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| Comptine d'une nuit d'été [Koniak] | |
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Emrys Emrys | Sam 25 Avr - 16:46 | |
| Comptine d'une nuit d'été Feat. Koniake Ashreï Cachée sous une longue cape à capuche noire, bien à l'abri à l'ombre d'une ruelle, une fêle silhouette observait les passants s'activer en ce début de soirée. Les marchands et autres artisans fermaient leurs échoppes, s'apprêtant à rentrer chez eux après une dure journée de labeur, prenant une pause avant de recommencer la même mascarade le lendemain. Cela faisait plusieurs jours qu'Emrys observait de loin le cours de leur petite vie, et elle savait que d'ici une heure, quand le soleil serait couché, une foule différente pointerait le bout de son nez. Les ivrognes, les désoeuvrés, les personnes en quêtes de plaisirs nocturnes ou de produits illicites. La jeune femme avait vite compris que c'était parmi ces individus qu'elle était la plus susceptible de trouver des informations intéressantes... Et cela lui convenait bien, évoluer la nuit avait toujours été plus naturel pour elle. Toute naïve qu'elle était, la jeune blanche n'avait pas conscience du danger pour une jolie jeune femme de se promener seule la nuit dans les ruelles de la ville...
Mais elle avait eu la chance de rester hors des ennuis jusqu'à présent, se contentant d'observer de loin la faune nocturne autour d'elle sans s'y mêler. C'est que la Styrge n'avait jamais visité Ahriman avant, ni même aucune ville de cette ampleur, aussi souhaitait-elle se familiariser un peu avec le terrain avant de commencer à interagir avec ses semblables. Toute cette grandeur lui donnait le tournis et elle se sentait bien petite au milieu de ces hauts bâtiments et de toute cette agitation. Cette ville semblait ne jamais dormir, les rues principales étaient bondées de nuit comme de jour... Mais peu à peu, elle s'habituait à cette frénésie ; et ce soir, elle avait décidé de quitter sa cachette et d'entrer dans la ronde, pour la première fois.
Emrys décida dans un premier temps de remonter la rue principale, profitant de son ouïe nocturne sur-développée pour tendre une oreille indiscrète aux conversations des passants. Et lorsque le sujet lui semblait intéressant, elle trouvait un stratagème pour entamer la discussion, bien souvent une bousculade "tout à fait accidentelle". Elle continua son périple pendant un moment, récoltant ragots et informations, jusqu'à ce qu'un son différent capte toute son attention. Le vent amenait dans sa direction les bribes d'une douce mélodie, et la jeune femme abandonna momentanément sa quête pour suivre cet agréable son.
Elle arriva finalement sur une petite place, un peu à l'écart de l'artère principale, où plusieurs personnes étaient rassemblées pour profiter elles aussi de la musique. Intriguée, la Styrge se fraya un passage dans la foule, jusqu'à arriver aux devants, pour finalement découvrir le jeune artiste. Elle l'observa en silence, subjuguée par le mouvement de ses mains sur le luth, la douceur de sa voix et de son visage, et ses cheveux d'une couleur violine comme elle n'en avait jamais vu avant. Lentement, elle enleva sa capuche, se débarrassant de cette barrière de tissu pour profiter pleinement de la mélodie. Il y avait tellement longtemps qu'elle n'avait pas entendu de musique, et elle se rappela soudain à quel point elle aimait ça, et combien ça lui avait manqué pendant ces années chez les Silences.
Quelques minutes plus tard, la chanson toucha à sa fin, et les badauds applaudirent chaleureusement avant de retourner à leurs occupations, désertant peu à peu la place. Mais pas Emrys. Elle resta là, immobile, à un mètre du jeune homme, le fixant intensément pendant de longues secondes, comme hypnotisée. Elle finit par se rendre compte qu'elle le dévisageait et que ce n'était vraiment pas poli, ni très discret, et se força à ouvrir la bouche pour rompre le silence qui s'était installé.
"C'était très beau. Merci."
Et elle tourna les talons, rabattant sa capuche sur sa longue chevelure blanche, en profitant pour cacher le rougissement honteux de ses joues.
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| | | Koniake Ashreï Koniake | Mar 28 Avr - 14:20 | |
| Koniake était de retour à Arhiman. Comme à son habitude, il avait attendu que l'été vienne à Himahaba pour pouvoir la quitter un temps et voyager à travers Sabliar. C'était finalement un voyage de treize mois qu'avait représenté cette escapade. Et elle finissait en beauté avec un retour à Arhiman.
Koniake aimait l'effervescence de la capitale. Qui plus est, il trouvait toujours un acheteur pour ce qu'il avait trouvé où concocter et dégoter parfois de sacrées merveilles.
Il n'y avait pas à dire, Arhiman était son lieu préféré pour faire de bonnes affaires. Mais comme les poches du soigneur n'étaient jamais assez lourdes, il avait décidé de s'asseoir au coin d'une rue, le papyrus rouge pendouillant au niveau de son torse bandé, rendu visible par sa chemise à manches courtes pâle et débraillée.
Il avait entrepris de chanter quelques chansons. Et maintenant que la soirée se transformait doucement en nuit, il prit sa voix la plus douce, et entama la dernière chanson.
“ À travers les flots impétueux, Il y avait cette sirène, enfant, Seule dans l'océan sans ses parents, Se parant d'un sourire bienheureux,
En mer comme à la surface, À la fois maudite, À la fois bénite, Sa voix envoûte, puis efface,”
Alors que la chanson comportait des accords plutôt doux et un tempo relativement calme, au moment du refrain, les mains de Koniake entamèrent une danse endiablée avec les cordes. La voix de Koniake devenait plus chantante et plus suave.
“Et elle chantait, et elle chantait, La petite orpheline, Et elle chantait, et elle chantait, La petite chanteuse, Et elle chantait, et elle chantait, Jusqu'à, s'ouuublier!”
Il répéta le refrain avec entrain pour finalement reprendre une voix plus suave et douce. Chaleureuse, comme celle d'une mère qui raconte à son enfant sa dernière berceuse.
La chanson parlait d'une sirène maudite, qui en échange d'une voix si enchanteresse que les plus grandes ménestrelles sirènes ne pouvaient que tomber en admiration, en échange, elle oubliait. Son passé devenait noir, sa vie floue.
Alors que Koniake envoûtait son public, ses notes baissèrent en intensité, et au son des dernières nôtres, il termina sa chanson.
“Et elle chantait, et elle chantait, Et elle oubliait, et elle oubliait.”
Sa voix s'était cassée. Il passa une manche sur son visage et s'adressa à son public.
— Merci à tous.
Alors que les gens partaient, Koniake rangeait ses affaires. Jusqu'à voir du coin de l'œil, une silhouette. Restée plantée là. Il se tourna vers elle, les yeux encore un peu rouge.
Et elle le remercia avant de tourner les talons.
Koniake était de ses hommes qui pensait que tout avait un sens, qui se jetait à corps perdu dans l'aventure. Cette femme avait intrigué le barde.
Il jeta son paquetage sur ses épaules, attrapa son luth et l'attacha à son dos avant de trottiner vers la femme d'apparence si jeune avec une chevelure des plus blanche.
— Mademoiselle ! Pardonnez mon impudence, mais j'ai bon espoir de croire, que notre rencontre n'est pas sans but dans ce grand dessin qu'est la vie ! Je m'appelle Koniake, mais vous pouvez m'appelez Koniak ! A qui ai-je donc l'honneur ? |
| | | Emrys Emrys | Ven 1 Mai - 0:09 | |
| La chanson du jeune barde parlait de Sirènes, ce qui subjugua d'autant plus Emrys qu'elle n'avait jamais eu l'opportunité d'en croiser en vrai. Les paroles belles et tristes s'accordaient parfaitement avec le rythme lent de la ballade et la voix suave du chanteur. La musique prit fin, laissant la jeune femme hypnotisée pendant quelques instants, avant qu'elle ne se reprenne et remercie le jeune homme, se détournant rapidement de lui pour reprendre son chemin.
Cependant, à sa plus grande surprise, le barde courut après elle et l'interpella. La jeune femme se figea un instant, avant de se retourner pour lui faire face à nouveau, ne sachant quelle attitude adopter. Il lui tint un discours des plus surprenants, et malgré la capuche cachant une bonne partie du visage de la blanche, son interlocuteur pouvait voir sans mal ses yeux arrondis de surprise.
"Vous parlez... Du destin ? Est-ce là une croyance de barde ?"
Emrys ne souhaitait nullement l'offenser, mais était réellement curieuse ; la tribu à laquelle elle appartenait l'avait élevée avec la croyance que chaque individu forge son propre destin. Cela dit, elle trouvait intrigante cette notion de destinée écrite à l'avance, un peu romantique et naïve aussi, un peu. Elle sourit finalement au dénommé Koniake, hésitant un moment avant de lui tendre la main droite. La Styrge n'était pas très au fait des coutumes à adopter lors d'une nouvelle rencontre, mais se serrer la main lui semblait le plus approprié ? A moins que ce soit réservé aux hommes peut-être ? Il était trop tard néanmoins, elle ne pouvait retirer sa main tendue sans paraître grossière à présent !
"Je me nomme Emrys. C'est un plaisir de faire votre connaissance ! La chanson était-elle de votre propre composition ? Je l'ai beaucoup appréciée..."
Son sourire s'élargit quelque peu, laissant apparaître ses canines sans qu'elle n'en ait conscience. Abaissant sa capuche pour pouvoir discuter plus librement, la jeune femme reporta son attention sur la chevelure du barde, et ne put s'empêcher de lui poser la question, curieuse qu'elle était.
"Si vous me permettez cette question... Est-ce là votre couleur de cheveux naturelle ? Je n'en ai jamais vue de pareille, mais je la trouve magnifique !"
Tellement plus vivante et vibrante que ses cheveux blancs à elle...
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| | | Koniake Ashreï Koniake | Mer 6 Mai - 11:37 | |
| Un sourire traversa le visage de Koniake. C'était un sourire taquin et narquois qui avait été rendu doux et bienveillant.
— Les bardes ne croient pas ma chère, ils ne font que dire !
A mesure qu'ils parlaient, le guérisseur restait à l'affût de chaque détails retranscrit par la physionomie de la jeune femme. Ce teint blanc et ses cheveux blancs l'intriguaient. Mais aussi curieux qu'il était, Koniake était joueur, et l'idée d'ajouter une palette de couleur au visage blafard de la jeune femme le seduisait grandement.
Alors qu'elle lui tendit sa main, il l'attrapa delicatement, posa une genou à terre et lui fit un baise-main. Il avait vu des nobliaux faire ça et avait toujours trouvé ça ridicule. Raison pour laquelle il exagéra ses manières. Il se releva avec désinvolture, un sourire amusé sur le visage.
— Elle est en effet de ma composition, alors votre compliment me va droit au cœur.
Quand elle mentionna ses cheveux, il ne put s'empêcher de sourire. Pas seulement car il était flatté, mais surtout parce qu'il avait aperçu les canines de la jeune femme. Ça confirmait l'une de ses suppositions. C'était là une de ses fameuses et redoutée Styrges. Son teint blanc indiquait sa privation de sang selon les connaissances de Koniake, mais pas n'importe quel sang, du sang humain. Koniake avait rencontré plusieurs Styrges blancs dans les montagnes d'Himabaha. En raison de leurs natures, les locaux en était effrayé. Koniake l'avait été certes, mais Mëiziel avait su secoué son disciple.
— Mes cheveux ? Oh, c'est un savant mélange de malédiction et d'aventure, ceux qui portent cette couleur, ont été maudit. Une vie sédentaire, ne leur sied guère... Perpétuellement sur les routes, ils ne doivent jamais s'arrêter... Sauf peut-être, à la nuit tombée... Où ils peuvent s'attabler à une auberge et côtoyer leurs semblables.
Il avait prit un ton assez dramatique en plaquant sa main contre son torse. Il reprit contenance, avec toujours un sourire un peu narquois sur le visage.
— C'est une invitation à aller boire un verre, Emrys.
Il n'était pas encore temps de la questionner sur sa race. Peut être cela cachait-il de douloureux secrets. |
| | | Emrys Emrys | Mer 6 Mai - 22:29 | |
| Le jeune homme lui sourit avant de répondre par une phrase énigmatique, et Emrys pencha légèrement la tête sur le côté d’un air interrogateur. Un sourire curieux et intéressé se dessina sur ses lèvres rosées.
"Je veux bien admettre qu’un barde se doive de transmettre des fables... Mais l’homme derrière l’artiste doit bien avoir des croyances propres aussi ! Sont-elles donc secrètes ?"
Alors que la jeune femme rendait la main en direction de Koniake pour qu’il la serre, ce dernier préféra un baise-main dans les règles de l’art. Les joues de la blanche virèrent au rose alors qu’elle restait immobile de surprise. Jamais personne n’avait eu une telle attention envers elle auparavant ! Elle détourna le regard et retira bien vite sa main, qu’elle se passa dans les cheveux pour ne pas la laisser inerte.
"Oh ! Euh... Je... Mais de rien ! Vous... Vous avez du talent !"
Emrys toussota pour reprendre un peu contenance, avant d’offrir un sourire au barde. À la question sur ses cheveux, celui-ci prit soudain un air très mélo-dramatique et se panda dans une tirade des plus absurdes. D’abord prise un peu de court, la Styrge se laissa finalement aller à un petit rire amusé devant son jeu. Quel drôle de personnage ! Il termina son discours par une invitation, et la blanche lui répondit entre deux rires.
"Vous êtes bien étrange ! Est-ce que tous les artistes sont comme vous ? Mais vous m’avez fait rire, alors c’est d’accord, je vous accompagne volontiers !"
Emrys n’avait pas grand chose d’autre à faire ce soir que poser des questions... Et elle pourrait bien les lui poser à lui ! Peut-être était-il également temps pour la jeune femme de se poser et prendre un peu de bon temps. Cela faisait plus de 3 ans maintenant qu’elle n’avait pas eu droit à une agréable soirée à proprement parler... Et puis, ce Koniake l’intriguait ! Elle prit son bras pour se laisser guider vers l’établissement de son choix, entamant la conversation tout en marchant.
"Êtes-vous originaire d’Ahriman ou simplement de passage dans cette belle ville ? Je parie que votre tirade avait une part de vérité, au moins sur votre mode de vie nomade, je me trompe ?"
Un voyageur ayant parcouru les différentes régions d’Ezylone aurait sans doute bien des histoires intéressantes à raconter, et bien des choses à apprendre à la jeune Styrge !
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| | | Koniake Ashreï Koniake | Ven 8 Mai - 21:58 | |
| Alors que la jeune fille s'empourprait, le visage de Koniake se para d'un sourire. Il se releva pour réagir aux paroles de la jeune femme.
— Évidemment, il y a toujours un individu derrière un barde, mais le barde qui aspire à la quintessence, ne peut se permettre d'avoir ses propres croyances, il doit s'en défaire pour que ses histoires, aussi contradictoires soient-elles, deviennent ses croyances. Malheureusement, je n'en suis pas là, je n'ai pas le talent que vous m'attribuait.
Il continua à parader, son sourire s'agrandissant et sa poitrine se gonflant de fierté à chaque rire de la jeune femme.
— La bonne formulation, serait plutôt, suis-je comme tous les artistes ? Je ne puis, malheureusement, vous donner cette réponse vous devrez la trouver par vous-même, car mon jugement ne sera pas objectif, je ne suis pas encore assez bon barde, rappelez-vous.
Tout en palabrant, il se laissa prendre le bras et se mit à arpenter les rues, en se délectant de cette agréable compagnie.
— Vous voyez clair en moi ! En effet, je suis un voyageur ! Ezylone est mon pays, ses auberges et villes, mon foyer ! Je suis partout chez moi, quand bien même ce papyrus rouge voudrait faire croire le contraire ! Mais, s'il fallait choisir une région chère à mon cœur, vers laquelle mes jambes m'y ramène inlassablement, ce n'est ni le désert aride et pourtant si riche de Sabliar, ni la tortueuse et grouillante jungle de Jangala, pas non plus les interminables et verdoyantes plaines Sahlienne, non plus les rues tantôt lugubres tantôt resplendissantes de la Technopole, pas plus que les eaux capricieuse de Mü. Non, ce sont bien que les incroyables et majestueuses montagnes glacées d'Himahaba qui m'ont vu naître et qui toujours m'accueillent pour réchauffer mon cœur de voyageur et rafraîchir mon corps brûlant de souvenirs !
Au cours de cet interminable plaidoyer de la vie qu'il avait choisit, les deux jeunes gens étaient arrivés à proximité d'un établissement dont le drap qui servait d'entrée était secoué par les allées et venues des clients. Koniake se défit de l'étreinte de la jeune femme pour se saisir du drap et l'inviter à entrer.
Ils furent accueillis par une sablienne au teint hâlé qui les conduisit à une table. Koniake invita Emrys à commander avant d'à son tour demander un verre d'une liqueur locale.
— Mais vous, alors, racontez moi votre histoire ! Je serais un piètre barde si je ne parlais que de moi sans entendre les exploits de votre douce compagnie.
Il s'était penché vers Emrys, les coudes sur la table, tout ouïe à ce qu'elle pourrait lui raconter.
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| | | Emrys Emrys | Sam 9 Mai - 19:26 | |
| Les joues toujours roses, Emrys récupéra sa main, se concentrant sur les mots du jeune homme pour tenter d'oublier sa gêne. Eh bien, barde semblait être un métier requérant beaucoup plus d'abnégation que la blanche ne l'aurait cru ! Mais Koniake avoua ne pas encore être arrivé à ce niveau, ce qui arracha un sourire à la demoiselle.
"Je suis sûre qu'avec quelques années d'expérience supplémentaires, vous serez capable de croire vous-mêmes aux histoires que vous contez... Peut-être aurai-je la chance de connaître les croyances de l'homme avant qu'il ne soit trop tard et que vous ne deveniez barde à part entière !"
La curieuse en faisait son objectif personnel pour ce soir ; même si cela ne lui apportait rien en soi de lui tirer les vers du nez, il avait piqué sa curiosité et elle voulait le percer à jour maintenant ! Elle agita ensuite sa main avec un léger rire devant la modestie de l'artiste.
"Allons, ne vous descendez pas ainsi ! Vous êtes suffisamment talentueux pour quelqu'un de votre âge... A moins que quelque sortilège vous procure une fausse jeunesse ?"
Emrys demanda cela sur le ton de la plaisanterie, bien qu'elle se posa tout de même la question si un tel don existait. Sans doute ; la Magie était si vaste et imprévisible ! Bras-dessus bras-dessous, les deux jeunes gens se mirent en route vers la taverne, alors que Koniake se lançait dans une envolée lyrique au sujet de ses origines. La jeune femme se demanda lors de son énumération s'il avait vraiment visité toutes ces contrées, ou s'il se contentait de répéter ce qu'il avait entendu à leur propos... Il termina sa tirade par avouer être originaire d'Himabaha, et toujours apprécier y revenir après ses longs voyages.
"Que voilà un récit bien intrigant ! Avez-vous vraiment voyagé aux quatre coins d'Ezylone ? Comme je vous envie !"
Ils arrivèrent à la taverne et la conversation mourut quelques instants alors qu'ils entraient dans l'établissement. Une serveuse s'occupa directement d'eux, installant les jeunes gens à une table et prenant leur commande. La blanche demanda la même chose que le barde, ne connaissant pas trop les différentes boissons présentes au menu, et la serveuse s'éclipsa. Koniake reprit la conversation où ils l'avaient laissée, s'intéressant cette fois à la vie d'Emrys avec une curiosité non contenue. Cette dernière sourit en haussant les épaules. Sa vie était loins d'être aussi intéressante que celle de son interlocuteur...
"Oh... Eh bien, vous allez me trouver une personne bien ennuyeuse, je le crains ! Je suis née à Sabliar, dans un petit village au pied des montagnes Sahkri... Et je n'en suis jamais partie ! J'y ai vécu toute mon enfance et mon adolescence ; je faisais des poteries et m'occupais des enfants plus jeunes. Jusqu'à ce que je décide de partir, il y a quelques semaines à peine ! Ahriman est la première étape de mon voyage, et la première fois que je quitte ma communauté également..."
La Styrge laissa de côté les trois dernières années de sa vie en captivité à Garamï, couvrant la vérité comme si cet épisode n'était jamais arrivé. Le mensonge n'était que léger, après tout c'est ce que sa vie aurait été, si sa tribu n'avait jamais été capturée ! Sa curiosité, son ignorance du monde et sa naïveté étaient bien authentiques en revanche. Elle adopta à son tour la position du jeune homme, prenant appui sur ses coudes pour se pencher un peu plus vers lui.
"Ennuyeuse, comme je vous le disais ! Mais dites m'en plus sur vos voyages... Quelle est la plus belle ville que vous ayez visitée ?"
La serveuse revint à ce moment-là avec leur commande. Une fois à nouveau seuls, Emrys sirota une gorgée, et fut prise d'une violente quinte de toux ; cet alcool était vraiment fort !
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| | | Koniake Ashreï Koniake | Ven 15 Mai - 12:16 | |
| — Oh, ne vous fiez pas aux apparences ! J'arpentais déjà Ezylone quand les chimères étaient encore huit, que Khyal n'était encore qu'un oisillon agitant laborieusement ses ailes, pour, de quelques mètres s'élever !
Il n'y avait pas à dire, il adorait plus que tout se lancer dans ses longues et interminables tirades. Lorsqu'Emrys le questionna sur ses voyages, il balaya l'air d'une main.
— Oh, je n'ai voyagé qu'à la surface de ce que c'est Ezylone ! Une vie entière ne suffirait pas ! Mais si vous vous demandiez davantage si j'étais passé par toutes les régions, c'est le cas !
Les jeunes gens finirent par rentrer dans l'auberge et reprendre leurs discussions à leur table. Le soigneur écouta soigneusement les dires de la jeune femme, acquiesçant parfois.
— Oh, vous rejoignez donc les routes et vous engagez sur les sinueux sentiers d'Ezylone ! C'est une chose qui se fête !
Il héla la serveuse qui les avait accueillies plus tôt et commanda une bouteille de rhum — son péché mignon — ainsi que de quoi accompagner leurs boissons. Il tendit une poignée de pièces à la jeune serveuse, et d'un geste habile, en fit glisser une sur son plateau. La femme le remercia d'un sourire avant de s'en aller.
— Petite astuce de voyageur, toujours glisser une pièce à quelqu'un qui vous apporte quelque chose !
Quand la serveuse revint avec leur première commande, Koniake ne put s'empêcher d'étouffer un petit rire.
— Ce n'est pas du tout ennuyeux ! La vie de sédentaire peut apporter nombres d'anecdotes et d'aventures ! Vous le découvrirez au cours du voyage qui vous attend, mais, à mesure que notre routine deviens imprévisible à souhait, l'on se surprendre à regretter la stabilité d'une vie de sédentaire !
Ça lui arrivait de temps à autre. Héritage de Mëziel qui, à la fin de sa vie ne voyageait presque plus.
— La ville que j'ai le plus aimée... ARHIMAN ! Évidemment, le joyaux du territoire sablien ! Bien que je donnerais volontiers sa chance à Mystarcia... Que je n'ai pu visiter que peu de fois et en n'étant encore qu'un enfant... La Technopole et son abondance, de savoir est aussi attrayante ! À vous maintenant ! Dites moi tout sur ce voyage que vous entreprenez !
Le seconde commande arriva peu après. En plus de l'alcool, la serveuse déposa un plateau de crudités, avec quelques morceaux de viande séchée. D'un coup d'œil, le soigneur repéra quelques taches rouges ; des piments sabliens. Une lueur de malice brilla dans ses yeux alors qu'il écoutait la jeune femme. 
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| | | Emrys Emrys | Ven 15 Mai - 20:57 | |
| Le jeune barde se lança dans une nouvelle envolée lyrique pour clamer son grand âge, ce qui tira un nouvel éclat de rire à sa jeune compagne. Il était clair qu’il affabulait et il le faisait avec verve et sans retenue, ce qui amusait Emrys autant que ça la perturbait ; comment donc démêler le vrai du faux face à un si bon menteur ? Certaines choses étaient évidentes bien sûr, d’autres par contre... Comme ses soit-disants voyages, peut-être n’était-ce là que des fables ? Mais ça n’avait pas tellement d’importance, la Styrge était d’humeur à écouter des fables.
Une fois à la taverne, lorsque la blanche eut raconté une part de son histoire, Koniake décréta que son départ pour les routes méritait d’être fêté, et commanda plus d’alcool ainsi que de la nourriture dans la foulée. La jeune femme sourit en tapant légèrement dans ses mains avec enthousiasme.
"Vous avez raison, une étape si cruciale se fête ! Je n’en avais pas eu l’occasion auparavant ; festoyer seule n’est pas aussi attrayant..."
En particulier lorsqu’on n’avait pas un sou en poche, comme c’était le cas de la demoiselle ! Cette pensée la laissa d’ailleurs inquiète ; elle avait accepté la proposition du jeune homme sans vraiment y réfléchir plus avant, mais elle n’avait pas de quoi payer ! Elle fut soulagée lorsque ce dernier paya la serveuse sans poser de question, et elle hocha ensuite la tête à son conseil. Elle le notait pour plus tard, si elle avait un jour un peu d’argent à dépenser !
"Ah, une vie de sédentaire semble tout de même bien plus calme et ennuyeuse que celle d’un voyageur ! Les petites aventures du quotidien deviennent vite lassantes... Et les événements surprises sont rarement de bon augure !"
Comme une attaque de Scorpions au petit jour, réduisant une tribu entière en esclavage. Ou une mort inopinée, une catastrophe naturelle... Non, vraiment, rien de ce qui sortait de l’ordinaire n’était très positif pour un petit village comme celui où la Styrge avait grandi. Le barde répondit ensuite à sa question par une énumération qui fit rire Emrys une fois de plus.
"Eh bien, vous semblez bien indécis mon cher ! Mais je suppose que ces villes sont si différentes, il est difficile de les comparer... Toutes ont des avantages et des inconvénients, et il me tarde de les découvrir par moi-même !"
Même si le voyage de la jeune femme n’avait rien de touristique, elle avait tout de même hâte de découvrir tous ces endroits exotiques qu’elle ne connaissait qu’en contes... La serveuse revint vers leur table avec une bouteille d’alcool, deux petits verres ainsi qu’un plateau avec différentes crudités et de la viande. La blanche n’était pas très habituée à la nourriture humaine ; elle se contentait bien souvent de planter ses crocs dans une carcasse encore fraîche et n’avait eu que tres peu l’occasion de goûter à des mets plus savoureux.
Son regard fut toutefois attiré par un petit fruit rouge allongé, et elle en piocha un dans le plateau qu’elle enfourna dans sa bouche. Emrys eut à peine commencé à mâcher qu’elle regretta son geste ; un feu indescriptible envahit soudainement sa bouche et sa gorge, l’empêchant de respirer, et elle fut prise d’une violente quinte de toux alors que ses yeux laissaient échapper des larmes sur ses joues rouges et chaudes. Elle fit signe à Koniake de lui servir un verre pour apaiser sa gorge, qu’elle vida d’une traite. Elle grimaça au goût prononcé de l’alcool, mais au moins la brûlure dans sa bouche glissa le long de son oesophage avant de mourir dans son estomac. Essuyant ses larmes, elle se tourna vers le barde avec une expression mécontente.
"Par Apophis, mais qu’est-ce que ce fruit du diable ?! Vous auriez pu me prévenir, j’ai bien cru étouffer !"
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| | | Koniake Ashreï Koniake | Dim 24 Mai - 12:31 | |
| Koniake, en voyant Emrys se saisir d'un piment et le croquer à pleine dent voulu l'arrêter, mais ne fut pas assez réactif. La réaction de cette dernière plongea le soigneur dans une terrible hilarité. Il peina à remplir le verre de la jeune tant il riait. Il y avait au moins autant d'alcool dans le verre qu'autour.
— Je suis navré... Mais je ne m'y attendais pas du tout !
Une fois calmé, il attrapa à son tour un piment et tira vers lui une assiette.
— Ça ne se mange qu'en petite quantité pour rehausser le piquant de certains plats !
Il étala sur un bout de pain grillé plusieurs légumes et y plaça un bout de piment pour prendre une bouchée. Même ainsi c'était extrêmement fort. Il finit par se servir un verre de rhume —ayant fini la liqueur, couper plusieurs bouts de piment et jeta ces derniers dans son verre.
— Mais voilà, la meilleure utilisation de ces merveilles ! Bien que la cuisine d'Himahaba les utilise très bien aussi ! Lorsque je vais passer l'hiver à Himabaha je m'arrange pour avoir avec moi toute une cargaison de piments sabliens.
Il n'avait cessé de remuer le contenu de son verre pour que le piment diffuse plus vite son goût dans l'alcool, il finit par ressortir les morceaux un par un.
— Pour en revenir à notre discussion précédente...
Koniake avait noté plusieurs choses, d'une part le fait qu'elle n'est jamais fêtée quelque chose autrement que seul. Mais surtout, il y avait chez la demoiselle quelque chose que Koniake assimilait à une forme de rejet de la vie de sédentaire. Il n'aurait su dire s'il s'agissait d'un traumatisme ou de lassitude.
— L'appel du voyage, des routes, de la découverte est séducteur, c'est certain ! Mais, elle présente aussi bien des dangers, vous en avez fait les frais à l'instant !
Son regard retomba sur les piments avec un sourire narquois.
— Malgré les merveilleuses rencontres que l'on fait, il n'y a que sur les routes qu'on éprouve la vraie solitude !
Achevant de retirer le dernier piment, il porta son verre à ses lèvres. Ce n'était pas vraiment le résultat qu'il aurait voulu avoir, mais c'était déjà satisfaisant avec quelques bouts de piment. Sa bouche s'enflammait aussi lentement que sûrement et c'était un sentiment que le soigneur chérissait. Il reposa son verre et croqua dans un bout de viande séché.
— Cela dit, ça donne une raison de profiter de chaque instant comme s'il était le dernier ! Dites moi Emrys, avez-vous déjà conduit un char des sables ?
Il y avait un entrepôt avec quelques-uns de ces véhicules à proximité. Koniake avait toujours voulu en piloter un... Et il sentait que cette jeune femme était là bonne personne avec qui assouvir ce doux désir.
Qui plus est la discussion semblait s'appesantir...
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