Dunes et illusions [& Nedjra]

Dunes et illusions

PV Shäan

La fourrure trempée de sang séchant déjà, lui donnant une teinte rougeoyante, les coussinets brulés, la gueule remplie de chair et d’entrailles. Le bruit plus loin ne m’atteignait pas, tout ce qui coptais en cet instant alors que la chaleur continuait à me monter à la tête, était le repas devant mon museau, cette proie chassée. Des scènes revinrent alors, quand j’étais plus jeune, quand il était encore là, comblant l’absence d’un père mort bien tôt. Tapis derrière une bute de neige, concentré, un lapin en vue, les muscles déjà tendus. Et quand enfin, je bondissais pour attraper ma proie, ayant considérablement réduit la distance si bien que la course du laporidé ne pouvait compenser cette écart et que seulement deux ou trois pas de ma part suffisait à l’attraper et planter mes crocs dans sa chair. Les griffes elles, me servaient généralement pour des animaux plus grands et pour grimper aux arbres car dans ces champs enneigés, les pins en étaient les plantation, arbre a épine, a la résine collante… Ma bête me rappelait à ma nature la plus primaire, peut être celle la même qui me restais après tout ce temps, la seule qui est survécus, ce pan de moi enfermé dans cette cage, oublié… Un prédateur, un tueur, qui dévore pour ne pas être dévoré…. Là où tout ce qui vie est égal, vivant un jour, mort le lendemain… Un destin décider non par l’individu mais par ce qui l’entoure ainsi que ses propres agissements…. Et cela même dans ce désert infini. Les chairs semblaient si bons, moi qui n’ai d’ordinaire, pas d’avis. La fin de ma proie, je l’ai décidé et son funeste destin ne laissais aucun doute. A ce stade, plus personne ne pouvait reconnaitre le cadavre, au même niveau que le sable, aussi insignifiant que cet océan d’or… Face aux muscle sombre qui me composait, face aux dents et aux griffes, à cette fourrure animale devenue aussi chaude que le soleil, les yeux agressés par la lumière. Je me demandai subitement, comment mon père avait finit dans ce village, était ce uniquement de part la relation avec ma mère ? Non, il ne comprenait le reste de ce monde, je crois que je lui ressemble finalement…. Les morts sont morts, qu’il marche sur quatre ou deux pattes, qu’ils aient des ailes ou non…. Et pourtant, la plupart trouverais surement intolérable ce que j’ose faire là…. Mais je reste une bête, une que l’on avait cassé, une bête devenant un outil, que je suis toujours quelque part…. Les ordres restent ma vie tout de même mais la bête en moi me montre qu’il y a plus que ça si je la laisse libre, si j’ouvre cette cage.

Le bruit s’amplifie, des lames se croisent, je relève la tête, comme une bête déranger en plein repas. Les brulures sous mes pattes me paraissent anodine, ce corps a déjà eu bien plus mal que ça donc cela ne semble rien pour lui. Je me dirige vers le bruit, des pillards semblaient en déroute, certain avait certes engagé le combat mais ce qui semblait être leur chef était déjà mort, cela avait suffit pour la plupart. Désordonné, le convoi avait largement l’avantage. Je repris ma forme sur deux jambes, rendant les brulures bien plus évidentes encore, 3 individus qui s’enfuyait dans ma direction, s’arrêtèrent, m’observant. Qu’est ce dans leurs yeux ? De la peur ? Ils semblaient véritablement horrifiés alors que pourtant, ils avaient déjà dû commettre bien pire. Je me demandai quel gout pouvait avoir leur chair, fixant l’un deux, j’eut un sourire cruel, me léchant les lèvres encore dégoulinant de sang. Un hurlement derrière eux les obligea à se bouger, prenant la décision de fuir, marquant un large détour par rapport a moi. Je respirai l’air qui me semblait encore plus brulant que d’habitude, les cheveux et les poils me collant. Il en restait… Des proies. On m’avait dit de les éliminer après tout, donc c’était de la chair que je pouvais arracher. Patte et fourrure, comme enivrer par l’odeur du sang et la chaleur du désert, je m’élançai, la fatigue de ce court changement de forme inutile presque inexistant. Une femme était menacée, la longue épée courbée de son assaillant déjà lever en l’air, dans une position bien trop exposé pour ne pas en profité. Un simple bond de félin, du sang qui gicle, le corps n’ayant même pas le temps d’avoir son dernier soupir que déjà, je lui arrachais la gorge, un énorme morceau de chair entre les crocs, buvant le sang, celui la même qui avait giclé sur la victime. Cette dernière semblait plutôt horrifiée que reconnaissante mais ce n’étais pas important, on m’avait dit de les tuer, rien de m’interdisait de les gouter donc je dévorai ce simple morceau, il était après tout déjà dans ma gueule… Il aurait été dommage de gâcher.

Avec cette apparence de poils couvert de sang, collé quand ce dernier avait séché, avait déjà attirer l’attention de certain…. Comme un territoire à défendre alors, je grognai dans un écho ne laissant aucun doute de la provenance, grognant sur certain qui avait décidé de me faire face…. Mais qui s’enfuirent alors, me trouvant surement bien plus menaçant qu’eux. Une flèche se plante dans mon épaule et l’archer qui avait mal estimer la distance qu’il fallait entre nous pour être en sécurité, le regretta immédiatement. Il était surement aussi proche pour ne pas toucher l’un des siens mais toujours est-il qu’il n’eut pas le temps de reprendre une autre flèche dans son carquois que déjà j’étais sur lui, lui broyant la gorge dans un cri aussi audible que moi juste avant et ma menace. Mais au bruit des os qui se disloquent, finisse en morceaux, il n’eut pas le temps d’exprimer sa douleur bien longtemps. Finalement, le reste des bandits prirent la fuite, j’étais arrivé relativement tard dans la bataille. C’étais le moment de se réorganiser, compter les mort et les blessés… Mais je ne sais pas trop pourquoi, certains commencèrent à me mettre en doute… Le chef lui-même semblait douter…. On mettait en avant mon arrivé tardif, le peu de mort que j’avais mais surtout la grande cruauté…. Monstres ne sortie pas que d’une seule bouche. Mais le chef estimait que l’on verrait plus tard car l fallait bouger. On m’attacha simplement pour me mettre à l’arrière d’une des caravanes, on me jugerait plus tard apriori, certains se demandais si on ne pouvait pas me vendre…. Je me laissai faire, j’étais certes attaché, la fourrure collante et les coussinets brulé mais j’avais au moins gagné d’être à l’ombre. Je me demandai ce qu’était devenue la fille au renard…. Muselé et attaché, je me dis que la seule chose qu’il me restais à faire, était de me reposer, accusant le coup de chaud que je m’étais pris, encore brulante, l’impression de bouillir, la vision qui se trouble. Je compris que le fait d’essayer le plus possible de rester a l’ombre jusque-là était pour éviter ça…. Là où l’hypothermie guette les marcheurs des neiges, l’hyperthermie guettais ceux traversant de tel terre.

@Tenebreuse

Dunes et illusions

PV Shäan

Samui règne sur les climats glacés, gelant le haut des montagnes, protégeant de ses grande ailes ses terres du soleil. Est-il un roi ou une reine ? On dit qu’il a les crocs acérés mais que pourtant, ils ne les utilisent que rarement…. On dit qu’il a façonné son territoire a son image, paré de blanc immaculé, les montagnes touchant le ciel qu’il traverse. Que voulais-je lui demander déjà ? Alors même que ce corps doit lui être insignifiant ? Je me vois surveillé ces terres, a perte de vu, de la neige et de la glace, cette chose immense remuant même les montagnes. Dans ces moments, est ce moi ou ma bête ? Si sereine, comme si cela était une question superflue. Ma bête est moi, je suis ma bête bien que l’on agisse bien souvent en entité séparé… Celle désirant la liberté…. Et celle se contentant de la simplicité. Pourtant, l’une comme l’autre, nous avons cette marque qu’elle nous a laissé, de deux, nous passons à un…. D’un, vient une infinie de possibilité. Ma bête hurle, moi je rugis…. Nous l’appelons, celle qui nous a désigné comme ses serviteurs, ses successeurs, ses obligés, ses parasites peut-être même…. Je comprends pourquoi je veux tant la voir, cette créature ailée. Dans cette chimère, je pleure, mon cœur menace de fuir de ma poitrine et sur ma peau nue, un frisson se lève….
« - Ho toi, créature suprême, dit moi, comment fait tu pour être le prédateur suprême ? Comment fais-tu malgré tes crocs et ta taille pour tout préserver autour de toi ? »
Cette forme se mêle à la brume, sa suprématie toise celle des nuages. Seules ses yeux immense compte, comme deux perles de glace au milieu de la neige… Comme deux lumières au milieu de la nuit noire… Comme si le vent de cet endroit n’était du qu’a ses ailes battant l’air créant bourrasque et tempête…. Comme si le ciel menaçant n’était du qu’a sa seule présence. Je me rappelle alors de cette histoire, de cette chimère morte…
« - Comment fait tu pour ne point haïr quand la haine devient la seule vérité…. Comment fais-tu pour ne pas nous haïr, nous, qui avons eu l’audace de prendre la vie de l’une de tes sœurs ? Pourquoi nous donner cette marque alors même que nous ne méritions que tes crocs ? »
Ma bête grogne, je hurle. Je deviens bête, ma bête devient moi, le vent caresse la fourrure, le froid devient mon élément. Peut-être qu’elle ne haïs pas car son cœur est à l’image du reste, un morceau de glace. Les larmes fond fondre la neige mais rien ne pourra jamais émeut cette immense déesse écailleuse.
« - Te souvient tu des débuts de ce monde ? Te traite-on aussi de monstre ou de bête uniquement car les autres ne te comprenne pas ? »
La silhouette devient obscurité, les battements d’ailes s’éteigne, le ciel nocturne reviens. Des milliers d’étoiles…. Je revois celui que j’appelais père, son visage brouillé par mes souvenirs devenus flou de par le temps. Il me paraissait si grand a cette époque mais je me rends compte a présent, que ça soit en taille ou en apparence, je lui ressemblais beaucoup. Une main qui ne peut que traversé l’illusion devant moi.
« - Tu étais là-bas car tu étais une bête avant tout…Mais je te suis différent. J’ai dû grandir dans l’ombre de ton absence, j’ai d’abord Apprieu ce que voulais dire être animal. Puis j’ai appris ce que signifiait d’être seul, j’ai été ensuite un objet. Pourtant, c’est dans ces mots aujourd’hui que mon écho se forme véritablement…. Le fait d’être un monstre, c’est ce que je suis ou du moins, ce que je deviendrais. La chair reste la chair, le sang est le sang, qu’importe sa couleur, qu’importe son origine… Et les morts, doivent servir à garder les vivants loin d’elles. Un vivant peut aussi en utiliser un autre a sa guise… Je m’en contenterais aussi, est ce digne d’intérêt ? »
Je regarde le ciel sur cet ombre qui s’efface à son tour. Pourquoi mes chimères m’ont conduit ici ? Elles me lâchent enfin alors que je me réveille. Je m’étais endormie ou évanoui ?


Ainsi, on allait véritablement me vendre, pour ne pas dire que j’étais déjà vendu, dans une cage… On avait au moins retiré la flèche… Les liens avaient été défais mais ce n’étais pas l’ombre de la cage qui me protégerais vraiment de l’astre solaire. Je repris forme humanoïde, espérant que les poils en moins m’épargnerais un peu de la chaleur. J’avais toujours la paume des mains et des pieds brulés, on parlait autour de moi mais je m’en fichais un peu…. La transpiration s’jouta facilement au sang sécher Je sentis une main me toucher alors que je m’étais assis contre un des bords. On me tâtonnait comme on juge un fruit au marché. Et si je lui arrachais et dévorais la main ? Non, le sang aussi est chaud et puis, je n’ai plus faim… Combien d’heure passa ? Le soleil avait baissé il me semblait…. L’air me semblait étouffant, ce corps tiendrait ? Une oreille se tourna, quel était ce bruit ? Il y avait autre chose que cette cage de fer forgé, que cette cage presque plus brulante que le soleil ?
« - Nedjra ? Nedjraaaa ?! »
Une autre main s’approcha, comme plutôt, trop près de mon visage cette fois ci et ma bête n’avais plus besoin d’être de crocs et de poils…. De crocs suffisait même si je n’avais pas la même pression de mâchoire sous cette forme ci… L’homme hurla alors que sa main saignait déjà, alors que je refusais de lâcher malgré les sommations. Je vis un grand bâton se lever en dehors de la cage. Oui, monstre, même sale monstre si vous le souhaité…. Car ce n’est pas ce morceau de bois qui m’enlèvera mon identité…. Plus maintenant.

@Tenebreuse

Dunes et illusions

PV Shäan

L’homme n’eut pas le temps de frappé que la fille au renard s’interposa. Elle dit que je n’étais pas une exclave ; a la fois vrai et faux. J’ai encore du mal a me considéré par autre chose qu’un simple objet, une simple babiole…. Alors j’en suis probablement bien une, d’esclave, esclave de son passé et de sa condition. Mais ma bête veut me montrer que je ne suis pas que ça, elle veut me montrer le reste…. Que les instincts ne partent jamais, qu’elles dorment juste en attendant le bon moment pour se réveiller…. J’ai la gorge sèche…. Saesru serait donc un lieu de libération pour les esclaves ? Cela existe un tel endroit ? Je ne pensais pas que c’était possible… Mais est ce que les êtres devenue simple marchandise peuvent vraiment encore rêver de cela ? Je repensai au change forme dauphin…. Oui, au final, peu sont comme moi a se contenter de cette condition fait de chaine et d’ordre. Oui, la fille de pierre avait raison, le temps ou j’étais véritablement libre est bien loin. Je sens ma bête remuée en moi, une migraine venant, probablement toujours à cause du soleil et de la chaleur. Je grogne, oui il est vrai que je ne suis plus libre mais j’ai encore ma bête pour changer. Le sang coule dans ma gorge alors que je sers d’avantage, mon expression n’étant pas à l’indifférence… Mais au défi, ma bête était là, au fond de mes pupilles qui avait été vider de tout sentiment il y a bien longtemps. On me donna un ordre en me touchant ma joue brulante, un ordre que même ma bête voulait bien respecter…. Peut-être car cette personne ne l’avait jamais menacé ?
« - Lâche-le, je vais te sortir de là, mais il faut commencer par le libérer. »
Mais la roche ne semblait pas d’accord pour laisser partir la panthère, comme une peau qu’on prend en trophée. Mais pourtant, je n’étais pas encore abattue et dépecé et malgré mon indifférence pour ce corps…. Ma bête elle, ne se laisserais pas tuer si simplement. Tout se précipitais devant, provocation…. Je me levai, regardant le petit groupe, je parlai doucement, la gorge asséché, rocailleuse même, toussant de temps en temps à essayer.
« - C’est vrai, il y a bien longtemps que je ne suis plus libre. Soit on m’a utilisé pour tuer soit pour se satisfaire et ceux que j’avais sont mort dans mon enfance. Mais ma part animale me montre la voie depuis que je suis sortie. Vous avez eu peur de moi car j’ai dévoré nos adversaires… La chaleur ne me réussis pas mais j’ai compris grâce a cela que ça ne me dérangeait pas… Le sang qu’il provienne d’être à quatre ou deux jambe a la même couleur et si les vivants ne dévoraient pas les morts, alors, ils mourraient eux même. Alors, ceux à qui vous me vendrez, je serais le monstre que les gens comme vous ont forgé et je n’aurais ni sentiment ni pitié pour les dévoré à leur tour. »
Tous ne m’avaient pas entendu à cause du volume de ma voie mais les plus proches ayant écouté reculèrent d’un pas, visiblement dégoutté de mes propos. Je regardai la ciel un instant, je ne saurais jamais comment agir ma bête alors, échangeons les rôles pour la première fois…. Jusqu’au jour ou nous ne saurions de nouveau plus qu’un…. Que j’aille dans cette cage entrouverte et que ça soit toi qui sorte et me toisent a hésité de me libérer. Car si je suis ce coté passif, ce coté se fichant de tout… Toi, je l’ai bien compris, tu es ce côté ayant soif de liberté et de sang, tu es ces émotions que je n’ai plus, cette colère feulant et crachant. Tu es ce côté pouvant encore bouger malgré la chaleur écrasante, ces regards menaçant…. Tu es sans doute le coté le plus fort de ce monstre que ce monde a forgé.


Alors je sors, pour la première fois. On a échangé nos places moi qui ne pouvais que chuchoté à travers les barreaux de cette cage intérieur. Cette forme n’est pas celle que l’on préfère, non…. Même s’il fait chaud, les coussinets et les poils me parent bien mieux alors de nouveau, on est à quatre patte. Si l’esprit est insensible à notre sort, le corps lui, veut survivre quitte à détruire les autres…. Ces mains m’ont touché…. Si cela avait été moi depuis le départ, elles seraient tombées dans des flaque de sang. La fureur dresse ma fourrure, à ses yeux menaçants, je réponds de manière violente. Je me jette contre les barreaux, essayant de donner des coups de griffes à travers la cage, essayant d’atteindre ses ennemis trop prés. Ma gueule autour d’un barreau, en train de grogner. J’ai si soif, leur sang me rafraichirait peut-être.

@Tenebreuse

Dunes et illusions

PV Shäan

Il semblerait que les actes portaient leur fruit, le convoiteur désirant finalement laissé la chose convoitée en paix, la donnant à la fille au renard. Je feule, cela en était presque dommage. Les conséquences sur la réputation ? Comme cela pouvait influencer ce que l’on est. Bête et monstre, deux en un, pourquoi j’existe ? On a échangé, mais l’on n’était pas séparé avant, quand nous sommes nous différencier ? Je ne me souviens pas, la tête sur le point d’exploser, est-ce la chaleur ? Si seulement je pouvais la dévorer simplement elle aussi. La marchande ne semblait pas ravie, bien au contraire, malgré la situation, me prenant encore pour une marchandise. Les héroïnes ? Comme s’il fallait une raison a tout, une raison de vivre, une raison de mourir, ce n’est pas cela…. Parfois, les choses sont faites simplement, une action dans le tas, un fait qui nous convient. Le petit peuple ? Je grogne, même de manière étouffée, comme protestant. Il vaut mieux être une bête enragé qu’une bête asservie, après tout. La fille au renard parla de nouveau, elle se mettais entre la cage et celle a qui était la cage.
« - Vous comptez vous battre ? Je préférerais éviter personnellement. Il fait si chaud, et vous n'avez plus d'acheteur. De plus, tout ce brouhaha va forcément attirer des curieux et je ne pense pas que votre attitude soit saluée par la critique. Alors ? »
Du bluff ? Après tout, moi, je le savais, qu’il était facile de trouver quelqu’un pour acheter une créature comme moi. Je souris intérieurement…. La différence par rapport a avant, c’est celle qui est aux commandes, cette part refoulée que je suis, cette rage aveugle, non, ça ne sera pas si facile cette fois ci.
« - Vous ne pouvez pas agir ainsi, Nedjra... Il n'y aura pas toujours quelqu'un pour vous sauver. »
Avait-elle lâcher en se laissant glissé le long des barreaux. La menace écartée, je cessai aussi de feuler, de grogner, cela n’était plus nécessaire. Combien de temps je serais là ? Je suis bien plus bavarde de cette chose plate qui me constitue, elle, elle n’aurait probablement rien dit, rien ressentis, ce n’était pas mon cas. Mais je n’étais pas encore sortie pour autant mais cela ne tarda pas alors que la dame au renard prie une épingle dans ces cheveux, l’agitant dans la serrure jusqu’à que cette dernière daigne enfin s’ouvrir, me permettant ainsi de sortir. J’observa ainsi la fille un moment, ne voyant rien pour boire, je m’éloignai un peu, sans même un grognement si ce n’est contre ceux me zieutant avec un peu trop d’assistance.

Je cherchai un point d’eau, après tout, il y en a souvent dans les petits villages je pense, ne serait-ce qu’un puit. Je finis par voir une petite fontaine et j’y fonça donc m’y désaltérer, buvant un long moment malgré que j’étais ainsi exposé au soleil. Quand enfin je n’avais plus soif, je revins près de la dame au renard, la cherchant si besoin, encore la gueule trempée de l’eau que je m’étais empressé de boire. Je repris une forme humanoïde, on préférait celle animal, notre nature profonde mais je commençais à m’habituer à celle-ci aussi. J’alla au côté de la dame.
« - Pardon d’être partie ainsi, j’avais la gorge bien trop sèche. »
Je la fixe un instant, un regard félin, je claquais presque la langue dans mon langage, come essayant de retrouver le même confort que lorsque l’on rugit ou feule.
« - Je vous avoue que vous vous tromper, je suis Nedjra sans vraiment l’être, elle vient d’échanger sa place avec moi, sa bête, elle ne savait pas quoi faire donc elle m’a cédé la place. Disons pour faire simple que dans notre tête, il y a une cage, il faut forcement l’une de nous dedans, première fois que j’en sors et que c’est elle qui y va. Je ne sais pas combien de temps ça va durer donc je vais faire simple : merci. On s’est réveillé uniquement car vous nous avez chercher, car on vous a entendu, elle est du genre à se laisser faire, j’imagine que c’est pour ça que je suis apparu, que c’est devenu ainsi dans notre tête. Je ne saurais dire quand notre être c’est dissocié ainsi en deux. »
Reprendre son souffle, déglutinant un coup, presque pressé. Je peux lui faire confiance, je le sens, donc autant se servir de ça, non ?
« - Elle n’espère pas, nous avons vu tellement de mort pour rien que je crois que c’est peut-être pour ça. Je m’embrouille, il fait trop chaud… Nous avions l’habitude du froid bien qu’elle ait oublié, les souvenir sont douloureux donc on en a oublié une partie. Elle se fou de e qui arrive à ce corps, pour elle, il ne lui appartient déjà plus mais pour moi, se laissé ainsi toucher…. On a déjà du vivre ça pendant des années, qu’est ce que j’aurais aimé leur broyer la gorge a tous… Enfin, tant que c’est moi qui suis au contrôle, ça sera plus aussi facile pour les gens comme eux qui ont cru bon de m’enfermer ! Le sable brule déjà pour ne pas avoir à subir tout ça. Par contre, pour le convoi, comment on fait ? Mon comportement n’est pas apprécié apriori et je ne compte pas m’excusez non plus ; on subissait la chaleur et je ne vois pas pourquoi je devrais m’excuser d’avoir gouter à l’ennemi alors même que j’ai sauvé une personne du convoi… »
Avais-je fini par demander.

@Tenebreuse

Dunes et illusions

PV Shäan

Elle disait que l’on ne pouvait pas manger un bipède intelligent, qu’importe sa nature. Cela était assez étrange car finalement, les change forme sont assez différent des autres bipèdes. On peut naitre d’animaux sans aucun don et personne ne serait gêner que nos pères ou mères soit dévoré de part la seule différence de ne point savoir parler ou marcher sur deux jambes. Alors pourquoi nous, on devrait faire des exceptions pour les autres ? Et peut-être qu’elle-même a déjà tuer un lapin qui était au final, qu’un change forme profitant des bois sous sa forme la plus primaire ? Ce cannibalisme qu’elle nous prêtent n’est du qu’au fait que nous savions ce que l’on faisait mais la méconnaissance des choses ne la rend pas différente. Un vulgaire animal hein… Je n’ai jamais connu véritablement ma mère mais elle en faisait partie, de ces vulgaires animaux. Je grogne à ce terme, comme si notre devoir était d’oublié notre véritable essence… Elle soupire, j’ai les oreilles en arrière, la queue battante… On ne sait pas lire certes, on ne sait pas grand-chose certes, mais l’odeur des pins et de la neige fine sous nos pattes se rappelle à nous comme une évidence. Le savoir de ces gens qui marche sans cesse a deux pattes semble se résumé aux livres, a leur commerce putride, ils ne semblent pas prêts à s’abaisser à ce qu’il méprise, pour apprendre des choses bien différente pour une fois. Des choses non couverts par l’encre ou le papier, des choses qui ne font que s’observer, mêlant tendresse et horreur. Ma moitié c’est laissé faire par désespoir de cette société imposé, mais c’est peut-être ainsi également que j’ai pu apparaitre… Peut être que je représente un choix, un choix alternatif se rapprochant de nos origines, je lance un regard plein de fureur et de défis. Peut être que même une bête peut se tromper après tout. Pourquoi être venu nous chercher si elle pense cela de nous ? Elle allait parler à Dami, celui là même qui nous avait condamné pour finir… Je grognai.
« - Entendu, allez donc parler à ce Dami. Ne vous soucier plus de la vulgaire bête que je suis, une vulgaire bête née du vulgaire animal qu’était ma mère. Donc un change forme devrais accepter de dévorer son origine car elle est moins bien que vous j’imagine, après tout, vous savez parler, lire, vous êtes si différent du reste du vivant ! »
Dis-je avec une certaine fureur non dissimuler. Nedj n’aurait rien dit, elle aurait laissé passer mais je suis là maintenant…. Et comment ne pas entendre l’insulte si évidente ? Elle me planta certes là, mais je disparus aussitôt, changé de nouveau…. Non, il ne servirait à rien de rester sous cette forme si désagréable, si salissante. Si l’on doit renier une partie de nous, cela sera celle qui marche a deux pattes, quitte à nous condamner au silence ou a la chaleur… Je retourne à la fontaine, laper de nouveau l’eau comme un gros chat noir, feulant sur des gamins qui s’approchèrent un peu trop prés. Je ne suis qu’une vulgaire bête c’est ça ? Vous préférer sans doute Nedj qui se laisse sans cesse faire, vous condamner une partie de notre être, vous abuser de l’autre, poupée de bois. C’est donc tout ce que l’on est pour vous, n’est-ce pas ? Une chose que l’on utilise, que l’on critique, que l’on jette. Au final, même pour la bête que je suis, ce monde ne semble pas si différent de la cage d’où l’on vient, comme Nedj, je me demande quel intérêt y trouver…. Moi qui ai tout fait pour lui rappeler notre nature, a quoi bon ? Je finis par entrer complètement dans l’eau, rinçant ma fourrure sous les protestations de la foule ; l’eau est précieuse en ces lieux n’est-ce pas ? La vie aussi, qu’importe sa nature, pourquoi je devrais avoir de la compassion pour ceux qui la méprise autant juste car sa forme est différente ? Je ressors rapidement, même si mes poils commencent déjà à sécher. Je me balade un peu, n’hésitant pas à grogner sur ceux ayant l’audace de passer trop prés de moi, je finis par m’allonger sous un palmier, en périphérie de la ville, regardant le désert infini s’étendant devant moi. Posant ma tête sur mes pattes avant, on était fatigué, fatigué des autres, fatigué de ces étendus dorée, rêvant de la neige… La nuit était loin, les étoiles nous manquaient, l’obscurité était notre environnement, bien plus que le jour aveuglant… La fraicheur de la nuit était sans doute aussi dangereuse que la chaleur du jour pour la plupart mais le froid était notre mère a nous…. Alors, on guettait son retour avec grande tendresse.

@Tenebreuse