seulement, si cela ne vous embête pas, j’aimerais qu’Eliott dorme dans le lit double, il est plus adapté pour lui.
Une fois le soigneur partit dans l’étable, Eliott boita jusqu’à la chambre en disant à la dame de ne pas s’en faire. Qu’il pouvait très bien dormir dans le petit lit ou même par terre.
– Puis de toute façon, je vais sûrement m’endormir sur mes études. Alors, soyez tranquille. Bonne nuit.
Il ferma la porte sans laisser le temps à Alice de dire autre chose. Il détestait bien trop qu’on le prenne en pitié à cause de ses infirmités. Ce que Koniake avait tendance à faire malgré lui.
Le lendemain, Eliott se réveilla effectivement sur ces cahiers. Le corps endoloris, il prépara un peu d’eau chaude pour du thé puis, se glissa hors de la cabane. Dans les écuries, il trouva Koniake lové contre Jonquille.
– Lève toi charlatan ! Tu dois préparer le départ !!
Alors que Koniake grommelait, il reçut sur la tête une brosse. Cela le tira définitivement de ses rêveries. Il regarda la brosse un moment, avant d’hurler.
– Ça c’est la brosse pour les jours impair des mois pairs !!! Je te l’ai dis cent fois !!! Oh pardon, Jonquille, je t’ai réveillé ? Mais oui, on doit se lever on va aller se balader ! Oh oui, tu es bien ici, oh oui que tu es belle!!
Eliott déjà sur le retour de la cabane soupira en entendant ça. Au moins il aurait le temps de préparer le petit déjeuner avant que tout soit prêt pour la Crête.
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| | | | Alice Alice | | Mar 9 Nov - 19:47 | |
| Pensait-il vraiment avoir plus d'informations sur Ezylone qu'elle n'en possédait dans la bibliothèque de la tour ? Il avait peut-être quelques histoires rigolotes ou qui lui donnerait des idées, pistes de réflexions, mais de là à lui apprendre des choses vraiment utiles, rien n'était moins sûr. Alice ne relança toutefois pas la discussion, elle était exténuée, et se contenta de les suivre jusqu'à la chambre où elle observa les lits avant de soupirer intérieurement. C'était loin de son confort habituel, mais il faudrait bien s'en contenter. Après l'avoir remercié, elle fit le petit lit, s'enroula dans la couette et souhaita une bonne nuit à l'enfant. La technopolitaine s'endormit dès qu'elle ferma les yeux.
Sa nuit ne fut cependant pas très reposante. Après être tombée deux fois parce que le lit penchait, elle attrapa le coussin et resta au sol. Au matin, c'est toute endolorit que la jeune femme fut réveillée par les chants des oiseaux. La chambre, vide, lui rappela les mots d'Eliott la veille. Comme il l'avait annoncé, il avait sans doute dû s'endormir sur ses livres. Après s'être vêtue chaudement, et avoir rangé son paquetage, Alice rejoignit la pièce principale ou l'odeur des plantes était omniprésente. Juste quand elle attrapait la théière pour se servir, le garçon apparut à la porte et elle demanda :
- Voulez-vous de l'aide pour préparer le déjeuner ? Je devrais ensuite me retirer un moment pour mettre mes observations sur papier, après quoi nous pourrons partir si vous êtes toujours d'accord.
Elle avait une petite mine, et la voix fatiguée, mais Alice était une battante, jamais elle n'aurait avoué avoir trop mal dormi pour assumer l'expédition. Ainsi, ils déjeunèrent et comme annoncé, la chercheuse emprunta la chambre où elle travailla bien deux heures. Après avoir remercié Koniake de sa patience, elle déclara enfin être prête. Son sac sur le dos, enfoncé dans sa veste et dans ses bottes qui avaient pu sécher durant la nuit, la blanche avait préparé de quoi récolter de la matière première durant la promenade sans avoir à farfouiller au fond de son bagage pour cela. Ainsi, elle alla se planter devant le duo, avec l'ébauche d'un sourire, presque excitée d'explorer, elle leur lança :
- Y allons-nous ?
Grâce à la grosse bête pour laquelle Koniake n'avait que des mots doux, il ne leur fallut qu'une heure et demie pour gagner la crête. Par chance, ils ne croisèrent ni bandits, ni monstres, et parvinrent aux pieds des rocheuses ou Alice commença la récolte de ses échantillons en faisant des observations à voix basses. Ou bout d'une demi-heure, elle eut fini et ils prirent le chemin du retour. Joie s'était montrée, flottant tranquillement autour d'elle en chantonnant. Sa simple présence rappela à la blanche à quel point elle avait mal dormi et une chape de fatigue la fit somnoler dans le chariot, au retour. C'est alors qu'ils croisèrent une femme qui sautillait entre les arbres. Curieuse, et de bonne humeur, Alice demanda à Koniake d'arrêter le chariot en lui jetant :
- Allons voir, cette pauvre femme à peut-être perdu quelque chose !
Sans attendre son avis, ou son approbation, Alice sauta dans la neige et s'élança vers l'inconnue en demandant :
- Je peux vous aider ?
La femme portait une cape de voyage fourrée qui avait l'air de très bonne facture. Dans ses mains, un grand bâton tâtonnait entre les branches des résineux quand elle se tourna vers la nouvelle venue, surprise.
- Je ne m'attendais pas à croiser quelqu'âme qui vive si loin des villes ! Votre aide serait effectivement la bienvenue. Je suis technologue de terrain spécialisée en biologie et j'étudie la solidité et la composition des toiles d'araignée, actuellement. Je me demandais si celles d'ici étaient plus résistantes, ou différentes, de celles de régions plus chaudes. Je m'appelle Fiona, et vous ?
- Alice, technologue chercheuse, je suis bien curieuse de connaître le fruit de vos études. Laissez-moi donc récolter cela pour vous avec l'aide de mes acolytes de fortune et je vous le ramènerais en ville, en échange de quoi vous me laisserez lire le résultat de vos travaux. Cela vous convient il ?
Alice savait se montrer convainquante, suffisamment en tout cas, pour impressionner cette petite femme menue à la peau étrangement verdâtre. Elle semblait d'ailleurs très heureuse de se débarrasser de sa tâche.
- D'accord. Je rentre de ce pas à Fort Dominus et j'attendrais de vos nouvelles à la taverne du poney qui tousse.
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| | | | Koniake Ashreï Koniake | | Jeu 18 Nov - 11:37 | |
| Eliott s'était contenté de chasser d'un geste de la main la demande d'Alice pour l'aider.
- Non, c'est bon, je me débrouille. En échange... Non, laissez tomber. C'est bon.
Eliott s'empourpra avant de repartir à ses tâches ménagères. Durant tout le moment où Alice travailla, il lançait de discret coup d’œil dans la chambre. S'excusait parfois de devoir prendre du matériel à l'intérieur pour fureter autour de la technologue. Jadis son père en avait été un. Il reconnaissait chez Alice cette rigueur dont Hans faisait preuve lui aussi quand il était plongé dans son travail.
Le temps passa rapidement jusqu'au départ, Eliott soupira face au visage guilleret de Koniake qui avait sellé, brossé, pouponné Jonquille. Le Xontu marcha néanmoins d'un bon pas, après tout, Koniake avait massé, détendu toutes les articulations de la bête pendant bien une heure et demi ! Durant tout le voyage, Koniake de très bonne humeur lui aussi, avait discuté avec Alice, lui disant qu'elle avait une petite mine, lui racontant quelques anecdotes à propos de Jonquille. Une fois arrivée à la crête, le soigneur profita du fait qu'Alice soit occupée pour reprendre l'entraînement d'Eliott. Celui-ci était resté dans la caravane à étudier tout long du voyage.
L'exercice du jour n'était pas bien compliqué. Eliott devait apprendre à fragmenter l'utilisation de son pouvoir. Quand il crachait son feu c'était souvent tout d'un coup, là, il devait cracher une petite flammèche, arrêter, flammèche, arrêter, flammèche. Ce qui lui donnait un aspect assez amusant, puisqu'il soufflait du feu, avant de gonfler les joues pour garder l'air, et souffler à nouveau. De la fumée sortait de ses narines et de ses oreilles, et ça, c'était trop pour Koniake ! Il dût s'isoler pour ne pas s'esclaffer. Il profita donc de ce petit temps pour reprendre ses traductions des recherches d'Hans. Malheureusement, ce chapitre était bien trop complexe et en trop mauvais état.
L'homme soupira quand il fut temps de repartir, il ne tirerait rien de ça. Il tenta néanmoins de reprendre un peu de bonne humeur et se lança dans une grande discussion sur les raisons et la métaphysique de l’existence avec Joie, la petite créature qui naissait quand Alice éprouvait de la joie, visiblement. Derrière, Alice et Eliott n'avaient pas tardé à sombrer dans les bras de Morphée. Mais au bout d'un moment, Alice se réveilla et sortit du chariot pour aller à la rencontre d'une femme, qui semblait arpenter les bois. Koniake arrêta Jonquille et suivit la technologue, curieux. La femme s'avéra être, une technologue. Décidément ! Avec un sourire enjôleur, le soigneur s'avança et prit la main de la nouvelle arrivante pour lui faire un baise-main, avant de souffler, langoureux.
- Enchanté dame Fiona, je suis Koniake, barde de passion, soigneur de métier et natif de la région. Si nos arachnides et leur soie sont effectivement résistantes, cela n'équivaut guère à la toile de vos charmes, dans laquelle, je crains d'être déjà prisonnier.
La femme retira sa main, avec un air de parfaite neutralité sur le visage.
- Si j'étais une araignée et que vous étiez dans ma toile, je devrais vous dévorer. Mais avant, il me faudrait restreindre vos mouvements en vous enroulant dans un cocon de toile, jusqu'à la suffocation. Finalement, je vous inoculerais un fluide qui liquéfierait progressivement votre intérieur et aspirerait le tout. C'est comme cela que les araignées de ce pays semble procéder du moins.
Koniake prit sur lui pour ne pas grimacer, mais il n'eut pas le loisir - ni même le courage ! - d'en dire plus. La dame repartie en annonçant qu'elle les attendrait à une auberge de Fort Dominus.
Mais que diable ces technologues avaient-elles à l'esprit ! Les tensions entre le pays de Glace et celui de la Technologie avaient toujours été palpable, et celle-ci allait boire du vin chaud, au milieu des baraquements de Soldats !
Le soigneur soupira une fois la dame partit. Il se tourna vers Alice.
- Donc, nous cherchons des toiles d'araignées, c'est cela ? Je sais que j'ai feint de m'y connaître, mais en réalité, tout ce que je sais, c'est comment résorber un bouton causé par une morsure.
Eliott avait rejoint le duo depuis un moment, mais il ne pouvait pas parler tant il était hilare depuis l’interaction entre Fiona et Koniake. Le soigneur finit par grommeler avant de se mettre à chercher des toiles.
Il n'en avait pas fini avec cette technologue ! Il n'avait pas encore montré ne serait-ce qu'un microcosme de l'étendue infinie de ses charmes ! |
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