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| Dans la jungle, terrible jungle... [Redoak] | |
| Emrys Emrys | Ven 8 Mai - 17:58 | |
| Dans la jungle, terrible jungle... Feat. Redoak Suite aux recommandations de Shäan, Emrys avait trouvé quelques petits travaux à effectuer contre rétribution auprès de certains marchands de Mystarcia, collectant lentement mais sûrement de précieuses pièces d'or. Sa dernière tâche en date étant de collecter diverses plantes médicinales, elle s'était rendue dans la jungle vers la fin d'après-midi, emportant avec elle son arc nouvellement acquis en guise de protection. Elle ne le maniait pas encore très bien, mais c'était tout de même mieux que rien du tout. Et la Styrge avait confiance en son ouïe fine pour la prévenir de tout danger avant qu'il ne soit trop tard !
S'enfonçant dans la végétation tout en gardant des points de repère pour retrouver son chemin par la suite, la jeune femme examinait minutieusement les plantes autour d'elle, les comparant avec l'herbier qui lui avait été remis pour cette mission. Après une petite demi-heure de marche, elle tomba finalement sur une espèce de clairière, abritant nombre de végétaux qu'elle devait collecter. Posant son arc et sa cape au sol pour être plus libre de ses mouvements, elle s'accroupit et s'attela à la tâche, cueillant les brins qu'elle déposait délicatement dans sa besace. Trop concentrée sur son travail et pas assez sur la jungle environnante, elle n'entendit que trop tard le grognement sourd derrière elle.
"Qu'est-ce que... ?"
Emrys se retourna vivement et son regard accrocha directement une paire d'yeux jaunes, à plusieurs mètres d'elle, à moitié cachés dans la végétation en bordure de la clairière. Ses yeux s'agrandirent d'effroi et, tétanisée, elle n'eut même pas le réflexe de chercher après son arc. Il était de toute façon trop loin d'elle, la blanche avait parcouru plusieurs mètres en cueillant ses plantes depuis qu'elle avait déposé ses affaires. La créature sortit des arbres et s'avança vers elle en grognant, montrant ses crocs acérés à la jeune femme, comme pour l'effrayer encore plus qu'elle ne l'était déjà. La bête, noire et massive, devait faire deux fois sa taille, et possédait en plus des griffes meurtrières au bout de ses pattes. Emrys recula à chaque pas en avant que faisait l'animal, jusqu'à se retrouver dos contre un arbre, sans retraite possible. Elle gémit faiblement d'une voix tremblante.
"Par Apophis... Nooon... A L'AIDE !"
La Styrge finit par laisser échapper un cri, sentant des larmes couler le long de ses joues alors qu'une sueur froide lui glaçait la nuque. Ce n'était pas possible, allait-elle vraiment mourir ici, engloutie par une espèce de singe-panthère géant ? Elle avait encore tant de choses à faire, sa vie ne pouvait pas se terminer de façon aussi bête ! Pas alors qu'elle travaillait si dur pour libérer son frère ! Fermant les yeux, elle serra son pendentif contre son coeur. Aïonn, pardon...
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| | | Invité Invité
| Mar 12 Mai - 23:07 | |
| Au cours de ses pérambulations, il avait essuyé de nombreux et divers climats ; des vents marins iodés, mais algides aux caresses oppressantes des souffles du désert, éprouvant les températures marmoréennes des mers et volcaniques des dunes aréneuses. Hui, il découvrait à Jañgala l’humidité imprégnant l’humus, les frondaisons ambiantes et les températures. La sueur maculait sa chemise dont il avait retroussé les manches, perlant le long de ses tempes, de son échine et de ses aisselles. Les climats tièdes, ceux qui se rapprochaient de la Technopôle, était de loin ceux qui lui convenait au mieux, voire des températures aussi frigorifères que son atypique placidité. Quelle difficulté que de trouver région qui lui sied ! Ses bottes s’enfonçaient dans la boue, traînant une épaisse couche sous leurs semelles à chaque pas déjà alangui par les racines et plantes qui s’arrimaient à ses mollets, biceps, son buste ou sa taille. Sa dague aiguisée tranchait ses branches qui allongeaient leurs longs bras noueux semblables à une haie de mendiants des Bas-Fonds technopôlitains. Il grognait quand il trébuchait sur une protubérance organique ou s’échouait dans une crevasse inerte de terre. Redoak ne cessait de pester, semblant honnir ce climat plus virulemment que le désert qu’il avait dû affronter à Sabliar. Fort heureusement, il lui semblât parvenir à péroraison de ce pan-là de la vaste jungle, débouchant sur une succession de clairières dénuées de ses aphandras dont les larges feuilles obstruaient les raies de l’astre solaire qui déclinait plus que sérieusement. Il cédait la place à son homologue lunaire dont la silhouette s’embusquait derrière des escadrons de cumulonimbus agiles. Éreintée, il s’échoua au seuil d’un arbre, basculant la tête en arrière alors qu’un lourd soupir s’éludait de sa lippe. Le crépuscule ne tarderait à l’envelopper entièrement de son atmosphère réconfortante, abaissant l’étuve, mais il n’avait guère trouvé de couche depuis qu’il avait quitté Emerald en bateau. Ses paupières papillonnaient, lourdes, et ses élucubrations internes se teintaient de nuances fantasques jusqu’à devenir des fantasmes oniriques. Il s’était assoupi. Un cri déchira le silence, brisant l’accalmie de ce labyrinthe végétal qui avait eu raison des dernières forces du jeune nomade. Il bondit sur ses pieds, une oreille soucieuse accueillant chaque bribe de vibrations qui l’entouraient. Les esgourdes canines qui trônaient dans sa bataille capillaire avaient l’avantage d’être plus développées que celle d’un humain, aussi n’eut-il aucun mal à entendre les grondements sourds d’une créature, puis ces effluves, celles de la sueur, mais aussi celle propre aux bêtes sauvages. Quant au hurlement, il était féminin, sans aucun doute. Reniflant bruyamment, Redoak s’enfila entre d’épaisses fougères dont les feuilles fouettèrent le cuir de son pantalon, mais aussi son minois aux traits inquiets. Il se dirigeait à l’odorat, sa dague dans la dextre et sa sénestre fermées, son poignet se rétablissant seulement de ses mésaventures avec Ser Denova. Il surgit dans une clairière plus vaste que la sienne où un hybride de bonne taille s’élevait sur ses pattes arrières, face à une jeune demoiselle dont les larmes avaient franchi les remparts des paupières. Elles scintillaient lorsqu’elles dévalaient les creux de son visage. Quant à la créature, des lueurs bestiales offraient un éclat dangereux à ses prunelles. Il s’interposa immédiatement entre les deux entités, se tenant droit devant la damoiselle, la dague levée à hauteur du visage. « Ma Damoiselle, veuillez vous reculer, je vous prie… ordonna-t-il calmement en détaillant la bête de lorgnades inquisitrices : elle ne serait aisée à battre, ni même à combattre. ». Les citrines croisaient les émeraudes. Aucun des deux ne daignaient abandonner les prémisses de ce pugilat. Nonobstant cet affront fondé sur la testostérone, la dague reluisit, un fugace instant, tranchant quelques poils au collet du Ouarbin sans entailler la chair. Les griffes miroitèrent à leur tour, manquant de se planter dans les flancs du nomade qui exerça un pas à reculons, des lambeaux de sa chemise en toile s’échouant dans l’herbe. Une rafale avait fouetté son visage quand la patte l’avait effleuré. Son humérus parvenait enfin à se rétablir, il n’était guère moment pour s’élancer dans une escarmouche particulièrement dangereuse : la bête s’avérait plus alerte que lui. « Venez ! lança-t-il, faufilant sa main droite dans celle de la damoiselle sans songer au manque de civilités. ». D’un geste bâclé, il avait envoyé sa lame dans l’écorce d’un aphandra à son opposé. Instinctivement, le Ouarbin avait suivi l’éclat scintillant du regard, oubliant un court instant son belligérant. Redoak en avait profité pour fuir à grandes enjambées avec la charmante damoiselle à bout de bras, une styrge, songeait-il alors que ses poumons s’embrasaient un peu plus à chaque foulée. Une douleur lançait son flanc droit et ses cuisses lui semblèrent alourdies à chaque pas, peut-être était-ce la boue sur ses semelles ou les crasses des efforts journaliers pour progresser dans cette jungle. Ils débouchèrent dans une des clairières qu’ils avaient précédemment visité et, l’oreille papillonnante, il n’accueillit que l’accalmie des lieux. Aucun feuillage, aucune racine, aucun bois sec ne cédait sous le poids de cette lourde créature. Elle était loin, peut-être lassée, peut-être craintive, certainement attirée par l’objet brillant. Son cœur se serrait légèrement quand il songeait à sa lame, mais il l’avait échangé contre une vie humaine : cela n’avait point de prix. Appuyé sur ses genoux, plié en deux, il se releva seulement pour parler : « Que faisiez-vous dans cette jungle, seule, en pleine nuit qui plus est ! C’est particulièrement dangereux ! Vous avez eu de la chance que je vous rencontre ma Demoiselle ! Sa respiration saccadée entrecoupait ses paroles, ainsi qu’une légère toux favorisée par l’humidité environnante. Son ton, lui, se voulait moralisateur, bien qu’il se souvînt l’importance de ne guère dénigrer les femelles. Femmes. Femmes et non femelles. Engoncé dans sa chemise déchirée, il tendit une main à serrer, inspirant une dernière large goulée d’air avant de dire : Redoak, pour vous servir, enchanté. Et vous ? ». |
| | | Emrys Emrys | Mer 13 Mai - 13:13 | |
| Les yeux clos et humides, Emrys attendait le coup fatal porté par l’animal, mais ce dernier tardait à venir. Ouvrant un oeil, elle remarqua alors qu'une silhouette s'était interposée entre elle et la bête ; trop focalisée sur sa terreur, elle ne l'avait même pas entendu débarquer ! Une voix d'homme lui intima de se reculer, la jeune femme s'exécuta et se décala de plusieurs pas sur la gauche, très lentement pour ne pas attirer l'attention du fauve. Mais ce dernier semblait maintenant aux prises avec son nouvel opposant ; bien plus grand et large que la Styrge, il était probablement une proie bien plus intéressante pour l'Ouarbin ! Profitant de s'être fait quelque peu oublier, la blanche se pencha en avant pour récupérer sa cape et son arc, toujours aussi lentement et ses yeux ne quittant pas l'affrontement des deux mâles.
Emrys plaqua une main sur sa bouche pour retenir un cri lorsque l'animal esquissa une attaque, atteignant l'homme au flanc. Mais celui-ci ne sembla que superficiellement touché, et au lieu de représailles, il se contenta de ficher sa dague dans un arbre à l'opposé d’eux, attirant l'attention de la bête ailleurs. Le moment d’après, sa main se faufila pour trouver celle de la jeune femme, et dans un souffle, il la tira avec lui vers l'avant dans une course folle aux travers des broussailles. Encore sous le coup de l'émotion et de l'adrénaline, la jeune blanche se laissa faire et suivit son sauveur, qui l'emportait loin du danger mortel auquel elle avait échappé de justesse ! Ils coururent sur une distance assez conséquente, s’enfonçant plus avant dans la jungle, jusqu'à ce que le bougre fasse halte, visiblement hors d'haleine. La Styrge était essoufflée elle aussi, mais apparement moins que lui, dont la respiration saccadée et sifflante était entrecoupée de quintes de toux. Il finit par lui faire la morale d’une voix toujours haletante, et la demoiselle baissa les yeux comme une enfant grondée, consciente de la stupidité de ses actions.
"Je... Je récoltais des plantes médicinales. J'ai baissé ma garde et je me suis laissée surprendre..."
Une Styrge prise par surprise au milieu de la nuit, c'était un comble ! Sa vue et son ouïe étaient sensés être inégalés sous la lumière de la lune, mais elle manquait visiblement d'entraînement... L'homme reprit son souffle et se redressa, tendant la main en se présentant sous le nom de Redoak. Emrys resta en retrait et observa la main tendue avec hésitation, mais décida finalement de ne pas s'approcher pour la serrer. Elle était déjà tombée plusieurs fois dans le piège d'inconnus trop avenants, prétendant la sauver pour mieux la détrousser ensuite, et l'excès de politesse du brun attisa sa méfiance plus qu'autre chose. D'autant qu'il ne lui avait pas révélé la raison de sa présence au beau milieu de la jungle à une telle heure...
"Merci... Merci de m'avoir sauvée. Je-je m'appelle Aïa..."
Ce nom d'emprunt lui était venu spontanément, une contraction féminine de celui de son frère adoré. Gardant ses yeux sur l'inconnu, elle l'étudia un peu mieux, profitant de la pénombre pour l'observer sans que lui ne puisse en faire autant. Des oreilles ornaient sa chevelure, serait-il Changeforme ? D'après les maigres connaissances de la Styrge, ces créatures avaient mauvaise réputation... Ce qui la mit d'autant plus en alerte. Elle cherchait un activement un échappatoire, qui se présenta finalement lorsque le dénommé Redoak se plia une fois de plus en deux pour reprendre son souffle. Il ne semblait pas feindre, il était épuisé et il y avait donc peu de chance qu'il se lance à sa poursuite ! Aussi, sans demander son reste, Emrys profita de cet instant d'inattention de la part du brun pour lui fausser compagnie, courant dans les broussailles pour retrouver la civilisation. Elle ne saurait jamais s'il lui était hostile ou non, mais dans le doute... Elle avait pris la bonne décision.
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