Deux gros chats [PV Mahal & Akar]

deux gros chats

PV Mahal

Ma course poursuite se présentait bien, gagnant du terrain à chaque nouvelle seconde qui passait…. Sans doute que la belle le réalisa vu qu’elle fit l’erreur de tourner la tête, me permettant de prendre encore un peu plus d’avance. Le cri qu’elle poussa fit ouvrir plusieurs portes et fenêtres curieuses des maisons avoisinantes qui ne virent ainsi qu’une fille avec une bulle dans ls bras se faisant poursuite par une silhouette féline se confondant dans la nuit. Mais la douce finit par se retourner une fraction de seconde, jetant la bulle comme une bombe vers moi. Je n’eus pas le temps de vraiment voir les figures effectuées par le chat, plus occupé pour le coup à freiner, prenant une dizaine de mètres avant de ralentir complètement, retournant en arrière en trottinant sous les injures de la panthère miniature.
« *Vandale ! Moule à gaufres ! Remplaçante de prof de chimie ! Résidu de vomi canin ! Ectoplasme ! Paramécie décérébrée !* »
Je tournai la tête sur le côté, le peu que je comprenais ne me disait rien. Je vins vers lui, reniflant quelque seconde sa fourrure. Il avait l’air d’aller bien, je crois. Mais notre course poursuite commençait à créer du remue-ménage vers l’arrière et ne tarderait surement pas à nous rattraper. Je jetai un œil de nouveau à la petite boule noire qui ne semblait pas avancer très droit, mais avait, semble-t-il, les idées en place.
« *Nedjira ! Suis-moi, il faut qu'on se tire d'ici ! Je connais un endroit où on sera à l'abri de bipèdes trop collants !* »
Pour tout et pour tout, je fis un simple signe de tête affirmatif…. Ma bête, sous le raffut se rapprochant, hésitait à nous le faire prendre dans notre gueule pour partir vite d’ici, mais cela aurait rendu compliqué le fait de le suivre techniquement. Car c’est bien ce qu’il voulait, n’est-ce pas. Alors en se contenta de le pousser du museau pour le presser, regardant régulièrement en arrière en grognant.

@Tenebreuse

deux gros chats

PV Mahal

Ses premiers pas étaient hésitants, surement de par sa chute. Mais après plusieurs coups de tête pressés, il finit par enfin presser l’allure alors que l’agitation qu’on avait produite commençait à atteindre les ménages avoisinants. Je suivais la panthère modèle réduit qui allait sans doute de bons trains pour elle, mais pas pour moi ; une seule de mes foulées le rattrapait très facilement. Mais au moins, on partageait tous deux les couleurs de la nuit, même si notre obscurité n’avait, elle, aucune étoile qui brillait contrairement au ciel. Il était en tout cas clair, pour ceux qui en doutaient encore, qu’il s’agissait bien de son territoire, il n’avait aucune hésitation dans les chemins où il me guidait. Seule, j’aurais été presque certaine de me perdre aussi, qu’importe ma bête dont toutes les odeurs encore inconnues lues rendaient aussi l’orientation impossible. Au bout d’un moment, Mahal finit par ralentir, ce qui me fit jeter un œil a l’arrière de manière instinctif, il était encore tôt pour ma bête pour se permettre de se relâcher ainsi… Comme une proie au milieu de prédateur, la vigilance est de mise. Surtout que bien que la plupart de ceux marchands à deux jambes me confondaient avec la nuit, certains furent visiblement surpris.

On arrivait finalement en vue d’un grand bâtiment qui se distinguait des maisons plus modestes. Sans doute était-ce spacieux, on passa juste devant et autour, les portes ne furent pas empruntées, tout juste ignorées alors que mon guide filait. On finit sur un côté plus discret, le chat sauta sur des murets dont la largeur rendait sa progression plus facile que pour moi et mes larges pattes. Je dus aussi me glisser par la fenêtre qui, bien que le félin l’avait largement ouverte pour lui, l’espace restait modeste pour moi et mon gabarit. La pièce était surtout emplie de l’odeur de Mahal, confirmant que c’était sa maison alors qu’il trônait sur le bureau, assis, la queue autour des pattes. Il finit par s’adresser à moi, disant qu’on n’avait pas assisté à un comportement courant, de ce que j’en pigeais et aussi une invitation à prendre une forme qui leur sera plus courante. Penchant ma tête sur le côté, c’est ce que je fis, redevenant un félin avec bien moins de poils et ce déplacement bipède que beaucoup emprunte, habitué à ce changement. De plus, ce langage est plus celui que j’ai l’habitude d’employer quand ma langue maternelle est si chancelante. Il demanda, alors même que je trouvais le chemin de la réponse évidente de ce que je comprenais de sa question ;
« *Ils étaient plusieurs d'ailleurs ces gens de la fourrière, tu n'as pas eu de mal à les semer ?*
- Il y en a un qui survivra… Ou non. M’a permis de défaire l’attention d’un autre. Sans doute celle qui te tenait se sentait comme la proie qu’elle était. Avec ta taille, si on t’attaque et que tu en as l’opportunité, vise les yeux ou la gorge, vaut mieux être chasseur que la proie… Je crois. Bel endroit sinon, celle de ton maitre ? Il n’y fait pas trop chaud ? »
Demandais-je, en partie pour la forme. Et puis, il était étrange qu’un lieu comme ça soit vraiment donné à un chat, c’est plus souvent les maitres qui ont de telles possessions. À moins qu’il n’y en ait vraiment pas ici ? Mais cela serait encore plus étrange.

@Tenebreuse

deux gros chats

PV Mahal

Il me l’avait demandé, alors j’avais repris forme bipède tout comme il avait posé la question du destin des poursuivants et j’avais fourni une réponse quant a leur passé proche. Bien que la forme quadrupède fût plus agréable, il était aussi plus simple de parler sur deux jambes, là où les mots ne sont pas hésitants… Une locution plus commune, plus régulière a utilisé tout simplement. Mahal allait débuter sa toilette, semble-t-il, mais dit avant tout ses pensées dans la même langue que moi. Pour résumer, ça serait compliqué, mais cela ne devrait pas poser plus de problèmes que ça. Je le conseillai également si jamais la situation s’imposait de nouveau à lui, prenant en compte sa taille.
« - Oh, le bureau est plus frais que chaud, mais le jour le soleil donne un moment sur le fauteuil et c'est un régal. Il y a des habits de bipède dans le placard derrière, si tu as froid sans ta fourrure. De vieux manteaux de professeurs, je crois. »
Il m’avait proposé des vêtements, mais j’étais habitué à me promener nu sous des auspices plus froids que celles-ci, je penchai légèrement ma tête sur un côté, ne sachant que répondre. Le bureau était, à le croire, agréable sous le soleil, compréhensible, je pense, pour toute fourrure noire. J’avais également demandé entre deux interrogations si c’était le lieu de résidence de son maitre, il ne répondit que tard a cette requête, comme si elle lui était étrange. Cela paraissait pourtant censé cette pensée, une habitude solidement ancrée pour aller au plus probable. Ma réponse a sa propre réponse se fit plus vague, quelque chose dont la certitude s’éloignait en même temps que mon instinct revenait, que ma bête me susurrait…
« - Et non, je n'ai pas de maître. Je suis libre et indépendant ! Cet endroit m'a été confié parce qu'on me fait assez confiance pour ça.
Et... toi ? Ne me dis pas que tu en as un, de maître ?
- Je ne sais pas. J’en ai un par-delà la mer, il m’a envoyé tuer Mohan, le chef des scorpions. Mais mes instincts revenants, je ne sais pas si c’est Mohan ou lui que je dévorerais à la fin, tout dépend si je trouve de l’intérêt pour cette existence. J’imagine que tout comme ceux qui t’ont confié cet endroit, il me fait confiance, car j’ai tué un des autres changes de forme qui était avec moi, car on me l’a demandé. Je n’en suis pas sure. Mais je pense que la créature que je suis aujourd’hui n’aurait pas agi de la même façon que la créature que j’étais à ce moment-là. Pour résumer, c’est compliqué. Et toi, pourquoi on te fait confiance ? Tu n’as pourtant pas de crocs assez grands pour tuer sur demande. »
Il me semblait en effet étrange qu’on lui donne autant sans demander rien en retour, comme si on pouvait vraiment être désintéressé. Je m’étais accroupi, pour avoir mes yeux de fauves à hauteur des siens.

@Tenebreuse

Deux gros chats

Des années plus tôt,

Un air de terreur se lisait sur le visage d'Akar à la vue de la scène qui se déroulait au moment de son arrivée. Flint, le favori de Bartell appuyait sur la trachée de Vermin avec son sabot. Le jeune humain cherchait à s'en défaire. Il affichait un air affolé et en panique totale. Akar ne réfléchi pas et poussa le cheval. Puis il prit Vermin dans ses bras. L'esclave retrouva enfin son souffle par une respiration rauque alors qu'il massait sa gorge. L'antilope se plaça devant l'humain, face à Flint. Le cheval baissa les oreilles d'agacement, outré par l'acte qu'avait osé commettre ce moins que rien envers sa personne.

- Tss, regardes, tu as décoiffé ma crinière...
- Tu t'en prenais gratuitement à un camarade dans la même merde que nous...
- Il avait la leçon qu'il méritait, il devait savoir sa place.
- On est tous à la même place...
- La différence, c'est que moi, je sais qu'il faut satisfaire le maître pour s'en sortir et être prêt à écraser les autres.
- Je crois que tu te trompes et qu'on a aucune valeur pour lui et le jour où tu lui sera inutile, il se débarrassera de toi...

Akar prit congé de Flint et s'éloigna toujours avec Vermin. Il savait que le canasson irait le balancer et qu'il aurait le droit aux châtiments. Enfin, il savait qu'avec sa grande taille, Bartell n'oserait pas le fouetter de peur d'une mauvaise réaction. Comme quoi ce type n'était peut-être pas si invulnérable. Akar avait toujours été quelqu'un de très cartésien, cherchant le sens des choses. Un sceptique qui peinait à se satisfaire des réponses comme quoi les choses étaient juste ainsi. Depuis quelques temps, il avait commencé à remettre en question son statut. Notamment sur pourquoi Bartell qui ne faisait absolument rien était plein aux as et en avait conclu que c'était juste qu'il était né sous la bonne étoile. Juste de la chance. Aucun mérite. Et son statut n'était pas destiné à tous les humains étant donné que Vermin était maltraité comme les changeformes et ne valait pas mieux qu'eux.

Ironiquement, des trois esclaves de Bartell, ce fut Flint qui fut le premier à mourir, tué par le maître dont il avait été le parfait lèche-bottes.
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Parfois, le destin pouvait se montrer bien moqueur. Le changeforme destiné à finir en trophée était désormais libre de commencer une nouvelle vie. Akar dormait paisiblement sur le lit de la chambre qu'il venait de louer, savourant avec délice ce départ bien mérité. Le matelas avait beau être un truc bon marché, son confort était divin pour celui qui avait passé des années à dormir dans une litière de paille dans laquelle il devait également faire ses besoins. Au moins, l'auberge possédait des toilettes sèches dans l'arrière cour. Une cabane un peu glauque, mais au moins il n'avait pas à sentir des odeurs désagréables quand il dormait. Seul petit hic, le lit était un peu trop petit pour sa grande taille et ses pattes dépassaient. Ce n'était pas le seul inconvénient lié à sa grande taille. Il devait également faire attention en passant les portes. Il ne comptait plus le nombre de fois où ses cornes l'avait bloqué ou qu'il s'était cogné.

Mais il n'était le seul à savourer ce nouveau départ, Vermin, le jeune esclave humain avait également réussi à s'en sortir et avait suivi Akar. Le changeforme lui avait fait retirer son collier humiliant. Maintenant, il n'était plus un esclave. C'était la première chose qu'Akar avait appris au sujet de Jangala, il n'y avait pas d'esclavage et tous les esclaves qui y foulaient ces terres étaient libres et tous ceux qui cautionnaient cet immonde pratique étaient sévèrement châtiés. Vermin dormait lui aussi, bien en boule dans son lit. Les deux fugitifs avaient constaté que les changeformes étaient nombreux à arpenter les rues souvent sous forme humanoïde de manière libre. Ils n'avaient pas de maître. Enfin un endroit où ils n'étaient pas traités comme pire que du bétail.

Ils descendirent pour prendre un petit déjeuner. Les deux anciens esclaves devaient se lever très tôt, tandis que la nuit était encore loin d'être terminée pour assurer leur nouveau travail. Ils avaient loué une chambre dans une auberge qui fournissait également les repas moyennant un supplément. Le troquet en question avait pour particularité d'être un véritable repère pour les changeformes herbivores de tout poils, très nombreux à Mystracia. Les deux lève-tôt croisaient des couche-tard venus se saouler et refaire le monde une bonne partie de la nuit. Akar et Vermin trouvèrent une petite table encore libre. L'avantage de ce moment de la nuit était qu'il y avait beaucoup moins de monde. La plupart avaient déjà rejoint leurs pénates. Akar prit un panier de foin de Sahl. Pour Vermin, ce fût des haricots histoire de bien tenir son estomac. Le tout avec des légumes frits à partager. Car ici, aucun produit d'origine animale, à part peut-être des oeufs. En même temps, si des gens voulaient vraiment de la viande, c'était pas les auberges qui manquaient.

Le troquet en question était géré par deux frères changeformes alpagas qui voulaient un lieu où les herbivores puissent manger comme des animaux et savourer des foins et végétaux des quatre coins d'Ezylone sans être jugés par les bipèdes. Cependant, ça n'empêchait pas certains de fréquenter le lieu.

Et ici, c'était d'avantage les tenues d'Akar, et surtout Vermin qui attiraient l'attention. Et pour cause, les deux compères ne portaient que de simples pagnes. Après tout, ils étaient parfaitement habitués à de telles tenues. C'était pour Akar assez agréable de pouvoir bénéficier d'une grande liberté de mouvements, surtout que des vêtements sur mesurés n'étaient pas donnés. Et il n'en voyait pas vraiment l'intérêt à cause de son pelage qui assurait déjà suffisamment, surtout avec le climat de Mystracia qui était loin d'être glacial. Puis Akar savait ce qui gênait vraiment les bipèdes et un pagne suffisait à le cacher. Pour le cas Vermin, c'était surtout parce qu'il avait tendance à suivre le changeforme et semblait avoir eu les mêmes conclusions que le climat permettait de se ballader en pagne et que ça offrait une meilleure liberté de mouvements et des corvées lessive allégées. Et c'était facile à remplacer. Akar avait vu quelques autres changeformes s'autoriser ce genre de tenue, surtout quand ils conservaient leur pilosité sous forme bipède. Mais les bipèdes, hormis les pêcheurs et les habitants des petits villages isolés de la forêt, c'était une autre histoire. Mais Vermin se refusait qu'on choisisse pour lui. Après Akar ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Quand ils vivaient encore chez Lord Bartell, l'esclave devait porter des tenues certes simples, mais assez contraignantes et ridicules, surtout devant cacher son collier d'esclave et sa marque au fer.

Tandis qu'ils mangeaient, Akar entendit des gens qui disaient avoir été témoins d'une scène insolite où une employée de la fourrière tenant une bulle se faisait courser par une panthère. À la mention du prédateur, des regards et commentaires méfiants fusèrent parmi les clients. Bien que la plupart des changeformes prédateurs sachent se tenir à carreaux, il arrivait que certains soient sauvages et s'en prennent aux autres. Mais les attaques restaient plutôt rare tant les carnivores préféraient éviter le conflit et privilégiaient la facilité quand ils le pouvaient. Même en cas de faim.

Pour payer leur loyer, Akar et Vermin travaillaient pour un pêcheur s'assurant de livrer le fruit de sa pêche à divers clients, surtout des auberges et autres cantines. Une fois le petit déjeuner terminé et la toilette faite, Akar et son acolyte prirent la route en direction du port. Ils commençaient leur journée très tôt le matin, alors que la nuit était encore loin d'être terminée. Et ils terminaient en fin de matinée en aidant à diverses tâches d'entretien. Une fois arrivé, l'Hippotrague, aidé de Vermin et de leur employeur, un changeforme éléphant de mer, chargèrent une carriole de paniers pleins de poissons et de fruits de mer. Pas de temps à perdre, le poisson frais devait être livré rapidement. Akar tirait la carriole, tandis que Vermin, armé d'une baguette en bambou devait s'assurer de tenir éloigné les chats errants pullulant dans Mystracia. Les goélands étaient plutôt rares à ce moment de la journée. Ils avaient prévu de livrer plusieurs auberges de la ville avant de finir avec les cantines de l'Académie.

Tandis qu'il tirait la carriole, Akar se demandait comment les bipèdes pouvaient apprécier de manger un truc aussi malodorant. Enfin à la tête de Vermin, ce genre de chose ne l'appétissait pas vraiment. Cela devait-être une certaine catégorie de bipèdes.

Le travail, bien que pénible, se déroula sans encombres. Akar préférait infiniment ça à devoir servir sous les ordres de Bartell où il était juste une bête de foire idiote. Sans parler qu'il n'avait plus non plus Flint, cet idiot de canasson qui passait son temps à les humilier et les balancer juste pour bien se faire voir du maître. Ironiquement, c'était Akar qui avait su qu'il n'avait rien à gagner à lécher les bottes de Bartell qui s'en était sorti.

Le changeforme finit par arriver vers l'Académie. C'était un endroit aisé à distinguer en raison d'une architecture imposante par rapport aux autres bâtiments. L'inconvénient avec une telle bâtisse était le fait de devoir chercher l'accès où ils livreraient aux cuisines de l'Académie. Ce n'était pas la première fois qu'il livrait à cet endroit, mais cette nuit, les chats errants furent plus nombreux qu'à l'accoutumée. Les oreilles baissées, Akar observait inquiet les félins.

- Vermin...?!

L'humain se sentait dépassé, par le groupe de chats de plus en plus nombreux. Heureusement, ils parvenaient enfin aux cuisines. Un des cuisiniers le remarqua et appela un collègue sylvain.

- Vas chercher Mahal!
- Eh, je sais pas où il est?!
- Vas vérifier dans son bureau!
- Il n'y est peut-être pas!
-Ça coûte rien de tenter!

Le sylvain quitta son camarade en courant à l'intérieur des locaux de la cantine de l'Académie. Puis il invita les deux compères à entrer avec les paniers de poisson restants. Vermin était bien plus lent car moins costaud. Et ce malgré le fait qu'Akar ait encore une fois manqué de se cogner à cause de ses cornes et sa grande taille.

- Merci beaucoup!

Akar se dépêcha d'entrer, mais Vermin était déjà encerclé de félins affamés et commençait à paniquer. Alors Akar revint tout en demandant au cuisinier de le suivre pour l'aider à porter le panier. L'hippotrague prit Vermin sous le bras tandis qu'il prenait une poignée du panier et le cuisinier l'autre en tentant de se frayer un passage parmi les félins affamés.

deux gros chats

PV Mahal & Akar

J’avais simplement répondu à Mahal qui m’avait posé des questions, une notamment sur mon maitre. Mais il était aussi vrai que la situation était plutôt compliquée, sans doute je peux le dire, car je suis différente d’hier et demain probablement, mon esprit s’affinera davantage encore. Dans tous les cas, on m’avait demandé de tuer, comme toujours…. Après tout, mon tout premier maitre n’avait fait que ça lui, de demander d’ôter la vie, c’est même dans ce but qu’il m’avait appris à me battre sous forme humanoïde… Tuer n’était donc pour moi, déjà a l’époque, plus quelque chose de grave, nécessaire ou je ne sais quoi d’autre, c’était pour moi quelque chose d’aussi simple que de boire de l’eau, il suffisait de me demander. Même si ma bête apprécie le sang, je doute que cela ait vraiment changé aujourd’hui.
« - Pfiouuuh ! Il est pas cool ton maître, à te filer une mission pareille. Il t'envoie t'attaquer à l'un des chefs du plus dangereux groupe de criminels du monde ? Soit il a confiance, soit il veut se débarrasser de toi. »
Pas cool ? C’est-à-dire ? C’était une demande comme une autre confiée a un objet remplaçable, fidèle à lui-même. Mon mental n’avait pas encore assez changer pour comprendre ce qu’il voulait dire par là, j’imagine. En somme, j’avais surtout acquis l’agressivité de ma bête, mais ça ne suffisait pas à changer… En soi, qu’il a confiance ou non, qu’il veuille se débarrasser de moi ou non ne change rien, quel que soit le but derrière la mission, il m’avait demandé de faire quelque chose, cela s’arrêtait là.
« -Enfin, si c'est compliqué, je vais pas trop m'avancer. À chacun sa route, comme on dit.
Moi ? On me demande pas de me servir de mes crocs, juste de traquer des gens qui veulent s'en prendre à l'école et la faire fermer. Comme l'école, c'est chez moi, j'ai accepté de prendre ce boulot. »
Il n’a donc pas à se battre en temps normal ? Cela explique surement ses piètres compétences en matière de défense contre un adversaire plus grand et fort que lui. Il avait donc un rôle de gardien, comme ses chiens à qui leur maitre leur demande de garder la maison. La langue de nouveau sortie pour autre chose que parler, il reprit sa longue toilette minutieuse avant de s’interrompre une fois de plus. Il allait dire quelque chose, mais des coups violents se firent entendre contre la porte, je fus prête à grogner, me demandant si ça ne pouvait pas être les gars de tout à l’heure…. Après tout, il était censé être seul dans ce bureau à ce que j’avais compris. Mais la voix derrière sembla plus paniquée qu’en recherche de conflit, demandant le maitre des lieux.

Ce dernier malgré sa petite forme put tout de même aller ouvrir sa porte, il devait avoir l’habitude, à n’en point douter. Se trouvant de nouveau devant plus grand que lui, il ne parut pas perturbé pour autant, l’assurance dans sa réponse le montrait bien. Il s’agissait d’un sylvain, si on faisait attention aux diverses expressions feuillues de son apparence, il paraissait essouffler. Ceux qui marchent le jour et la nuit semblaient manquer d’entrainement au vu de leur piètre endurance. Il fut difficilement compréhensible, Mahal me lança alors ;
« - Je vais aller voir ce qu'il se passe. Tu peux rester ici tranquillement, ou te joindre à nous si ça te chante.
Allez, en route ! »
J’hésitai un long moment, il était plus simple de me dire quoi faire que de me laisser le choix. Mais ma bête préféra suivre ce qui lui ressemblait même un peu que de rester à ne rien faire. Le sylvain ne sembla pas indifférent à ma présence, à croire que mes cicatrices du passé ne le dérangeaient pas plus que ça. Mais il finit par nous guider. Je restai tel quel, il ne faisait pas froid.
J’avais rarement vu de change forme sous cette apparence, n’ayant pas délaissé leur poil je veux dire. Plutôt grand, il était clair que les portes n’avaient pas été pensées pour une taille pareille. On pouvait néanmoins remarquer que même à ce qui ressemblait à deux nouveaux en ces lieux, était plus vêtu que moi-même si l’utilité m’échappait. L’humain des lieux semblait assez chétif, la peau sombre… Pour le change forme, je serais incapable de dire de quel animal il s’agissait, en n’ayant encore jamais croisé. Dans tous les cas, il semblait vouloir maintenir des chats, je suppose vus les miaulement et feulement, à l’extérieur de la pièce où ils étaient barricadés. Cela ne laissa pas indifférent Mahal.
« - Par les poils de fesses de Torksan ! Qu'est-ce que vous leur avez fait pour qu'ils soient dans un état pareil ? »
Regardant le poisson, ma bête me rappela qu’il faisait un peu faim dans ce corps… Baissant un peu ma tête sur un côté, je proposai, surement pour la première fois de ma vie :
« -Il suffit d’emmener le poisson ailleurs ou de le manger pour régler le problème, non ? »
Mon ventre gargouilla comme un félin en fureur, n’aidant probablement pas à saisir le but de la manœuvre qui n’était pas du tout personnelle.

@Tenebreuse

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