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| [Initiation Eléazar] La fierté d'une Pierre | |
| L'Originelle
| Sam 24 Avr - 13:13 | |
| [Initiation Eléazar] La fierté d'une Pierre La Citrine Assis derrière son bureau, la Citrine remplissait son rapport en caressant distraitement la tête du serpent qui lui tenait compagnie. Les informations étaient maigres, trop maigres, ses correspondances étaient chaque mois un peu plus courtes. L’homme de pierre se faisait vieux et sa magie, tout comme sa mobilité, s'amenuisaient de plus en plus. Oh bien sûr, il n’avait jamais excellé dans le domaine, mais la différence se faisait sentir malgré tout et ses résultats n’étaient plus aussi bons qu’ils avaient pu l’être. La Citrine était charmeur de serpents. Les reptiles venaient à lui et il pouvait leur parler, les apprivoiser. Il n’avait jamais eu de véritable contrôle sur eux, certains choisissaient de revenir vers lui et d’autres non. Mais ces charmants rampants étaient monnaie si courante à Sabliar que plus personne ne les remarquait, aussi appréciaient-ils généralement l’attention que leur portait l’homme. Ils allaient et venaient, colportant un lot d’informations souvent intéressantes. Qui donc dans cette ville se souciait d’un serpent enroulé sous une pierre lorsqu’il était question de discussions privées ? Mais plus le temps passait et moins les reptiles revenaient, seuls ses plus fidèles compagnons étaient restés. Leurs voix étaient devenues murmures, et bientôt, la Citrine ne les entendrait plus. Il serait seul, seul et inutile. Mais sa fierté de Pierre lui interdisait d’admettre sa défaite et de se retirer dans l’ombre. Aussi avait-il avait gardé un œil attentif sur les Scorpions envoyés à Ahriman, et il en était un dans le lot qu’il considérait comme un concurrent sérieux. Eléazar Yaïr, un jeune parvenu qui avait gravi les échelons trop rapidement à son goût. Il avait observé de loin son ascension, collectant au passage quelques secrets juteux qu’il s’était bien gardé de révéler à qui que ce soit. Pas même à Mei ; un bon informateur se devait de savoir quand se taire. Il se devait également de savoir quand agir, et il craignait de n’avoir que trop repoussé le moment de la confrontation. Posant sa plume en soupirant, la Citrine roula son parchemin qu’il rangea dans un tiroir, avant de se préparer à sortir. Cachant ses cornes sous une cape à large capuche, il se rendit au domicile du jeune homme et attendit que celui-ci daigne sortir. Il était patient, c’était d’ailleurs l’une de ses plus grandes qualités, et il resta planté là pendant un long moment avant de voir finalement la personne qu’il attendait. “Bonsoir, Orion. Il fait doux ce soir, c’est un temps parfait pour se promener, tu ne crois pas ?”L’homme de pierre insista bien sur son nom, gardant un visage parfaitement impassible. Explications Ta quête d’initiation est lancée ! Il semblerait que ton ascension au sein des Scoprions ne soit pas vue d’un bon œil par tout le monde… Qui est donc cette étrange créature qui semble te connaître, et que te veut-elle ? Ton premier post concernera donc ta rencontre avec le PNJ et ta réaction. Si tu souhaites te servir de ta magie face à l’homme de pierre, je te demanderai de tirer deux dés de réussite ici car cette race est particulièrement résistante à la magie. Petit rappel (parce que j’avais moi-même oublié hihi): les hommes de pierre sont asexués, donc la Citrine a une apparence plutôt féminine mais n’est pas une femme. |
| | | Eléazar Yaïr Inconnu | Sam 24 Avr - 16:05 | |
| Eléazar se prélassait sur un divan, à moitié affalé sur les coussins, la tête posée nonchalamment sur sa main alors qu’il réfléchissait. De son autre main, il faisait tourner dans une coupe à la transparence cristalline le grenat d’un vin coupé d’eau, un petit plaisir qu’il ne se refusait pas après une longue journée de travail. Du moins après la première de ses journées de travail. Une brise chaude trouva son chemin sous les colonnades ouvertes séparant le salon de la balustrade du jardin et vint déranger une mèche de ses cheveux sans réussir à perturber sa concentration. Il recevait chaque jour un certain nombre d’informations que son emploi du temps chargé ne lui laissait le loisir de traiter qu’à la nuit tombée. Hors c’était là son véritable travail et sa véritable ambition. Il était doué pour recouper les données, en faire un ensemble cohérent qui lui donnait ensuite un pouvoir sur les évènements que peu d’autres choses pouvaient lui procurer. Et dont peu d’autres joueurs pouvaient se vanter.
L’objet de ses pensées, ce soir-là, n’était pas d’une importance vitale. Une simple affaire de corruption qu’il avait l’intention de creuser lui-même avant d’en avertir qui que ce soit au-dessus de lui. Pourtant son esprit s’affairait sur ce problème avec autant d’acharnement que si son avenir en dépendait. Mais Eléazar n’y voyait pas une perte de temps ou une faiblesse. C’était grâce à sa persévérance qu’il était arrivé là où il se trouvait aujourd’hui, vivant dans la demeure - ou plutôt le palais - de l’une des fortunes montantes d’Ahriman, profitant sans complexe de ses largesses.
Le mouvement discret d’un esclave, venu s’agenouiller au pied du divan, réussit ce que le vent avait échoué à obtenir. L’attention d’Eléazar se porta sur le jeune homme à moitié nu, qu’il détailla de ses yeux de glace, ses réflexions un temps mises de côté dans un coin de son esprit. Au bout de plusieurs secondes supplémentaires de silence, satisfait de l’attitude de l'esclave et du plaisir simple d’exercer son pouvoir sur lui -même s’il s’agissait d’un pouvoir emprunté- il parla enfin, un faux ennui faisant traîner sa voix.
"Qui t’envoie ?" "Un message a été laissé à votre intention à la porte du Scorpion, maître."
L’esclave se redressa légèrement et tendit à Eléazar un morceau de papier fermé à la cire. Posant son verre sur un guéridon, ce dernier le décacheta immédiatement, sa curiosité fissurant un peu de son attitude nonchalante.
"Qui l’a déposé ?" "Un gamin des rues, maître. Il est parti trop vite pour que le garde puisse l’interroger."
Eléazar haussa légèrement les épaules. Le gamin n’aurait sans doute pas sû grand chose, de toute manière. Le silence s’installa à nouveau tandis qu’il réfléchissait. Ce message, laconique au possible, lui demandait simplement d’être au bord du fleuve le soir même juste après le lever de la lune, car l’expéditeur avait des informations qui pouvaient l’intéresser. Sans qu’aucun détail ne soit apporté sur le contenu de ces informations, ni même sur le paiement qu’en attendait l’informateur. A première vue, se rendre au lieu de rendez-vous ne semblait l’engager à rien, donc, mais cette manière de faire était surprenante et rendait Eléazar à la fois curieux et méfiant.
D’ordinaire, ses informateurs savaient trouver d’excellentes raisons pour justifier de le rencontrer, ici ou bien à l’extérieur. Et toujours quand il devait venir à eux, ils se faisaient connaître. Ou alors, ils attendaient simplement qu’il sorte de lui-même dans les rues d’Ahriman où ils faisaient en sorte de se trouver sur son chemin. Les yeux d’Eléazar scintillèrent brièvement d’amusement. La plupart de ses informateurs préféraient éviter la porte principale du quasi-palais d’Eschylus Da Mejjad quand ils avaient à faire avec son comptable, ce qui relevait finalement du bon sens. Ils empruntaient plutôt la petite poterne du personnel, ouverte (et gardée) jour et nuit, que l’on avait affectueusement renommée la porte du Scorpion, la faute à un sens de l’humour un peu douteux des Gardes du Corps de Da Mejjad. S’ils savaient, tous, à quel point cette porte était réellement utile aux Scorpions !
Ayant finalement pris sa décision, Eléazar se redressa, laissant sur place l’esclave pour gagner sa chambre et se préparer à sortir, considérant son armoire d’un oeil critique. Il devait s’habiller de manière suffisamment sobre pour ne pas attirer l’attention, sans pour autant avoir l’air d’un pouilleux. Outre qu’il ne voulait pas mettre la puce à l’oreille du personnel, ici, sur ses activités nocturnes, l’apparence jouait un rôle non négligeable dans une négociation et Eléazar aimait avoir toutes les bonnes cartes de son côté.
Lorsqu’il revint dans le salon, sa mise bleu sombre artistiquement rehaussée de quelques bijoux en or, il congédia distraitement l’esclave et finit cul-sec son verre de vin avant de descendre les escaliers, marchant sans hâte en direction de la fameuse porte du Scorpion. Il gratifia le garde d’un signe de tête cordial et du fond de sa bouteille de vin, petite attention dont il était coutumier et qui lui garantissait la bienveillance de toute la profession. Même si rien dans ses allées et venues ne semblerait sans doute suspicieux à un œil extérieur, on n’était jamais trop prudent.
Quand une silhouette encapuchonnée surgit de l’ombre devant lui, il s’était à peine éloigné de la poterne, mais déjà trop pour espérer de l’aide de ce côté-là. Il ne put retenir un pas en arrière mais reprit rapidement contenance, examinant l’apparition d’un œil froid, agacé d’avoir montré sa surprise.
“Bonsoir, Orion.”
Cette fois, Eléazar parvint à rester impassible, se contentant de hausser les sourcils en signe d’interrogation. Peu de gens connaissaient son véritable nom, et tous ceux qui auraient eu de bonnes raisons pour cela l’auraient contacté de manière beaucoup moins… directe.
“Il fait doux ce soir, c’est un temps parfait pour se promener, tu ne crois pas ?”
Qui était cet étranger, et que lui voulait-il ? Si Eléazar était rapidement revenu de sa surprise, son esprit fourmillait maintenant de questions et d’hypothèses qui encombraient sa tête comme une nuée de corbeaux. Il ne voyait pas grand-chose de l’étranger sous sa capuche, et s’approcher assez près pour jeter un œil dessous n’aurait sans doute pas été des plus prudents. Surtout si l’homme -il avait une voix d’homme- en savait assez sur lui pour connaître son nom. Un frisson d’adrénaline remonta le long du dos d’Eléazar. S’obligeant à se détendre, il répondit avec un naturel trompeur, adoptant le tutoiement qui était la norme chez les Scorpions, choisissant de considérer l’autre comme l’un des leurs et de rentrer dans son jeu.
“Ou pour profiter d’une femme. Je t'invite.”
Le mensonge était crédible, et lui permettait de reprendre l’initiative. Et du moment qu’il choisissait lui-même leur itinéraire, cela devrait suffir à limiter le risque de mauvaises surprises.
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| | | L'Originelle
| Mar 27 Avr - 13:36 | |
| La Citrine attendit un long moment, caché dans l'ombre à une distance raisonnable de la porte secondaire de la villa où résidait Eléazar. Il n'était guère du genre jaloux ou envieux, mais il nota tout de même avec agacement la différence de mode de vie entre eux. Oh bien sûr, l'homme de pierre avait amassé une jolie somme au fil de ses années de service, mais par souci d'anonymat, il s'était toujours contenté d'une habitation sobre dans les quartiers populaires. Rien à voir avec le luxe dont bénéficiait ce parvenu... Il y avait clairement du favoritisme quant aux placements des pions ces derniers temps. L'apparition dudit parvenu dans son champ de vision mit un terme à ses pensées parasites, et il attendit qu'il soit hors de portée des gardes de la résidence avant de se révéler à lui. La Citrine esquissa un léger sourire de satisfaction face à l'air surpris du jeune homme, qui amorça même un pas en arrière. Il était bien plus petit et chétif qu'il ne se l'était imaginé, ce qui était tout à son avantage ; il ne serait pas trop difficile à maîtriser si cela s'avérait nécessaire. Une fois la surprise passée, Orion redevint maître de lui-même et tenta même de prendre les commandes du déroulement de la soirée. Mauvaise pioche, la maison close... La Pierre ôta sa capuche pour révéler ses longues cornes et sa peau grisâtre et inégale, laissant à présent peu de doute quant à son ascendance. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres alors qu'il haussait les épaules. C'était assez ironique de proposer les services d'une femme à un être asexué, vous en conviendrez. "C'est très aimable à toi de proposer, mais j'ai bien peur que les plaisirs de la chair me soient étrangers. Je ne suis pas contre un verre, si tu préfères te poser plutôt que de marcher."Il lui emboîta le pas, le laissant décider de leur destination. Cela lui importait peu au final, la Citrine n'était pas celui qui aurait le plus à perdre si cette petite conversation tombait dans les mauvaises oreilles. Mais Eléazar était prudent et il y avait de toute façon fort peu de chance qu'il l'emmène dans un endroit fréquenté - s'il ne décidait pas tout bonnement d'accepter la proposition de promenade, après réflexion. Car l'homme de pierre n'avait pas encore abattu sa carte maîtresse. Il connaissait le pouvoir du jeune informateur, et il lui sembla de bon goût de le lui signaler de manière subtile. Il avait très envie d'afficher un air triomphant mais se força à garder un visage impassible. Il n'avait encore rien gagné, et il devait à présent procéder avec une extrême précaution. Explications L'identité de ton interlocuteur t'est encore inconnue pour l'instant, mais celui-ci semble en possession d'informations compromettantes à ton propos ! Comment réagiras-tu face à cet imprévu, et où décideras-tu de le mener ? Je te demanderai de tirer un dé événement ici s'il te plaît, qui viendra rajouter un peu de piment au cours de ton initiation ! |
| | | Eléazar Yaïr Inconnu | Mer 28 Avr - 12:17 | |
| Eléazar se força à continuer de marcher sereinement, mais ses mâchoires se serrèrent sous le coup du choc et de l’incrédulité alors qu’il réalisait l’ampleur des informations que l’étranger semblait détenir sur lui. Découvrir qu'il avait affaire à un homme de pierre ne l’avait déjà pas réjoui - la résistance de cette race aux manipulations magiques était de notoriété publique. Et une belle épine dans son pied. Mais qu’il connaisse la nature de sa magie… C’était un secret qu’il pensait très bien gardé. Il s’était assuré il y a longtemps que toute trace extérieure en soit définitivement enterrée. Que l’homme de pierre ait malgré tout réussi à le deviner faisait froid dans le dos. Etait-ce grâce à sa magie personnelle ? Eléazar s’était-il montré imprudent en utilisant la sienne ? Ou bien devait-il s’inquiéter que l’homme ait eu accès à bien plus de ses secrets qu’il n’aurait cru possible ? Cela pourrait s’avérer dangereux, très dangereux.
La réponse légère qu’il avait faite à l’homme de pierre lorsqu’il avait révélé sa nature -une blague graveleuse suivie d’un vague geste du bras ne l’engageant à rien- était bien loin dans son esprit désormais. La surprise avait rapidement laissé place à un agacement rageur. L’homme de pierre avait beau rester stoïque, Eléazar avait la certitude qu’il savourait la situation. Les rôles auraient été inversés qu’il ne se serait pas privé, lui ! Il savait que son impatience et sa susceptibilité pouvaient se retourner contre lui mais il ne put s'empêcher de foudroyer l’homme de pierre du regard. Il le regretta instantanément. Il venait de confirmer à son adversaire que ses informations étaient exactes, comme un imbécile. Mais jamais personne n’avait jamais approché d’aussi près certains de ses secrets les plus enfouis, et il était déstabilisé.
Puisqu’il savait avoir été trop transparent, Eléazar renonça à feindre la légèreté et s’arrêta brusquement au milieu de la rue déserte. L’autre en savait beaucoup trop et semblait trop sûr de lui pour être autre chose qu’un professionnel. Alors au diable les apparences et la subtilité !
“Cessons de nous tourner autour, tu veux ? Qui es-tu et que me veux-tu ?" |
| | | L'Originelle
| Ven 30 Avr - 22:00 | |
| Eléazar masqua sa surprise de manière experte, mais la Citrine était sûr d'avoir touché une corde sensible, le regard glacé que lui lançait le jeune homme était bien plus parlant que mille mots. L'homme de pierre garda sa satisfaction pour lui-même tout en continuant à marcher de son pas lent, et s'arrêta quand l'autre en fit de même, une fois qu'ils furent arrivés dans une ruelle discrète. "Je me nomme Citrine, pour te servir."Il avait effectué une petite courbette de circonstance, juste pour le style, car il devait bien avouer se délecter de cette situation. La Pierre était habitué à posséder plus d'informations que ses interlocuteurs, mais quand celui-ci se prenait lui-même pour un expert dans le domaine, ce n'en était que plus plaisant. L'impatience du jeune parvenu était un défaut qui risquait de lui coûter tôt ou tard ; tout venait à point à qui savait attendre, et c'était d'autant plus vrai dans le domaine de la collecte d'informations. La fougue de la jeunesse, sans doute... "Simplement te parler, comme je l'ai déjà laissé entendre me semble-t-il."Mais la Citrine ne comptait pas avoir la petite discussion qui s'imposait dans cette ruelle miteuse. Aussi il reprit sa marche, à son rythme lent, et déboucha finalement sur une petite place tout aussi déserte que la rue qu'il venait de quitter. Peu de gens se risquaient dans ces allées sombres une fois la nuit tombée, il n'y avait rien ici pour attirer les fêtards ou les touristes. L'homme de pierre s'assit sur le rebord de la fontaine centrale, et tapota l'espace à sa droite pour inviter Eléazar à le rejoindre. "J'aimerais te raconter une petite histoire."La Pierre sourit, geste rare. Il était plus que ravi de l'emprise qu'il avait sur le jeune homme et comptait bien prendre tout son temps. Son irritation était un délice, tout autant que la certitude qu'il n'irait nulle part ; il devait bouillir de savoir comment son petit secret avait été découvert. Et quels autres encore avaient été mis à nu... Explications Tu connais à présent l'identité de ton interlocuteur, mais tu n'es pas au bout de tes peines pour autant ! La Citrine semble vouloir jouer avec les limites de ta patience... Que décideras-tu de faire, l'écouter bien sagement ou le provoquer ? Il ne tient qu'à toi de le décider ! |
| | | Eléazar Yaïr Inconnu | Dim 2 Mai - 17:29 | |
| "Je me nomme Citrine, pour te servir."
Eléazar fut surpris d’obtenir une réponse, bien qu’il soit évident que le nom soit un alias. Il ne réagit ni au nom ni à la courbette mais il fouilla sa mémoire. Avait-il déjà entendu ce nom quelque part ? Il avait une excellente capacité de mémorisation et il était physionomiste, mais ce nom ne lui disait rien. Du moins, il ne connaissait personne portant ce nom. En revanche, ce n’était pas un alias à utiliser à la légère. Comme le lui avaient appris ses deux dernières années au service d’un marchand de joyaux, la citrine était une pierre semi-précieuse à la teinte orangée. Beaucoup de rumeurs couraient chez les Scorpions et d’encore plus folles parmi les gens du peuple au sujet de ces agents portant le nom de Pierres. Eléazar, lui, en savait plus que la moyenne, pour s’être renseigné sur le sujet. Et que cet homme de pierre arrogant et trop bien informé porte un tel nom lui donnait à réfléchir.
A supposer que ses déductions soient justes, Citrine venait de se montrer trop confiant et de lui fournir une information précieuse. Mais s’il s’avérait qu’il était bien une Pierre -ce qui était encore à vérifier-, venait-il le voir en son nom propre ou en celui de Meï ? Elle avait semblé satisfaite de ses derniers rapports, mais si elle avait eu vent de ce que l’Homme de Pierre savait… Elle n’apprécierait sans doute pas de savoir à quoi il avait pu employer sa magie… Toutefois il était aussi possible qu’il s’agisse d’une initiative personnelle… Ou encore que l’homme ait volontairement pris un nom à l’aura mystérieuse pour l'impressionner.
L’esprit d’Eléazar ressassait en boucle le peu d’informations qu’il possédait, élaborant des hypothèses toujours plus extravagantes alors qu’il suivait Citrine dans les rues faiblement éclairées de clair de lune. Et désertes. Il prenait un risque, il le savait. Mais à la réflexion, il y avait des moyens bien plus simples de se débarrasser de lui, et il se pouvait que Citrine veuille uniquement lui parler comme il l’avait prétendu. Ce qui pourrait déjà se révéler suffisamment dangereux. La surprise et la première flambées de rage étaient passées, mais les révélations qu’avait déjà fait l’homme de pierre sur ce qu’il savait de lui l’empêchaient de se sentir aussi calme et sûr de lui qu’à l’accoutumée. Il avait déjà freiné sa frustration quand Citrine s’était éloigné de son pas lent et qu’il avait pris spontanément la décision de le suivre, mais les quelques minutes de marche lui semblèrent des heures.
Lorsqu’il atteignirent la fontaine, Eléazar réprima son agacement devant le ton pompeux de Citrine et lui retourna un sourire froid. Il avait beau voir que l’homme de pierre jouait avec lui, il était incapable de faire profil bas.
“Je ne suis pas un enfant attendant sa leçon, vieil homme. Arrêtons de prétendre que nous sommes amis et contente-toi de m’expliquer ce que nous faisons ici. Contrairement à toi, je n’ai pas toute la nuit.”
Il resta debout, réfrénant son envie de faire les cent pas. |
| | | L'Originelle
| Mer 19 Mai - 20:04 | |
| Comme l'avait pensé la Citrine, Eléazar le suivit sans faire d'histoires alors qu'il se remettait en route dans les allées désertes. Si le jeune homme se sentait menacé, il n'en laissait rien paraître, seule transpirait son impatience et la Pierre pouvait presque entendre les rouages de son cerveau s'activer dans le silence de la nuit. Il aurait ses réponses en temps voulu, mais il était important qu'il comprenne que dans cette conversation, il n'avait pas la main. Le duo arriva finalement sur une petite place lugubre, et l'homme de pierre s'assit sur le rebord de la fontaine centrale. Il invita le brun à le rejoindre, mais celui-ci préféra rester debout pour lui faire face, et cracha finalement ce qu'il avait sur le bout de la langue depuis sans doute plusieurs minutes déjà. La Citrine sourit d'un air amusé. "Vieil homme ? Tu vas me vexer, ce n'est pas très courtois."En réalité, il n'en avait cure, mais il prenait une fois de plus un malin plaisir à retarder la conversation fatidique. Le moment était venu toutefois, il ne parviendrait pas à garder l'attention de son auditoire plus longtemps, et il était hors de question que le jeune Scorpion lui file entre les doigts. Dans un soupir, il croisa les mains sur ses genoux et leva les yeux vers son interlocuteur tout en reprenant la parole. "Tu l'auras sans doute compris, mais mon travail consiste à savoir tout ce qu'il y a à savoir dans cette ville. Et cela inclut également de garder un oeil sur les nouvelles recrues, surtout celles aussi prometteuses que toi."Le compliment lui écorcha presque la bouche, même s'il était amplement mérité. Orion s'était fait un nom rapidement parmi les Scorpions, attirant même l'attention personnelle de Mei, qui avait tiré les ficelles pour le placer de façon avantageuse. Mais s'il était bien une chose que la jeune femme ne tolérait pas, c'était la déloyauté, et le brun en avait fait preuve en gardant secrète sa magie. D'autant plus une telle magie. "Je connais ces petits secrets que tu penses avoir si bien gardés, Orion. La façon dont tu obtiens tes informations, et aussi la façon dont tu t'es débarrassé de ta pauvre professeure."Une étincelle brilla dans le regard de la Citrine alors qu'un sourire se dessinait au coin de ses lèvres. Il se pencha légèrement en avant, ne quittant pas le jeune homme des yeux. Il se délectait de ce moment et cela se voyait, il y avait si longtemps qu'il n'avait pas eu le plaisir d'asséner ses coups en personne. Explications La Citrine a à présent dévoilé ses cartes maîtresses, mais quel sera le prix de son silence ? Et surtout, comment réagiras-tu face à cette révélation dérangeante ? Quoi que tu décides, je vais te demander de tirer un dé de réussite ici s'il te plaît (et un supplémentaire si ta réaction est offensive). |
| | | Eléazar Yaïr Inconnu | Ven 1 Avr - 12:00 | |
| Eléazar haussa un sourcil sceptique, peu impressionné par le compliment. Au moins avait-il la confirmation que cet homme avait des responsabilités au sein du réseau de renseignements des Scorpions. La fameuse Pierre… à moins qu'il ne s'agisse de bluff, bien entendu. Mais plus il en voyait de l'homme de pierre, moins Eléazar parvenait à croire à cette option-là.
La confirmation que la Citrine avait bien des infos sur lui -assez pour savoir ce qui était arrivé à la vieille ou au moins qu'il lui était arrivé quelque chose- fut comme un seau d'eau glacée renversé sur ses spéculations. Mais il se reprit vite. Certes c'était une confirmation désagréable, mais la Citrine l'avait déjà sous entendu depuis qu'il lui avait imposé sa présence, il n'était donc pas si surpris. Et le jeu était loin d'être fini…
"Est-ce tout ?"
Il haussa une nouvelle fois les sourcils, affectant un calme qu’il ne ressentait pas mais qui - avec de la chance - ferait douter l'homme de pierre.
"Ce sont effectivement des informations compromettantes… si tant est que tu puisses les prouver. Ce dont, franchement, je doute. Tu fais une montagne d’un petit tas de cailloux."
Il bluffait éhontément. Si la Citrine décidait d'aller voir Mei avec ces informations, elle obtiendrait probablement sa tête. Mais il n’avait pas assez d’atouts dans sa manche pour agir autrement. Il devait gagner du temps, pousser son adversaire à faire une erreur, à laisser échapper une information qui lui permette de renverser la table. |
| | | L'Originelle
| Mar 5 Avr - 9:04 | |
| Quelle attitude, ah ! Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne lâchait pas l'affaire facilement. Mais bon, Citrine n'était pas venu simplement pour tester sa résistance à la menace, et comme il minimisait ou niait l'impact que pouvait avoir l'homme de pierre sur sa place, celui-ci commençait à en avoir assez. - Bien, dans ce cas, allons voir ce qu'elle en dit, j'avais d'ailleurs un rapport à faire, cela tombe bien.Il haussa les épaules à son tour et pivota avant de jeter par-dessus son épaule : - Je ne peux pas nier qu'avec un pouvoir comme le tiens, j'aurais cherché à percer les mystères de notre cheffe. Seulement, par chance, je ne suis pas à ta place, et c'est de tes crimes que tu as à répondre aujourd'hui si tu veux pouvoir conserver ta place, et même la conforter. Tu aurais dû te douter que cela se saurait un jour.La nuit gagnait en obscurité et il savait exactement où trouver Mei à cette heure, mais cela, Orion n'avait pas besoin de le savoir. Il devait seulement comprendre la position dans laquelle il était, et que la Citrine ne plaisantait pas. Alors, peut-être pourrait-il passer à la suite de son grand projet. Il lui restait peu de temps, et il n'en avait pas assez pour trouver un autre ambitieux dans son genre. Un discret coup d'œil à sa droite lui apprit que l'un de ses messagers avait quelque chose pour lui. Ce n'était pas le moment. Il ne pouvait pas révéler son propre pouvoir au gamin, ce serait compromettre son influence sur la ville. - Alors, Orion, tu viens ? Le provoqua-t-il avec un sourire en coin pour accélérer le processus de réflexion du jeune homme. Je n'ai pas toute la nuit !Il fit de plus grands pas, prenant de la distance. Sa décision était prise. Soit le favoris de Mei mordait, soit il le détruisait pour s'éviter une mauvaise concurrence. Explications Pas de dés action/terrain ce tour, reprenons tranquillement ! La Citrine menace donc de te mener à Mei pour lui révéler tes actes, mais est-ce du bluff ? Comment le savoir ? Si tu souhaite lire ses pensées, un dé 6 supérieur ou égal à 5 te sera nécessaire ! |
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