|
| Dunes et illusions [& Nedjra] | |
| |
Shäan Shaan | Lun 18 Avr - 23:42 | |
| Les derniers mots de Nedjra l'avaient mise en colère. À aucun moment, elle ne l'avait traité comme une bête, au contraire, elle l'avait secouru au détriment de sa mission. Et oui, un animal, un monstre, valait moins qu'un Ezylonien, cela coulait de source. Les Change-forme étaient des exceptions bénies des Chimères à qui l'on avait accordé une conscience et qui avaient donc toute leur place dans leur société. Qu'elle la traite comme l'un de ces moins-que-rien qui considéraient ces derniers comme des sous-êtres, des esclaves nés, la mettait dans une colère noire. Après les risques qu'elle avait pris, ah ! Quel remerciement ! Shäan ne décolérait pas. Il lui fallut le trajet jusqu'à la tente de Dami et sa famille pour se calmer et retrouver une attitude maîtrisée.
Ils passèrent deux heures à parlementer, amenant chacun leurs arguments. Amelys et Emmely l'appuyèrent beaucoup, ce qui aida sûrement le vieux marchand à accepter que la Chasseuse et la Panthère continue avec eux. Ils parvinrent même à le convaincre de ne pas accepter la présence de la Femme de Pierre après avoir expliqué ses agissements. Car c'était bien sûr sous le coup de la colère que le chef du convoi avait eu cette discussion avec la vendeuse d'esclave, dans des circonstances exceptionnelles. Il avait à présent honte de s'être laissé influencer par cette odieuse personne. Jamais, au grand jamais il n'aurait vraiment participé à de telles activités. Il le lui assura, jurant en posant la main sur son cœur et la brune décida de le croire. Après tout, il pratiquait le commerce avec Saesru, le refuge universel des anciens esclaves, alors prendre un tel risque lui aurait sans doute coûté une part de ses associés et de ses clients.
Comme Nedjra, après avoir fait des siennes dans l'oasis et s'être fait remarquer pour le pire, avait disparu, Dami consenti à attendre le lendemain pour continuer leur route. Il était de toute façon trop tard pour repartir dès aujourd'hui. Il invita le reste des voyageurs à sa table et leur offrit un repas simple mais copieux à base de galette et de fruits séchés accompagné d'un délicieux vin sucré. Les locaux, qui se joignirent à eux, leur offrir même des insectes grillés, sauterelles, scorpions et autres bestioles qui, au final, avaient plus le gout des épices dans lesquels ils avaient été roulés qu'autre chose. L'ambiance alla bon train, les caravanes étant toujours une occasion pour ceux qui avaient l'habitude d'être isolés, de partager des nouvelles du monde avec exaltation. Quand la lune eut atteint son apogée, Shäan fut invitée par Amelys à dormir dans leur tente, et accepta avec légèreté. Elle s'était fait de nouveaux amis et appréciait grandement leur prévenance.
Le reste de la nuit fut calme, rythmé par la respiration profonde de ses deux voisins de chambrée qui avaient le sommeil si lourd qu'ils ne l'entendirent pas se relever et attraper un grand bol en terre cuite qu'elle vida de ses abricots avant de murmurer d'une voix suave :
- Il était une fois une lame brute à peine plus grande qu'un index, plus aiguisée que les griffes de Terabithia et plus noire que les nuits d'Himabaha.
L'objet trembla, intangible, puis pris la forme qu'elle avait décidé de lui donner. Soulagée d'avoir une nouvelle arme sous la main en cas d'intrusion durant les quelques heures qu'il restait à l'astre nocturne, la chasseuse repris place sur son lit de camp, la lame sous son oreiller, et s'endormit. Oh, pas le genre de sommeil réparateur où l'on oublie tout, mais celui, d'un œil, qui permet à défaut de se reposer un peu et de récupérer de ses blessures. En s'endormant, elle se demanda si Nedjra serait là, au matin...
|
| | | Nedjra Lunara Nedjra | Mar 19 Avr - 22:37 | |
| Dunes et illusions PV Shäan
Finalement, la nuit approchante, c’est sous la bénédiction des étoiles que l’on s’endormie, sans doute trop fatigué mentalement…. Dans ce rêve, pour la première fois, on faisait face à nous-même, moitié face à moitié, une grille entre les deux, semblant se prolonger vers l’infinie. Elle me regardait, étrangement, sans sentiment comme d’habitude, la poupée de chiffon que l’on était devenue avec le temps. Alors, pourquoi semblait-elle me juger ? La colère grouillait en moi. « - J’aurais peut-être dû la laisser insulter nos parents ! C’est ce que tu aurais fait n’est-ce pas ! » Elle secoua la tête, regardant le ciel, il était nocturne de son coté, éclairé du miens. Le sol était fait de sable, elle était à genou par terre, offrant notre corps au ciel. Elle… Souriait ? « - Non, il ne s’agit pas de cela. Mais on a une mission, on ne pourra pas la résoudre avec le hasard. » Je grogne, comme si cette moitié avait la moindre chance ! Je savais moi-même pas que j’existais au départ ! Et enfin là, c’est comme si j’étais de trop. Pourquoi sourie-t-elle en me regardant alors que ma seule envie a son encontre, c’est de feulé ? « - Tu te laisses sans cesse faire, tu laisse les autres nous salir ! On est plus là-bas, dans cette cage ! Si je ne suis pas là, nous disparaitront ! - Je le sais bien…. Mais a qui d’autre je pourrais dire merci ? C’est toi n’est ce pas qui me montre le chemin depuis que l’on est sortie. Sans toi, peut être que je n’aurais jamais plus compris la beauté du ciel. Sans toi, peut être que cette violence qui est en nous, je ne l’aurais jamais vu. Être une poupée me va, c’est bien plus facile que d’accepter d’avoir mal, de souffrir de nos souvenirs, de notre devenirs…. Mais tout comme je ne peut exister sans toi, l’inverse est vrai également…. Comme le jour et la nuit et pour l’instant, tu va devoir me laisser la place, échanger encore une fois…. Tu n’es plus muet comme avant, tu es moi, je suis toi. Chaque face sera utile durant ce voyage, je ne sais pas ou il nous conduira pour finir. Mais laisse-moi apprendre à parler, je te laisserais feulé. » Le jour devint la nuit et la nuit, le jour. La place fut échangée, d’un naturel presque inconcevable. Je pensais que mon tour aurait été plus long….
Les grognements de l’esprit s’estompèrent en même temps que l’obscurité. Sans doute étaient-ils déjà repartie mais il fallait s’en assurer, le convoi restait le moyen le plus sure de traverser les sables. Alors je cherchai, on resta sous cette apparence féline, moins bien déranger des autres qu’avant. Ma moitié voulais arracher les membres de quiconque s’approcherais trop près mais à quoi bon ? La poupée de bois n’avait pas besoin de faire tant de manière, il suffisait de chercher dans chaque coin, d’un pas rapide, les coussinets imprimé dans le sable puis rapidement balayé. Enfin, la position du convoi, je m’assis devant, guettant la fille au renard, allant vers cette dernière, dès que je la vis. Reprenant cette forme qui permet de parler, un ton calme et posé, tout le contraire de ma moitié…. Si elle était trop émotive, j’en était l’exacte opposé mais je l’écoutais tout de même. Je secouai la tête. « - Je ne m’excuserais pas, ma moitié en grogne encore. Mais je peux au moins vous expliquez sa colère. Notre mère n’était pas un change forme, elle était ce que vous avais qualifié avec mépris de vulgaire animale. Notre père était un change forme de première génération. Quand vous chassez un animale, rien ne vous dit que vous ne prenez pas la vie d’un père, d’une mère, d’un frère ou sœur d’un change-forme… Mais eux, comme ceux à qui ils tiennent ne sont pas comme vous, ne peuvent implorer votre pitié, vous ne considérerez sans doute jamais leur rancœur car les animaux comme vous dite, comme n’ayant pas la bénédiction d’une chimère, vous n’arriverez sans doute jamais à voir leur intelligence. Nous, on peut être vous parler mais jamais on reniera notre nature même. Je ne sais pas si le chef du convoi nous voudra de nouveau, peut être même ne lui avait vous parler en notre défaveur suite a notre échange de la vieille, cela ne serait pas grave, je voudrais juste récupérer la carte que j’avais à ce moment-là. Peut-être devrais-je abandonner définitivement cette forme, laisser ma moitié dirigé sous fourrure et crocs et mourir comme les animaux que vous désapprouver…. Au moins, cela laisserait la conscience tranquille a bien du monde, qui n’aurais plus à se soucier si leur prochaine fourrure peut parler ou non. » Je finis enfin, la fixant avec mon air vide, encore un peu fatigué de la vieille certes…. L’aborder ainsi sans préavis était sans doute malpolie, mal joué ou que sait je encore mais être directe est la seule chose que je sache faire.
@Tenebreuse |
| | | Shäan Shaan | Mar 26 Avr - 21:07 | |
| Alors que la caravane se préparait à repartir dans le désert, quittant la sécurité et le repos de l'oasis, Nedjra fit son apparition. Elle avait l'air d'avoir récupéré toute sa tête. Ou au moins une partie, car même si la chasseuse n'attendait pas d'excuse, les mots de la Change-Forme la firent rire jaune. C'en était assez, cette femme était complétement en dehors de la réalité, à un tel point même que cela semblait extraordinaire qu'elle ait survécu jusque-là. C'est sèchement que Shäan rétorqua :
- Il n'y avait pas de mépris dans le choix de mes mots, je souhaitais simplement marquer la différence entre ceux possédant une conscience par la grâce des Chimères, et ceux n'en possédant pas. Par ailleurs, vous l'oubliez peut-être, mais vous aussi, vous chassez pour vous nourrir, et vous n'avez pas plus de garantie que moi que ces êtres que vous tuez ne sont pas des Change-forme transformés ou leurs frères sœurs mères pères, ou qu'en sais-je ! Alors épargnez-moi votre plaidoirie à deux sous ! Autre petit détail, mais vous n'êtes peut-être pas au courant, la plupart des Change-forme qui se révèlent à leur "famille", elle mima les guillemets brusquement, agacée, volontairement ou par erreur, sont rejetés, voir tués pour leur différence. Ça m'étonnerait donc fort qu'ils viennent se plaindre dans le cas où il arriverait un incident à leurs semblables dans les années qui suivent. Sur ce, il semblerait que nous ayons des avis bien divergents, il vaut mieux s'en tenir là. Dami vous autorise à voyager avec le groupe, tant que vous vous tenez tranquille. Mais je suppose que pour cela non plus je n'aurais pas de remerciements. Débrouillez-vous pour votre carte. Bonne route.
Elle avait atteint sa limite de patience. Après tous les efforts qu'elle avait fait pour l'aider, à aucun moment Nedjra ne l'avait remerciée. Sa seule préoccupation semblait être de se placer systématiquement en victime et de blâmer le monde entier. Qu'elle continue donc, la brune avait mieux à faire que de se mettre en danger et de s'investir pour une parfaite inconnue qui ne savait pas être reconnaissante. Elle rejoignit Emmely et Amelys qui avaient guetté l'échange de loin avec désapprobation et comme Dami donnait l'ordre de départ, elle cala son pas sur le leur en caressant le museau de Plume avec tendresse. La Tulki était la preuve irréfutable qu'elle ne traitait pas les animaux avec mépris. Au contraire même, elle avait beaucoup d'affection pour sa monture et compagne d'aventure, et faisait toujours en sorte que celle-ci soit le moins exposé au danger malgré sa capacité certaine à se défendre.
Après avoir discuté avec la petite fille du chef, Tami, et son frère, Yami, il apparut qu'il ne leur restait qu'une journée de route. Ils passeraient la nuit dans une autre oasis, bien plus modestes celle-ci, nommée L'Antre-Deux. Il s'agissait apparemment d'une sorte de lieu-fit à couvert d'une formation rocheuse où s'arrêtaient les caravanes marchandes depuis des décennies, on y trouvait donc des installations sommaires et, en dehors de ceux qui y passaient, bien peu de résidents. Le cadet lui parla d'un vieux couple de Change-forme qu'ils croisaient presque à chaque fois et de deux frères Homme de pierre qui restaient souvent là-bas plus longtemps que nécessaire, juste pour croiser du monde. La vie nomade impressionnait Shäan. En dépit de ses nombreux voyages et du fait qu'elle était souvent en déplacement, la dame aimait avoir un pied-à-terre où elle pouvait récupérer, une sorte de cocon rien qu'à elle. Elle n'aurait troqué ça contre la vie sur les routes pour rien au monde, même si elle pouvait tout à fait en comprendre le charme.
|
| | | Nedjra Lunara Nedjra | Sam 30 Avr - 17:59 | |
| Dunes et illusions PV Shäan
Ainsi, elle avait répondu de manière sèche, ma bête gronda, griffa dans mon esprit a l’écoute de ces mots. « - Il n'y avait pas de mépris dans le choix de mes mots, je souhaitais simplement marquer la différence entre ceux possédant une conscience par la grâce des Chimères, et ceux n'en possédant pas. » Une conscience ? Il est vrai ; la vie, la conscience, la magie mais bien que la première et la dernière soit concrète, la seconde ne servirait-elle pas uniquement à se sentir plus proche des chimères, se sentir élus ? Au final, de se sentir comme ce que l’on n’est pas…. Des paroles me revinrent, des mots doux, je crois que c’était celles de mon père, j’étais si jeune, est ce pour cela que ces mots paraissaient si doux ou est ce la maladie qui l’avait rendu ainsi ? « Ho ma petite Nedjra…. J’aimerais tant te montrer ce que j’ai connu… Ta mère était si douce, si aimante et malgré tout, nombreux sont ceux qui la méprisais car elle n’avait pas de conscience…. On m’a moi-même souvent traité de bête cruelle qui ne valait pas mieux qu’eux mais quand je me souviens de la douceur de ta mère et de leur cruauté, je me demande si cette conscience ne condamne pas ceux qui la possède à simplement devenir des monstres. » C’est vrai…. Je ne l’ai pas connu et pourtant je l’aurais voulue…. Elle restait ma mère, conscience ou non, elle était au côté de mon père et malgré que je sois différente, elle m’a accepté tout comme elle avait accepté mon père. Ma bête me murmure, des mots qui sont sans doute juste « quels sont nos origines ? », cette bête qui griffe et gronde, qui doit paraitre bien cruelle…. Vaut surement mieux que moi qui accepte tout. Car même a cet instant, je ne ressens rien, je devrais probablement lui en vouloir de dire cela, je n’y parviens pas. Est-ce par manque d’émotion ou d’information ? Qui de nous deux est la plus ignorante ? La différence est sans doute que je n’ai jamais essayer de savoir, je n’ai jamais essayé de me connaitre moi-même. « - Par ailleurs, vous l'oubliez peut-être, mais vous aussi, vous chassez pour vous nourrir, et vous n'avez pas plus de garantie que moi que ces êtres que vous tuez ne sont pas des Change-forme transformés ou leurs frères sœurs mères pères, ou qu'en sais-je ! Alors épargnez-moi votre plaidoirie à deux sous ! » Il est vrai et pourtant… N’ai ce pas ce que ma bête à avancer ? A-t-elle seulement dit qu’elle ne mangeait pas d’autre change forme ? Non, elle a avancé qu’elle ne faisait simplement aucune différence entre les vies et ce qu’elle possède ou non. Non, ce n’est pas cela que j’ai dit non plus…. J’ai dit qu’elle qui se targe de ne pas faire de cannibalisme considérant que dévoré d’autres êtres ayant la conscience en ai, elle pouvait finalement très bien en avoir fait…. Est-ce que l’ignorance est finalement la seule chose qui excuse les actes des êtres conscients ? Non, mon père avait tort, la conscience ne fait pas des êtres des monstres car les monstres connaissent leur propre condition, ils ont conscience de ce qu’ils sont…. Je me revois dans cette cellule à attendre d’être exposé, violé, maltraité…. 4 murs et une porte à fixer, rien à penser, rien à espérer ou désespéré…. Je me contentais de cela, sans souhait d’être heureux ou non, être un objet au placard me convenait…. Peut être que finalement…. Je fuyais. « - Autre petit détail, mais vous n'êtes peut-être pas au courant, la plupart des Change-forme qui se révèlent à leur "famille", volontairement ou par erreur, sont rejetés, voir tués pour leur différence. Ça m'étonnerait donc fort qu'ils viennent se plaindre dans le cas où il arriverait un incident à leurs semblables dans les années qui suivent. » Pour une fois, sans besoin de ma bête, je souris. Ce couteau sous mon cou à l’époque, qu’est-ce que je fuyais, la mort des miens, la cruauté des autres, la faim, la soif, l’errance…. Car je ne pouvais plus être une bête, mais je n’étais pas destiné à être comme eux. Car par ce couteau, finalement, je savais que d’une manière ou d’une autre, il mettrait fin a tout cela. Alors pourquoi j’aurais crié, pleurer, imploré ? C’était non la fin, mais une délivrance. « - Sur ce, il semblerait que nous ayons des avis bien divergents, il vaut mieux s'en tenir là. Dami vous autorise à voyager avec le groupe, tant que vous vous tenez tranquille. Mais je suppose que pour cela non plus je n'aurais pas de remerciements. Débrouillez-vous pour votre carte. Bonne route. » Elle repartie. Je n’avais rien à répondre, il me semblait pourtant que ma bête l’avait remercié plus tôt pour nous avoir délivrer…. Sans doute que pour elle, cela n’avait aucune valeur, quelle valeur ont seulement mes mots ? Je me glissai dans cette peau animale qu’est la mienne, de fourrure et de crocs, de vérité sans mensonge, le reste du trajet, c’est à l’ombre de la caravane la plus en retrait que je le passai.
Une ombre qui roule et qui avance dans le sable parmi ce convoi qui ne même s’il avait consenti à mon retour, ne voulais visiblement plus de moi, personne ne m’approchait, ma bête en était satisfaite. Pourquoi vouloir être avec les autres de toute façon, se demanda-t-elle. La plupart des grands félins sont solitaire, c’est pour une bonne raison. Surement que la compagnie les rend plus agressif que docile, surtout quand finalement, ces derniers n’essayent pas de vous comprendre. Puis une fatalité traversa l’entièreté de notre être à voir tous ces gens marcher ensemble, je repensai aux chaines d’autrefois…. Les miennes étaient visible et lourde mais eux aussi en possède, tous autant qu’ils sont, sous le soleil…. Peut-être que les chimères n’ont pas donné la conscience aux animaux mais leur ont offert un autre don, un autre cadeau ; la liberté. N’est pas quelque chose plus précieux que la conscience ou la magie ? Courir dans les bois, voler dans le ciel, sans être attaché a rien, a aucune valeur que ces fameux gens s’accordent. Sans argent pour enchainer les autres, sans dettes pour s’assurer la fidélité de chacun ? Ma bête gronde, non contre les autres mais contre nous, contre moi ; a quoi ai-je renoncer autrefois ? Qu’est que ma peine m’a fait perdre ? Ou j’ai grandi, repère de bandit et de scélérat, de renégat, si mon père y avait fui, c’est pour une bonne raison, non ? Alors… Qu’est ce que de lui j’ai renoncé ? Je me laisse un moment aveuglé par le soleil qui parait éternel. Ce n’est pas à ce monde que j’ai renoncer autrefois, je n’ai fait que renoncer à moi-même. La prochaine nuit se passa dans une oasis, je le passai à l’écart, sans changer de forme. Je ne participai au repas avec les autres, je chassai de petits lézards de mon côté, osant m’éloigner un peu sous la protection de l’obscurité et de sa fraicheur. Je me mis en boule en suite dans un coin, sous une caravane quand je revins, d’après les murmures, demain, serait le dernier jour. Je me réveillai peu avant l’aube, allant sur une dune non loin du convoi, je regardai la lune se coucher et le soleil se lever. L’horizon semblait avalé par le feu du jour avant d’au fur et à mesure, prendre la teinte de la mer. J’avais abandonné la carte, il n’était guère pratique d’ainsi la transporter et de toute façon, je ne savais pas la lire et on m’avait déjà donné les informations les plus importante. J’écouta ma bête au fond de mon être, on devait retourner à nos origines, seul là-bas je pourrais décider, seul là-bas je pourrais me retrouver… Mais je ne pouvais non plus le faire maintenant, il me faudrait d’autres informations sur les scorpions, notamment leur nombre, leur défense, car tant que j’étais là, je devins m’informer. Torgal venait d’ici je crois, aussi, peut être trouverais je ses propres origines, peut être comprendrais-je un peu plus cet homme qui a tant veillé sur mo avant de partir dans la tombe lâchement… Les autres s’éveillais petit a petit, les bruit se faisait plus présent. Je me retournai, j’alla vers la fille au renard, les regardant tous deux à une distance raisonnable. Je croisai le regard de la monture fait de roux et de blanc. On était tout trois différent, autant par nature pour l’un que par pensé pour l’autre. Ma bête souffla dans mon esprit « soit fier de ton choix », était-ce si important, la fierté ? Je retournai vers l’arrière du convoie, a l’ombre de ce dernier. Quand une halte se faisait, j’allais simplement sous une caravane pour m’abriter du soleil, la soif pesais, heureusement que j’avais bu tout ce que je pouvais à l’oasis. Alors quand on arriva, je m’éclipsai rapidement sans rien dire. Je chassai un lézard que je mis derrière Damis alors qu’il était occupé a discuté avec les uns et les autres avant de partir définitivement. La fontaine de la destination pâtis de ma soif… Je partis ensuite pour rapidement me trouver un coin d’ombre dans ces lieux…. Le temps de réfléchir à la suite.
@Tenebreuse |
| | | Shäan Shaan | Sam 7 Mai - 20:31 | |
| La nuit dans l'oasis fut tranquille. Comme l'avait annoncé Tami, ils eurent pour compagnons le couple de Change-Formes grisonnants composé d'un homme tortue nommé Arthurus et d'une femme chouette portant le doux nom d'Astrea. Les deux étaient tout à fait charmants et bavards au possible. Après avoir partagé le repas au centre des chariots, ils posèrent couvertures et peaux pour dormir à la belle étoile sous les récits des anciens. Ce fut une expérience véritablement agréable tant la voix de cette femme était profonde et chaleureuse, celle d'une conteuse née. Elle semblait y prendre un tel plaisir qu'il était impossible pour son auditoire d'y être insensible et qu'il ne pouvait que se trouver subjugué. Plume s'endormit bien avant elle, et, même si ses oreilles frissonnaient de temps à autre, prouvant qu'elle était attentive à son entourage malgré tout, elle ne broncha pas avant que le soleil ne se lève et qu'ils ne repartent.
Alors qu'ils s'apprêtaient à partir, Shäan alla saluer Astrea et Arthur et leur promis de revenir avec quelqu'un, un barde à qui leurs histoires plairaient au plus haut point. Ce jour-là, la dame voyagea principalement sur le dos de la Tulki. Ravie de se sentir utile, cette dernière avançait en balançant la queue de droite à gauche, les oreilles bien dressées sur sa tête haute. Ils arrivèrent à Saesru alors que le crépuscule parait une nouvelle fois le désert d'une nappe d'ombres bleutées. Après avoir promis aux deux acolytes de les retrouver plus tard en ville, et avoir remercié Dami de l'avoir laissé voyager avec eux, la dame chercha Nedjra du regard, sans la voir, puis parti de son côté.
Elle espérait trouver l'esclave qu'elle avait libéré à Bubble City quelque temps auparavant. Lors de la grande chasse aux œufs de Seaphyr, après l'avoir débarrassé d'un maître ingrat, elle lui avait remis une lettre précieuse à destination d'un certain professeur conseillé par un ami triton avec qui ils avaient entrepris de rechercher un trésor disparu. Elle n'avait toutefois jamais eu de ses nouvelles et s'était donc mise à sa recherche pour être certaine qu'il ne lui était pas arrivé malheur. Malgré la présence de Plume, la chasseuse faisait profil bas, elle ne se sentait pas vraiment à son aise dans cet endroit. Elle devait tout de même faire vite, Koniake et Eliot l'attendaient sur l'île. L'œuf l'appelait.
|
| | | | | | | |
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |