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 L'espoir brisé d'anciens enfants [PV Ours]

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Unzi
Unzi
Inconnu
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MessageL'espoir brisé d'anciens enfants [PV Ours] EmptyMar 13 Déc - 16:54




L'espoir brisé d'anciens enfants
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Voilà une nouvelle journée qui commençait, ce qui signifiait, travail. Unzi était encore en boule, blotti contre le mur, enchaîné par le cou afin qu’il ne fuit pas. Sanku et lui dormaient dehors, attachés à des piquets comme des bêtes. Si techniquement, Unzi était une bête, ce n’était pas le cas de son compagnon. Malgré tout, il était traité comme tel par leur bourreau. Même les autres esclaves n’avaient pas ce traitement. Ces derniers dormaient au moins dans des huttes. Tous vivaient dans la terreur, la peur d’être tués s’ils s’échappaient ou osaient désobéir. Quand ils ne subissaient pas des châtiments corporels.

A côté du change-forme, Sanku dormait recroquevillé. Il arrivait à Unzi de se blottir contre l’humain afin de profiter de la chaleur. Le bovidé remarqua de quoi soulager sa faim, même si c’était maigre. Une petite touffe d’herbe tentant de pousser au milieu de ce sol aride. Cependant, c’était du côté de Sanku et à sa portée à lui contrairement à Unzi. L’esclave réveilla son compagnon et montra la plante.


- Unzi…faim…

Sanku soupira et regarda la petite plante un moment avant de finalement se décider à la cueillir et la donna au change-forme qui le remercia avant de manger ces quelques brins d’herbe. A sa surprise, Sanku en prit un peu et en mangea. Pour la gazelle, ce petit morceau de verdure changeait du foin jaunâtre, sec et poussiéreux que son maître lui fournissait en repas. Unzi savourait cette maigre pitance bien plus savoureuse.

- Hmmm…bon !

En revanche, il constata que son ami humain n’avait pas le même avis sur la question au vu des grimaces défigurant son visage avant d’avaler d’un coup.

- Eurk, pas bon …

Il y eut un moment de silence avant que les deux esclaves ne finissent pas éclater de rire. Un petit moment de légèreté avant que la réalité de leur condition ne vienne les rattraper de plein fouet. Unzi se tut quand il senti une odeur tristement familière. Ce parfum floral agressant les narines qui devenait plus précis, pas de doutes, le maître était réveillé, toiletté et s’apprêtait à les voir. Pour sa toilette, c’était de jeunes femmes propres et aux formes avantageuses qui s’en chargeaient, pas ces deux espèces de carcasses mutilées et privées de la moindre base d’hygiène. Le maître des lieux apparut devant les deux esclaves raides comme des piquets et terrifiés. Il était flanqué d’un contremaître à la mine patibulaire armé d’un fouet. Un esclave lui-aussi, mais soigneusement choisis pour leur loyauté, notamment à coup de bon traitements et de privilèges par rapport aux autres. Anpu était paré d’une toge en tissus noble et colorée, ouverte sur son torse, affichant des pectoraux et des abdominaux finement dessinés, ainsi qu’un pantalon noir et brodé de fils d’or. Ses cheveux étaient soigneusement coiffé, il s’était fardé et rasé de sorte que pas le moindre poil de barbe ne vienne entacher son beau visage. Et pour compléter le tableau, de beaux bijoux d’or et de pierres précieuses ornaient son cou, ses bras et ses doigts avec plusieurs bagues. Et en face, les deux esclaves n’étaient que des êtres défigurés, sales, maigres et vêtus uniquement de pagnes en tissus de récupération usés.

On leur donna leur maigre repas qui devait les tenir jusqu’au soir. Une gamelle de bouillie de céréales et légumineuses pour Sanku et du foin jauni, sec et poussiéreux pour Unzi. Et bien sûr, ils devaient manger le plus vite possible. Le change-forme se jeta sur cette maigre pitance, malgré son goût infect par rapport à la touffe d’herbe, il n’avait pas vraiment le choix. Il avait conservé un système digestif très proche de sa forme animale. Ce qui ne l'empêchait pas de pouvoir consommer de la nourriture humaine, cuite notamment, comme des céréales. Mais il ne mangeait pratiquement pas de produits carnés. Depuis que son maître l'avait surpris à brouter, il lui donnait du foin, c'était moins cher, et pour lui plus humiliant.

Un coup de fouet de la part du contremaître claqua au niveau des pieds des deux esclaves qui bondirent pour tenter d’esquiver le coup. Signe que le repas était terminé. Anpu regarda son contremaître.


- Détaches ces deux incapables…

L’homme s’exécuta, quand il s’approcha d’Unzi, celui-ci tenta de s’en écarter le plus possible, affichant un regard terrifié. Une fois les deux esclaves libérés de leurs chaînes, le maître leur indiqua le programme de la journée. Et à son rictus sadique, Unzi comprenait clairement ce qu’ils allaient devoir faire.

- Bon, après votre repas, on va s’amuser un peu…
- Maintenant, bougez vous, bandes d’êtres inutiles !

Les deux esclaves furent amenés dans une pièce de la demeure du maître, la pièce principale où se trouvait une sorte de trône. Les murs étaient richements décorés de divers tissus précieux. Unzi et Sanku furent mis à genoux devant Anpu qui s’installer sur son fauteuil, les toisant de son regard méprisant.

- Ce matin, je vous ai entendu rire comme des idiots. Et vos rires me gênaient. C’est un comportement que je refuse de voir chez des merdes de votre espèce !

D’un signe de tête, il ordonna à son contremaître de fouetter les esclaves. Puis la séance commença. A chaque morsure du fouet, Unzi serrait les dents et s’affaissait.

- Je vous nourris, je vous loge gratuitement, je vous donne du travail, et ça ne vous satisfait pas ?! La prochaine, fois, vous servirez de repas au lion ! ça fait longtemps qu’il n’a pas pu goûter à de la chair humaine !

Une fois la punition achevée, les esclaves furent assignés à laver les murs de la demeure du maître. Le tout sous un soleil déjà haut dans le ciel, rendant la douleur des plaies récentes encore plus insupportable. Unzi était désespéré. Il regarda Sanzu qui lui-aussi travaillait du mieux qu’il pouvait à nettoyer les murs. Autour d’eux, les autres esclaves du village vaquaient à leurs occupations, sous la crainte permanente des coups de fouets et surtout de servir de repas au lion ou de défouloir comme les deux autres esclaves.

Le village se trouvant au bord du fleuve, il est placé sur la route vers Ahriman à quelques jours de celle-ci. Une auberge tenue par des esclaves qui donnaient tous les revenus au maître, offrait le gîte aux voyageurs.

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Ours
Ours
Inconnu
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MessageL'espoir brisé d'anciens enfants [PV Ours] EmptyMar 13 Déc - 22:33

Ours s'était réveillée suite aux cahots de la route. C'est toute surprise et effrayée qu'elle s'était rendu compte qu'elle ne se trouvait plus à Mystracia, la ville de Mahal et Emi, mais dans un paysage ras ou la couleur du soleil dominait toutes les autres. L'enfant qui était si habituée à l'émeraude de la jungle se sentit immédiatement perdue. Où pouvait-elle bien être ? Et à qui le demander ? Il lui manquait toujours tant de vocabulaire pour exprimer clairement ses besoins.

Lorgnant autour d'elle, la petite rousse compris ce qui s'était passé. Épuisée, elle s'était endormi sur un tas de caisses en bois, caisses qui se trouvaient sur une charrette, mais ce détail ne l'avait pas choqué sur le moment. Sauf que cette dernière se déplaçait, tirée par des herbivores paresseux qui sentaient horriblement mauvais. Et ils l'avaient tiré très loin visiblement, car même en observant au loin, se couvrant les yeux du soleil ardent, elle ne distinguait pas le moindre paysage connu. Tant pis, pensa-t-elle alors, persuadée qu'où qu'elle aille, elle pouvait s'en sortir grâce à sa double forme.

Ours quitta discrètement la caravane marchande et la regarda s'éloigner un moment. La poussière que soulevaient les roues formait des nuages opaques qui la firent tousser et salirent sa jolie robe bleue. Les petites bottes que les avait offertes Emi la soulageaient de la brûlure du sol, douleur qu'elle n'imaginait même pas sur sa peau rosée si délicate. La rousse se mit à marcher en longeant la route, dormant dans de rares bosquets desséchés ou dans des grottes aussi poussiéreuses et chaudes. L'air sec, lui donnait mal à la gorge, et le manque d'eau se fit rapidement sentir.

C'est là que l'enfant tomba sur un convoi de chars des sables. Les trois navires aux longues voiles blanches s'arrêtèrent à sa hauteur et une bipède vêtue de couleurs aussi chatoyantes que les fleurs de Jañgala en descendirent. Comprenant qu'elle était égarée, elle proposa de la déposer dans la prochaine oasis, ce qu'Ours ne comprit bien sûr pas. En revanche, elle reconnut l'odeur de l'eau et du sucre des fruits que la dame lui tendit, et cela la convainquit, naïve qu'elle était, à monter dans le char.

Dès que ce fut le cas, l'embarcation repartit, roulant à toute allure sur le sable chaud. Poussés par le vent qui gonflait les voiles, ils allaient si vite que la jeune Change-forme en fut grisée. Elle se précipita si vite à l'avant que la bipède esquissa un geste pour tenter de l'arrêter, craignant qu'elle ne tombe. Heureusement, la jeune fille se contenta d'écarter les bras, goûtant au délice de l'air sifflant et du sable griffant sa peau.

Ours avait bu et mangé tout son soûl durant le voyage en char des sable, si bien que quand celui-ci s'arrêta, proche d'une petite ville, elle remercia la deux-pattes. Accompagnant le mot d'un grand sourire et agitant la main comme elle avait vu certain enfants le faire devant leur parents, elle se retourna sans tarder et fila découvrir l'oasis. Elle parlait peu, complexée par l'incapacité à communiquer avec aisance, mais savait se faire comprendre en pointant du doigt avec insistance. Son manque d'argent - elle avait vu Okean utiliser des pièces rondes qui reflétaient la lumière et avait compris qu'elles servaient d'échanges - n'aidait pas, et personne ne voulait rien lui donner.

L'enfant avait perdu le compte des jours et des nuits qui passaient quand, après une longue course derrière un lapin, elle était arrivée dans un drôle de village. Ici, tous les bipèdes étaient maigres et semblaient fatigués. Elle en vit un avec des attributs d'animaux comme les siens et se dirigea vers lui. L'une de ses cornes était brisée, et Ours tendit la main vers une des plaies qui ornait le bas du dos sans oser, ne serait-ce que la frôler. Son regard s'emplit de chagrin, de compassion puis d'une grande colère. Incapable de feindre ou de se retenir, l'enfant sentit du liquide s'accumuler sous ses yeux avant de couler sur sa joue lisse et rougie par la course.

- Mal ? Demanda-t-elle, la voix tremblante, comme si c'était sa peau qui avait été déchirée.

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Unzi
Unzi
Inconnu
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MessageL'espoir brisé d'anciens enfants [PV Ours] EmptyMer 14 Déc - 20:29




L'espoir brisé d'anciens enfants
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Le travail était tout sauf amusant. Et le tout sous la crainte permanente des contremaîtres. Unzi regardait autour de lui nerveusement de temps en temps, même si la plupart du temps, ses oreilles faisaient le travail de surveillance en pivotant. Plusieurs fois, il se demandait se qu'il avait fait pour mériter un tel sort. Mais depuis qu'il était là, il entendait tout le temps que les forts dominaient les faibles. Et que bien sûr, c'était de la faute de ces derniers s'ils étaient dans cette situation. Son maître disait toujours cela. 

Unzi avait toujours trouvé ça un peu stupide comme raisonnement. Surtout que comme le disait Aya, ils n'avaient pas choisi leur sort et ce qu'ils étaient. Les forts, en revanche, avaient deux choix, celui d'écraser les plus vulnérables ou bien de les protéger. Et visiblement, Anpu avait opté pour la première option. 

C'est alors qu'une nouvelle venue pointa son nez au coeur du village. Unzi avait senti une odeur différente. Totalement inconnue pour lui. Celle-ci devint plus nette peu à peu. Les oreilles du change-forme pivotèrent en direction de l'origine du son. Grâce à ses oreilles mobiles, Unzi pouvait suivre un son en particulier. L'odorat et l'ouïe compensaient une vue diminuée, bien que considérablement améliorée sous forme humanoïde, mais avec un oeil en moins, son champ de vision était rétréci. 

Sans doutes un voyageur de passage qui allait encore engraisser le maître des lieux grâce à un passage à l'auberge. Autant se remettre au travail. Mais l'odeur s'approchait et se stoppa devant lui, quand dans son champ de vision périphérique, il vit une main dangereusement s'approcher du bas de son dos. Alors il sursauta, se retourna et se recula le plus rapidement, collé contre le mur. N'ayant même pas cherché à entendre ce qu'on lui avait dit. Les oreilles plaquées en arrière, la respiration rapide, même sous une forme humanoïde, Unzi n'avait pas totalement perdu son instinct de proie.

Il jeta rapidement un oeil en direction de Sanku, celui-ci semblait plus calme. Trop calme selon Unzi. Mais une fois l'adrénaline retombée un peu, il prit le temps de voir qui lui faisait face. Et il remarqua une petite fille au visage poupin, de jolis cheveux Roux et au haut du crâne surmonté de petites oreilles rondes. Elle portait une robe bleue ainsi que des bottes. Pas étonnant que ce trouillard de Sanku ne soit pas aussi stressé. Pourtant comme Unzi, il était du genre lui-aussi à paniquer facilement. 

La fillette qui leur faisait face avait les larmes aux yeux. Le change-forme craignait que sa réaction ait provoqué cet état chez-elle. Unzi s'avança avec prudence tout en restant proche de Sanku. 


- P... Pardon... Unzi... Être desolé... 

Les oreilles du change-forme pivotaient afin de surveiller d'éventuels contremaîtres et cette ordure d'Anpu. Car s'ils étaient surpris à rester trop longtemps sans rien faire, il savait ce qui les attendait. La bonne nouvelle, c'était que cette fillette ne semblait pas être de paire avec le maître. C'était une parfaite inconnue dans ce village, visiblement pas aux faits des coutumes locales. La preuve, d'après Sanku, la fillette aux oreilles rondes avait l'air d'avoir demandé s'il avait mal. En règle générale, on savait que les coups de fouets étaient normaux sur les esclaves. Esclaves reconnaissables à leur collier de cuir noir. Elle ne semblait pas aux faits de ce concept. 

- Unzi puni... Méchant frapper Unzi et Sanku... 

Il désigna d'un signe de tête l'humain. Celui-ci n'avait aucune hostilité vis à vis des change-formes. Sanku avait même bien plus de sympathie pour les ces êtres que pour sa propre race, même s'il savait que seuls quelques individus étaient responsables et profitaient de ce système. Aya lui avait appris à ne pas haïr sa propre race malgré ce que certains représentants étaient capables de faire par appât du gain et soif de pouvoir. Sanku prit la parole par la suite. Son ton était hésitant et son débit de parole très lent, comme s'il cherchait ses mots. Le jeune homme manquait cruellement de vocabulaire. Après tout, il n'était qu'un simple outil jetable.

Nous...esclave... Frapper...nous...normal...

Pourtant les regards des deux esclaves trahissaient leur envie de partir et qu'ils étaient conscients que si cette situation semblait normale, elle était terriblement injuste. Pourquoi eux?! Qu'avaient-ils fait de mal? Unzi se souvenait encore jeune qu'il avait posé la question à Aya et celle-ci lui avait répondu que c'était les plus forts qui imposaient leur loi aux plus faibles. Ils se servaient de leur violence pour soumettre d'autres. Ils n'avaient rien à voir avec des animaux prédateurs. Quand ils n'avaient pas faim, ils laissaient les proies en paix, pas ces gens. Eux, ils faisaient du mal à leurs proies et leurs semblables par plaisir. 

- Toi... Qui... Être? 

Autant savoir l'identité de cette petite interlocutrice étant donné qu'elle connaissait déjà les noms des deux esclaves. Puis il était tellement rare qu'on s'intéresse à eux. 
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Ours
Ours
Inconnu
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MessageL'espoir brisé d'anciens enfants [PV Ours] EmptyDim 25 Déc - 12:26

Quand Demi-corne s'était reculé, Ours en avait fait de même, effrayée par ce mouvement brusque et soudain. Ses oreilles se baissèrent et elle rassembla ses mains devant elle, croisant et décroisant ses doigts, mal à l'aise. Quand le deux-pattes réduisit la distance entre eux, la fillette plongea ses yeux chocolat dans les siens, analysant ses paroles autant que son faciès. Parfois, quand les sons ne lui évoquaient rien, lire le visage de ses interlocuteurs lui permettait de comprendre, au minimum, leurs intentions. De ce qu'elle pouvait voir, la rousse n'avait rien à craindre des deux bipèdes proches. En revanche, aux oreilles tourbillonnantes de Demi-corne, elle décelait un potentiel danger alentour et elle se mit à écouter attentivement les sons environnants. Comme rien ne l'alarmait, elle reporta son attention sur le dénommé Unzi.

Lorsque l'autre individu s'exprima, la Change-forme tourna vers lui un regard interrogatif. Qu'était un esclave ? Et pourquoi leur faire du mal était il normal ? L'enfant ne comprenait pas. Pour elle, se laisser malmener n'avait rien de naturel. Il suffisait de partir, après tout, ou de renverser la situation. Vraiment, les bipèdes étaient bien étranges... Lorsque Longue-crinière lui demanda de les éclairer sur son identité, la petite rousse se désigna en déclarant simplement :

- Ours ! Ours, gentiiiiille ! Esss-clave ? Enchaina-t-elle, désireuse de mieux comprendre ce qui les retenait.

Tournant la tête de droite à gauche en percevant plusieurs bruits de pas, la fillette demanda à Demi-corne, les sourcils froncés :

- Méchants ?

Ces deux-là avaient l'air de bonnes âmes, Ours ne comprenait pas pourquoi ils ne se défendaient pas. En revanche, ce qu'elle savait, c'est que rien ne l'empêchait de le faire pour eux si la situation le nécessitait. Déjà un frisson remontait le long de sa colonne vertébrale et ses sens s'aiguisaient. Elle était prête à se transformer si elle en sentait le besoin.

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Unzi
Unzi
Inconnu
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MessageL'espoir brisé d'anciens enfants [PV Ours] EmptyDim 25 Déc - 14:47




L'espoir brisé d'anciens enfants
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Donc la nouvelle venue s’appelait Ours. Un joli nom selon Unzi. Il se souvenait que son nom, c’était Aya qui lui avait donné. Autrement, son maître n’avait même pas pris la peine pour ça, après tout, il n’était qu’un outil jetable. Non, lui, il préférait le nommer avec diverses insultes toutes plus fleuries les unes que les autres.

Unzi et Sanku étaient loin d’être les seuls à avoir des soucis de locution. Les deux esclaves constataient également que leur interlocutrice souffrait de lacunes similaires, bien que plus grandes pour son cas en raison de sa jeunesse. Au fond, elle rappelait un peu au changeforme ses premières années aux côtés des humains. Et cela, déjà en tant qu’esclave. Pas la meilleure façon de commencer. Mais il constatait que beaucoup d’entre-eux étaient également dans cette même galère. Les humains avaient constitué une société où quelques privilégiés menaient une vie de rêve au détriment de beaucoup d’autres réduits à l’état d’outils jetables. Quand Ours leur demanda ce qu’était un esclave, les deux concernés se regardèrent, comme pour se demander comment ils allaient bien pouvoir lui expliquer. Unzi fit comprendre à Sanku qu’il serait peut-être mieux calé pour ça. Après tout, c’était lui qui parlait le mieux. L’humain soupira tout en se grattant la tête.


- Esclave…devoir travailler…pour maître… Obéir à …maître pour tout… Esclave juste être outil… Maître être méchant...

Unzi ajouta une autre précision.

- Si esclave fuir... désobéir…Esclave être tué…

Sanku hocha la tête.

- Nous…trop faibles …pour fuir… Toi… pas rester ici… trop dangereux…

Les deux esclaves montrèrent leurs épaules avec les marques au fer qu’ils avaient eu. Elles étaient différentes étant donné qu’ils avaient été achetés à des marchands distincts.

- Tout le monde… savoir que nous esclaves…

Alors qu’ils discutaient, les oreilles d’Unzi se dressèrent en alerte. Un contremaître dans les parages. Il demanda à Sanku de se taire. Mais on se contenta de les appeler. C’était l’heure du repas du maître. Les deux esclaves devaient l’assister. Ils dirent à Ours de se faire discrète et de fuir si possible. Ils étaient conscients des risques à leur tête, ils étaient loin de plaisanter. Puis ils rejoignirent l’intérieur de la demeure d’Anpu. Celle-ci contrastait avec les huttes rudimentaires des esclaves quand ce n’était pas les cas du changeforme et de son camarade qui dormaient dehors enchaînés. Un indice de plus montrant à Ours qu’une vie de privilèges ne se faisait qu’au détriment d’autres. Ils rejoignirent la salle à manger, une pièce spacieuse parmi d’autres. Le maître était déjà attablé et attendait son déjeuner. On ordonna à Unzi et Sanku d’aller se laver les mains avant d’aller chercher le repas du maître dans les cuisines. La tâche achevée, ils revinrent avec divers plats, tous plus appétissants les uns que les autres. En entrée, du poisson pêché dans le fleuve accompagné de légumes et citron. En plat, une volaille rôtie avec des dattes, de la semoule aux raisins.

Puis les deux esclaves posèrent les plats devant le maître qui leur demandait de le servir avant de devoir rester un peu à l’écart, obligés d’assister au repas. Eux qui mourraient de faim, observaient un véritable festin sans pouvoir y participer. Unzi avait les oreilles baissées et sa patte-arrière tremblait. Pour Anpu, c’était un moyen de torturer ces pauvres hères. Il était conscient qu’ils souffraient et il y prenait du plaisir. Unzi espérait qu’Ours soit déjà partie. Elle ne méritait pas une vie pareille. Elle avait la chance d’être libre, qu’elle ne laisse pas passer ça. Une fois la marque au fer sur l’épaule, c’était terminé. Et en tant que Changeforme, elle avait toutes les chances d’être une cible toute désignée. Elle qui était encore en bonne santé, avait encore le sourire, risquait de finir par devenir un être détruit comme Unzi.


- Dans ce monde, les faibles sont soumis aux forts et doivent les servir.

C’était le mantra d’Anpu, enfant privilégié menant une vie d’oisiveté et profitant de ce qu’il avait hérité de ses parents pour laisser libre-cours à son plaisir de dominer les autres.
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Ours
Ours
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MessageL'espoir brisé d'anciens enfants [PV Ours] EmptyMer 28 Déc - 19:25

La description qui lui fut donnée des esclaves lui fit écarquiller les yeux. Comment pouvait-on accepter cela ? Sacrifier sa vie en tâches dégradantes pour une personne cruelle simplement parce qu'on ne pouvait pas lutter ? C'était certes la même chose dans la jungle, mais Ours aurait eu tendance à penser que c'était différent chez les bipèdes civilisés. Une grande déception la frappa. N'y avait-il aucun endroit dans ce monde où les faibles pouvaient vivre en paix ? Elle ne se souvenait pas avoir vu pareil fléau sur sa terre natale. L'enfant découvrit avec horreur les brûlures formant des symboles dans la chair des deux individus. Horrifiée, elle sentit grandir sa colère et il fut presque compliqué de ne pas se transformer immédiatement pour tout détruire.

Les bruits de pas s'immobilisèrent hors de la vue de la petite rousse, et les deux esclaves lui demandèrent de se cacher, car elle était en danger. Ours ne le pensait pas, mais il était préférable d'observer avant d'agir. La fillette les regarda entrer dans une fabrication plutôt grande. Celle-ci n'avait rien à voir avec celle qu'elle avait visitée à Mystarcia. Elle attendit un peu, puis entra à leur suite, se guidant aux bruits. Il y avait beaucoup d'objets inutiles, mais plutôt jolis, dans la bâtisse. Ses bottes amoindrissaient le bruit de ses pas, elle ne s'y faisait toujours pas, mais vu la situation, il fallait admettre que c'était pratique. De grands vases en terre cuite et autres statues lui permirent de se cacher au passage d'autres esclaves, mais aussi aux yeux d'Unzi et Sanku. Elle préférait rester discrète tant qu'elle ne comprenait pas la nature du danger.

Ours regarda ses deux nouveaux amis - Quelqu'un ne lui voulant pas de mal étant forcément un ami pour l'enfant - servir beaucoup de nourriture appétissante à un Deux-pates à la figure méchante. Ce devait être lui, le fameux maître. Les oreilles de la jeune fille pivotèrent légèrement. Il n'y avait aucun bruit autour, comme si le repas du bipède devait se dérouler dans un silence des plus complet. Elle huma ensuite l'air. En-dehors du fumet de cet étalage de plats qu'ils lui semblaient impossibles à manger seul, un fort parfum de fleur qui n'avait pas sa place dans cette pièce lui embrouillait l'odorat. Ainsi, donc, elle se persuada que ce vil être devait se trouver seul avec les esclaves. Une occasion en or de les libérer de son joug.

- Toi, méchaaaant ? Demanda Ours d'un ton neutre en entrant tranquillement dans la salle, la tête penchée de côté et le regard méfiant.

Le frémissement qu'elle ressentait avant chaque transformation parcourait à présent ses membres inférieurs. Chez elle, c'était toujours par là que ça commençait. Comme si l'énergie nécessaire venait du lien à la terre.

Elle tourna la tête vers Demi-corne et Longue-crinière, cherchant leur assentiment. Ce n'est pas qu'elle voulait leur éviter des ennuis, car elle n'avait aucune conscience de ce qui risquait de leur arriver si son acte échouait, non, c'est surtout car elle n'aurait pas supporter de s'en prendre à la mauvaise personne. Les bases de la chasse auraient pourtant voulu qu'elle le prenne par surprise si elle en avait l'occasion. Et nul doute qu'elle aurait eu cette dernière tant le Deux-pattes était concentré sur son repas sous les yeux dépités des esclaves avant qu'elle ne se présente.

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Unzi
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MessageL'espoir brisé d'anciens enfants [PV Ours] EmptyMer 28 Déc - 22:58




L'espoir brisé d'anciens enfants
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Les ventres des deux esclaves gargouillaient. Ils avaient faim. Toutes ces odeurs mettaient l’eau à la bouche. Anpu ne finirait pas tout, ils le savaient. Mais ils ne pourraient se servir dans les restes. Tout allait-être jeté. Et malheur à celui qui irait prendre un peu de nourriture en cachette. Après tout selon le maître, les esclaves étaient suffisamment bien nourris et que de tels aliments étaient bien trop luxueux pour leurs vulgaires carcasses. Unzi avait bien envie de dattes sucrées et juteuses. Mais il allait devoir se contenter de son foin jauni et poussiéreux infect. Le repas du maître se passait sous un silence pesant étant donné que ses esclaves ne pouvaient parler. Seuls des bruits de bouche discrets de la part d’Anpu interrompaient cette quiétude.

Les parfums forts des plats ainsi que du parfum d’Anpu empêchèrent Unzi de détecter une nouvelle odeur familière. C’est ainsi qu’il fut surpris quand Ours pointa le bout de son nez. Il prit un air terrifié pour la fillette. Sanku l’imita. Elle se jetait droit dans la gueule du loup. Pour ne pas arranger les choses, Ours demanda à Anpu si ce dernier était le méchant. Effectivement, elle ne connaissait pas grand-chose au monde. Unzi ne put s’empêcher de jurer intérieurement.

Mais à sa grande surprise, Anpu prit un air mielleux, presque bienveillant. Il souriait de toutes ses dents. Un sourire qu’Unzi n’eut aucun mal à voir comme celui d’une personne intéressée. Un prédateur qui comptait amadouer une proie facile pour mieux la piéger et s'amuser un peu avec. Il comptait sans doutes profiter de la naïveté d’Ours à son avantage. Une Changeforme qui serait une esclave facile, que rêver de mieux.


- Allons, qu’est-ce qu’on t’a raconté. N’écoutes pas les esclaves, ils disent n’importe quoi…

Pour prouver sa bonne foi, il ordonna aux esclaves d’aller installer le couvert pour la nouvelle venue. Alors qu’il posait l’assiette sur la table, Unzi suppliait du regard Ours de partir et de ne surtout pas faire confiance à ce type. Il jetait un œil craintif plusieurs fois en direction du maître comme pour faire comprendre que c’était bien une ordure. Ce type n’avait d’affection sincère que pour lui-même. Les autres n’étaient que des outils pour son confort personnel. Aussi bien les esclaves que les clients potentiels de son auberge.

- Viens partager ce repas avec moi, il est bien rare que je vois une voyageuse aussi... exotique… Tu dois avoir faim... Que fais tu dans ces contrées ?

Elle serait en face du maître. D’un signe de tête, Anpu ordonna à un de ses contremaîtres d’apporter son lion. De quoi intimider la nouvelle venue selon le propriétaire des lieux. L’esclave mieux loti fit une courbette d’approbation avant de partir chercher le félin. Ainsi, il revint un peu après tenant en laisse le fauve. A la vue de ce dernier, Unzi se raidit, et Sanku fit de même. Cette bête les terrifiait. D’autant plus qu’Anpu avait tendance à s’en servir comme arme pour intimider les esclaves. Deux nouveaux contremaîtres firent leur apparition et invitèrent Ours à s’assoir à l’endroit qui lui était destinée. Les deux hommes étaient bien bâtis avec une bonne musculature. Ils étaient disposés de part et d’autre à la manière d’un piège qui allait se refermer sur Ours qui serait une bonne esclave potentielle pour Anpu. Et éventuellement en grandissant, une belle femme qui pourrait le servir pour son bon plaisir. En passant avec une carafe d'eau, Unzi chuchota à Ours.

- Ours… pas confiance…à Anpu...Anpu méchant…

Un des contremaîtres vit l’esclave parler.

- La ferme sac à puces !

Unzi retourna à sa place avec Sanku, à attendre, impuissant comme un piquet. Il avait fait ce qu’il avait pu pour tenter de dissuader Ours de partir et il espérait qu’elle finirait par entendre raison et fuir le plus loin possible de cet enfer tant qu’il en était encore temps.
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Ours
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Inconnu
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MessageL'espoir brisé d'anciens enfants [PV Ours] EmptyLun 9 Jan - 20:05

Les manière du bipède lui rappelèrent amèrement Thorius et Ours serra les dents, un léger grognement remontant dans sa gorge. Serrant les poings, l'enfant sentit son sang bouillir en le voyant dénigrer les "esclaves" comme ils le lui avait expliqué. Comment osait il ? Alors même qu'il se gavait en les laissant mourir de faim ! Il lui proposait de manger avec lui sur cette drôle d'installation et cela donna une idée à la petite rousse. Hochant la tête, elle monta sur le siège sans la moindre manière. Voyant arriver le lion, Ours haussa un sourcil puis l'ignora, pas le moins du monde inquiétée. S'aidant de la hauteur que lui offrait l'appuis, elle attrapa plusieurs morceau de viande avant de redescendre et de les apporter à Longue-crinière. Sous les yeux ahuris de leur maître, Ours réitéra sa manœuvre, saisissant cette fois des légumes et des fruits avant de sauter au sol gaiement et de les apporter à Demi-corne.

- Ours aider amis ! Répondit elle gaiement au méchant avec un immense sourire très fier.

Quelque part, c'était sa façon de remercier Mahal d'avoir pris la peine de l'aider à découvrir les bipèdes. Maintenant, c'était à son tour de porter secours à quelqu'un. La jeune fille n'appréciait pas du tout le rapport de force qu'installait ce fameux Anpu. La mise en garde du Change-forme fut remerciée d'un sourire rassurant et peut-être un peu trop confiant. Quand un des deux-pattes le menaça, Ours montra les crocs, ce qui le fit reculé légèrement. Cette fois, son ton était beaucoup plus ferme quand elle affirma en fixant l'homme trop nourri dans les yeux :

- Méchant.

Elle sentit l'animal à l'épaisse crinière couleur de soleil se raidir, comme s'il se préparait, par habitude, à un ordre d'attaque de la part de son maître. Se tournant vers lui, l'enfant grogna pour le ramener à sa place. Malheureusement, la chose, nerveuse, avait bien plus peur de son maître que de la nouvelle venue. Il devait pourtant être conscient du rapport de force...

Le frisson était toujours là, il courrait dans ses veines, agitait son cœur, préparait ses organes et sa carnation à un changement des plus violent. La rousse ne s'inquiétait pas, elle savait sa forme primaire d'une force brutale, fracassante. Bien qu'en-dehors de sa rencontre avec Thorius, elle n'ait jamais eu à faire usage de cette dernière pour défendre sa vie, défendre ceux qui étaient trop faibles pour le faire eux-mêmes lui donnait une bonne dose de courage. Et puis, si la situation tournait à son avantage, elle espérait bien que les deux tout cassés lui fileraient un coup de main, non mais oh ! Se levant, elle alla saisir les mains des deux compères et déclara la tête haute :

- Ours pars, amis pars.

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Unzi
Unzi
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MessageL'espoir brisé d'anciens enfants [PV Ours] EmptyMar 10 Jan - 20:50




L'espoir brisé d'anciens enfants
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Malgré les mots se voulant apaisant de la part d’Anpu, Ours se montra moins manipulable qu’elle en avait l’air. Unzi pouvait sentir de la colère en elle. Malgré tout, elle se montra coopérative et se mit face à lui à la place qui lui était réservée. Le manque de manières d’Ours fit tiquer Anpu, mais il resta calme. Surtout qu’il avait son lion et ses contremaîtres. Mater une gamine impertinente ne serait pas bien compliqué. Ours prit des morceaux de viande comme si elle allait se servir, rien de surprenant pour Anpu. En revanche, ce qu’elle fit après eut de quoi l’énerver. Elle se leva de sa chaise pour tendre la nourriture à Sanku surpris mais pas mécontent de cette offre. Il restait tout de même gêné. Puis elle réitéra sa manœuvre pour cette fois tendre des fruits et légumes à Unzi. L’esclave prit ce qu’il put avec qu’une seule main et son avant-bras se terminant par un moignon. Ours répondit à Anpu au sujet de son comportement qu’elle ne faisait qu’aider des amis. Les deux esclaves ne pouvaient s’empêcher d’être sincèrement touchés par son comportement. Malgré tout, ils avaient peur et n’osaient pas manger. Puis la faim fut bien trop forte et ils se jetèrent sur la nourriture. Unzi n’avait pas mangé autre chose que quelques rares brindilles d’herbe fraîche, sinon uniquement du foin jauni. Ces légumes et fruits étaient juteux, savoureux, un régal. A ce moment-là, Unzi se sentait vivant.

Unzi ignorait ce qui poussait Ours à tenir tête à Anpu malgré le danger. Surtout pour une enfant. Elle était une changeforme comme l’esclave, mais il ne saurait identifier l’espèce. Les petites oreilles rondes étaient bien plus poilues que celles d’un lion. Peut-être que ses oreilles étaient celles d’un daman. Non, c’était difficilement possible. Surtout que les damans étaient de petites bêtes craintives. C’était quelque chose de plus dangereux. Quelque chose qui ne craignait pas un lion. Unzi n’avait pas vraiment envie de savoir. Il vit pourtant un sourire rassurant de la part d’Ours en sa direction, comme une demande de lui faire confiance. Et toute cette fermeté, cet aplomb, tout ça pour traîter Anpu de méchant. Rien de très impressionnant, ce qui fit d’ailleurs ricaner Anpu, peut conscient du danger. Pourtant, un de ses hommes avait eu un mouvement de recul vis-à-vis de la fillette, comme ayant senti quelque chose de dangereux en elle. Si un des contremaîtres la craignait, c’était qu’elle pouvait vraiment se transformer en quelque chose qui pourrait faire face au lion.

Ours se leva et attrapa les mains des deux esclaves un peu surpris qui se laissèrent faire. Puis elle déclara avec une grande fermeté qu’elle partait avec ses amis. Elle n’en avait rien à faire qu’ils soient des propriétés d’Anpu et qu’ils ne puissent pas choisir. Pourtant, Unzi ne pouvait s’empêcher d’avoir de la sympathie pour la fillette rousse. Elle suivait son cœur, défiait une loi injuste pour aider des gens qu’elle connaissait à peine mais pour qui elle avait de l’empathie. Elle montrait à Anpu qu’elle avait fait un autre choix que lui. Plutôt que d’écraser les faibles, elle avait décidé de mettre sa force à leur service, pour les protéger. Elle n’avait pas choisi la voie de la lâcheté comme Anpu. Une gamine était plus courageuse que lui.

L’humiliation fut rapidement insupportable pour Anpu qui de rage ordonna qu’on lâche le lion sur cette impertinente, ainsi que les deux esclaves en bonus. Ils ne seraient pas une grosse perte, le maître avait largement ce qu’il fallait. Le fauve s’élança en direction du trio. Les esclaves furent ténanisés avant que Sanku ne pousse Ours et Unzi sur le côté de sorte à éviter le lion. L’attaque du lion fut évitée par le petit groupe grâce à lui. L’humain haletait. Unzi ne pouvait s’empêcher de se montrer admiratif. A croire qu’Ours leur avait donné du courage.


- Désolé, moi vouloir…aider…

Unzi regarda Ours à son tour et lui sourit.

- Ours gentille… avec Unzi et Sanku… Unzi vouloir aller avec Ours…

Ils regardèrent Anpu qui jurait contre eux. Pourtant, ils voyaient en lui une certaine crainte, celle de perdre le contrôle. Il suffisait que deux brebis s’échappent et tout le troupeau suivrait. Si une gamine le mettait à mal, ça enverrait un très mauvais message à ses esclaves. Qu’il était loin d’être invulnérable. Mais ils étaient loin d’être tirés d’affaires, voilà que la bête se préparait à les attaquer et Unzi ignorait s’ils auraient de la chance cette fois. A moins qu’Ours sache ce qu’elle faisait.

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Ours
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MessageL'espoir brisé d'anciens enfants [PV Ours] EmptyJeu 2 Fév - 14:50

Secouée, Ours se redressa en cherchant sa respiration. Au son sourd qui avait suivi sa perte d'équilibre, elle en déduisit que la grosse bête touffue les avait manqués. Mais déjà l'être se relevait, prêt à réitérer. La colère pulsa une première fois dans les veines de l'enfant. Elle remercia Longue-crinière d'un sourire et le poussa légèrement derrière elle, se plaçant entre ses nouveaux amis, et la chose pas contente dont la queue battait l'air. Le frisson se transforma en véritable raz-de-marée qui fit bouillonner ses entrailles, sa peau, ses sens. Son corps partit en avant tandis que ses ongles s'allongeaient en griffes, que ses membres épaississaient et se couvraient d'une fourrure d'un marron chaleureux, que ses bouclettes rousses disparaissaient au profit d'une gueule aux crocs redoutables. Le tissus de la robe explosa. Au moment où ses pattes avants touchèrent le sol, elle était totalement revenue à sa forme première. Et le lion sembla hésiter.

Cela ne dura qu'une fraction de seconde, son regard capta celui de son maître qui agita une drôle de liane et la seconde suivante, il baissait les oreilles puis se jetait en avant. Il fallait être fou, ou désespéré pour agir ainsi. Ours ne pouvait se décaler sans exposer les deux esclaves. Son seul choix était d'intercepter l'animal de toutes ses forces. Se dressant sur ses pattes arrière, elle s'abattit sur lui au moment où il aurait dû lui tomber sur le dos, le clouant au sol. Dans sa langue, elle tenta de lui demander d'arrêter, lui expliquant qu'elle ne voulait pas lui faire du mal, et que, s'il partait, il serait libre.

Soit il ne comprit pas, soit il ignora sa requête, car il lui envoya les pattes dans l'estomac pour la repousser. La Change-forme geignit de douleur quand les griffes entamèrent sa peau puis gronda de colère en balançant un coup de patte dans la figure de son adversaire. La bête recula, une balafre lui barrant le visage, pour revenir aussitôt à la charge. Il envoyait tout ce qu'il avait, l'enfant le sentait bien, mais rien ne paraissait pouvoir calmer la rage qui l'habitait. Son regard, comme vide, ne voyait pas même l'opportunité de cesser le combat.

Dépitée, ayant compris que rien ne le ferait abandonner, la jeune enfant abattit ses crocs dans la couronne de poils et sera jusqu'à ce que le goût du sang lui emplisse la bouche. Elle avait plus de force que lui, c'était indéniable. De plus, ses attaques étaient si brutes et désorganisées qu'Ours n'avait aucun mal à l'arrêter. Cela lui faisait mal au cœur. La douleur de cette créature faisait écho à la sienne de le voir ainsi. Dans sa forêt, jamais une telle situation n'aurait été possible. Les animaux savaient quand ils avaient l'avantage et quand il ne l'avait pas. Elle était certaine que la drôle de bête savait aussi. Elle n'insulterait pas l'intelligence qu'elle avait vue dans ses yeux la première fois, malgré le voile qui l'étouffait.

Ours le relâcha et s'écarta, lui laissant une dernière chance. Mais, encore une fois, il fonça sur elle, tête baissée. Son regard criait quelque chose qu'elle ne pouvait pas comprendre :

[Tue-moi !]

Elle esquiva le coup et le repoussa en grondant en guise d'avertissement.

[TUE-MOI !]

La supplique résonna dans son cri plaintif. Ours eut le cœur transpercé par sa demande. Ce n'était pas naturel. Aucun animal ne se battait pour mourir pour un être aussi vil que leur maître ! Perdue, l'enfant suspendit son geste, la patte prête à frapper la trogne de la créature abattue. Elle ne pouvait pas...

[...]

Elle n'eut pas à le faire. Sur la demande d'Anpu, la lance d'un des esclaves qui avait été envoyé contre eux lui transperça le crâne. Ours vit son regard se ternir, un soupir incroyablement long quitta sa gueule avant qu'il ne tombe lourdement sur le sol rougi de leur sang. Une mimique semblable à un sourire étirait ses babines, comme s'il était enfin apaisé. Ours ne comprenait pas.

L'amertume, sentiment qu'elle ne connaissait pas assez bien pour l'identifier, la poussa à faucher le bipède responsable de cette tragédie. Il valsa contre un mur et ne se releva pas, assommé par le choc. Ours hurla contre le deuxième, celui qui tremblait devant elle, hésitant après un tel spectacle. Le cri le fit se recroqueviller, il savait n'avoir aucune chance.

Il restait le responsable de tout ceci. Ours tourna vers Anpu un regard si plein de haine qu'en apercevant son reflet dans un plat tombé au sol, elle se surprit à avoir peur de ce qu'elle était devenue à cet instant. Au lieu de quoi, elle reprit forme humaine. Nue, le ventre lacéré, couverte des marques de ce combat, elle demanda au dernier survivant en s'avançant vers lui en désignant le cadavre de l'animal :

- Nom ?

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