Lieux Notables - Sahl

Dangerosité : ★★★★✩


Le gouffre des Trépassés est avant tout connu pour être la frontière naturelle entre Sahl et les Terres Maudites, mais c'est aussi une formidable et insondable crevasse qui rescelle bien des mystères. On en entendit parler pour la première fois par les bardes chantant la légende de la formation d'Ezylone telle que nous la connaissons aujourd'hui, dans un passage narrant le combat entre deux Chimères. Cet affrontement aurait été si violent qu'il aurait déchiré la terre jusqu'en son cœur de la cordillère de Maku jusqu'à frôler le royaume de Mû. Heureusement pour le peuple aquatique d'aujourd'hui, la fissure s'est arrêté avant de rencontrer la mer intérieure, sans quoi, celle-ci n'existerait plus de nos jours.

Si l'on oubli ballade historique et marqueur géopolitique, on découvre un espace profond de plusieurs kilomètres. Celui-ci est parcouru de ponts et corniches naturelles susceptibles de s'effondrer à tout moment, ainsi que de grottes et tunnels creusés ou non par les Ezyloniens au fil des ans. Il se dit que dans les profondeurs insondables de la crevasse, on trouve les trésors des premiers bandits, que la Famille y aurait sa propre cachette, si profondément située qu'aucune lumière naturelle n'y parviendrait et que l'air y serait si glacial qu'on aurait vite du mal à respirer.

Partout, le long des parois, on trouve torches et lanternes allumées, preuve du passage continu de marchands, de vagabonds, et surtout de mécréants se dirigeants vers les Terres Maudites pour s'y cacher après avoir commis leurs méfaits.

Si vous souhaitez traverser, il existe deux passages plus ou moins sûrs. Le premier, nommé la passe des loups se situe en amont, proche du royaume de Mû, sous la forme d'un goulot à peine assez large pour faire traverser une carriole. L'endroit est parfait pour une embuscade, ce qui décourage souvent les voyageurs de l'emprunter. Les malfrats, en revanche, hésitent beaucoup moins ! Le deuxième est une relique de Meneris - aujourd'hui les Terres Maudites - et se trouve beaucoup plus bas, aligné à hauteur d'Eorial. Ce splendide pont de pierre encadré de statues semble survivre au temps par miracle, est large comme deux routes, mais surveillé par un groupe de coupe-jarrets exigeant un droit de passage.

Dangerosité : ★✩✩✩✩


Il était une fois Felix de Lacroix, un noble Sahlien tombé amoureux d'une des plus belles femmes de la Technopôle : Anastasia Lazy. Mais cette femme, dont il ne pouvait détacher le regard, ne courrait qu'après une chose, et ce n'était pas lui, loin de là même ! Seule la connaissance avait de l'importance à ses yeux et le seul moyen que trouva ce pauvre homme qui ne savait même pas lire pour se rapprocher d'elle fut de construire un immense bâtiment près d'Eorial et de le remplir avec tous les livres existant en Ezylone dont il parvint à se procurer un exemplaire.

Pour l'architecture, il s'inspira des lieux de prières : une grande pièce rectangulaire sombre et haute de plafond finissant sur une nef privée avec un foyer et de grands fauteuils pour recevoir durant les mois froids. D'impressionnants vitraux colorés représentant les Chimères rendent la luminosité du lieu presque mystique, et à la place des bancs, d'immenses étagères remplies d'ouvrages au cuir usé recouvrent toute la surface disponible.

Par crainte d'être volé ou inquiété à cause de cet étalage de moyens, il recruta quatre gardes loyaux chacun doté d'une arme et d'un caractère différent qu'il entreprit de payer grassement pour leurs services. Au fil des ans, ces hommes devinrent même des amis avec qui il conversait couramment. Ce sont d'ailleurs ces derniers qui le consolèrent lorsque, un an à peine après avoir réussi à conquérir Anastasia, l'érudite, enceinte, perdit la vie durant le voyage par bateau qui la ramenait à Sahl après une grande réunion des Technologues à la Technopôle.

L'on ne retrouva jamais ni le corps ni les bagages de cette grande chercheuse, et Felix ne put se raccrocher qu'au Bibliotemple et à ses gardes. Il apprit seulement quelques années plus tard, il y a de cela un an, que sa défunte épouse avait accouché avant son retour et que sa fille était en vie, élevée en secret à la Technopôle par ses grands-parents. Il a promis l'accès à sa collection à celui ou celle qui retrouverait l'enfant pour qui il continue d'engranger tout le savoir écrit d'Ezylone.

Dangerosité : ★✩✩✩✩


Si vous n'avez jamais entendu parler de l'Eden, pas d'inquiétude, c'est même plutôt un fait rassurant ! Ce grand lacs sombre, entouré de saules pleureurs majestueux, est l'un des secrets les mieux gardé des Sahliens bien que peu en connaissent la localisation exacte. La couleur si trouble de l'onde est due à de nombreuses algues tandis que la surface est parsemée de gros nénuphars dont les fleurs immaculées tranchent nettement dans ce paysage. Ces eaux sont habitées par la plus grande communauté de Sirènes d'eau douce d'Ezylone.

L'endroit doit son nom à la créatrice de cette communauté : Angys Eden, une Aelle liée au plus vieux des saules dont les branches se noient dans les eaux troubles. Il naquit entre cette femme et une Sirène dont les parents avaient trouvé refuge dans le lac une profonde amitié ainsi qu'un but commun : créer pour ces familles sans foyers un lieu où il fait bon vivre. C'est ainsi que l'Eden vit le jour : des maisons furent façonnées dans les parois et formations rocheuses du fond du lac, bien cachées au milieu des algues. Elles accueillirent progressivement deux, six puis un total de seize familles qui y trouvèrent le bonheur et s'y épanouirent jusqu'à ce que la communauté dépasse les deux cents individus.

La particularité de l'Eden est l'échange de services qu'elle entretient avec les villages les plus proches. En contrepartie du silence sur l'existence de la communauté leur garantissant une certaine tranquillité, les habitants du lac partagent avec eux les ressources des eaux. Mais ce n'est pas tout, à force de converser, les traditions des terrestres et des aquatiques se sont mêlées, créant un cadre étonnant qui n'existe nul part ailleurs en Ezylone. On trouvera ainsi dans les villages avoisinant des plats et accessoires, vêtements, à base d'algues et autres plantes aquatiques fraîches, séchées, tissées ou tressées, enduites de vernis, et même parfois teintes selon un savoir faire unique.

De nombreux bardes se seraient inspiré de cet endroit magique dont voici la comptine la plus connue :

"Par la terre et la mer nous sommes liés,
Protégés des dangers par un commun souhait de paix.

Deux parties incomplètes d'une communauté,
Devenues une seule et même volonté.

Suivez la mélodie du vent entre les roseaux,
Trouvez notre sanctuaire caché sous les eaux.

Vivez notre rêve, partagez nos idéaux,
L'Eden saura alors guérir tous vos maux."

Dangerosité : ★★★★✩


Bien avant de parvenir au Gouffre des Trépassés, il vous faudra traverser un endroit moins agréable que les plaines verdoyantes observées jusque-là. Dans les Marais Désolés, rien ne pousse, et les êtres vivants sont à l'image du paysage, sinistres et glauques. La brume et les croassements des corbeaux seront vos seuls compagnons de route, si l'on oubli les bandits qui se cachent dans les recoins sombres pour dépouiller les marchands désireux de gagner la Technopôle et Himabaha par la voie terrestre.

Les rares villages établis non loin sont montés sur pilotis pour garder leurs habitants au sec. Puisque les cultures sont impossibles ici, ces derniers se sont spécialisés dans l'élevage de Wufflons et la collecte de certaines herbes marécageuses. Les premiers temps furent compliqués et coûtèrent cher aux villageois qui achetaient céréales et paille à la capitale. Mais petit à petit, ces bêtes élevées près des marais prouvèrent leur capacités à supporter leurs conditions sans aides. Ces herbivores sont plutôt élevées pour leurs cornes et leur cuir. Leur viande est généralement consommée par les éleveurs tandis ce que les autres villageois se contentent des algues, racines, rongeurs et petits poissons qu'ils cueillent attrapent et pêchent pour survivre. Ces petites gens vivent très simplement de ce qui les entourent. Sédentaires, ils ne quittent que rarement l'endroit où ils sont nés, que ce soit par manque de moyens ou de connaissances sur le monde d'Ezylone.

Les plus désespérés de ces pauvres hères sont envoyés remuer la vase pour tenter d'y trouver une espèce des grenouilles dorées. Cette espèce rarissime de batracien est capable de produire une substance appelée "Miracle Bleu" qui peut soigner une blessure non-létale en une fraction de seconde par l'ingestion de cinquante centilitres de cette substance. Toutefois, celles-ci ont développé un moyen de se défendre particulièrement efficace. Leur peau étant couverte d'une substance toxique proche de l'acide, elles se jettent sur leurs agresseurs quand elles se sentent en danger. Grâce à cet avantage que les Chimères leur ont offert, peu de prédateurs, en dehors de bipèdes, osent s'en prendre à elles.

Le plus surprenant, si on omet la volonté de ces petites gens à vivre dans un tel lieu plutôt qu'au cœur des plaines, ce sont ces grandes silhouettes fantomatiques qui fendent le brouillard sans jamais se plaindre. Les Échassiers, nommés ainsi car ils parcourent les marais sur de longues perches les plaçant hors d'atteinte de ces vicieux batraciens, s'enveloppent dans de grandes et chaudes capes pour se protéger de l'humidité. À l'aide d'épuisette et de filets à larges mailles, ils remuent la tourbe et espèrent capturer quelques petits poissons, des algues nutritives, mais surtout des grenouilles dorées. La capture d'une seule de ces petites bêtes rapporte très gros et permet de vivre convenablement, voir de quitter la pauvreté de ces lieux pour les plus motivés. Les vendeurs de Miracle bleu parviennent généralement à tirer deux litres par jour durant deux ans avant que les captifs ne décèdent de leur condition de vie peu adaptée. Au prix de deux pièces d'or le flacon de cinquante centilitres, on peut comprendre que certains s'acharnent jour après jour dans les marais dans le vain espoir d'en attraper ne serait-ce qu'une.

Ce n'est toutefois pas évident, car ce ne sont pas les seuls squatteurs du coin, et tomber de ses échasses est rarement bon signe. Outre les blessures collectées lors de rencontres avec des rochers, avaler de la vase peut s'avérer mortel, et on ne parle même pas de ceux qui finissent au bas du gouffre pour ne pas en avoir vu les bords dans la brume. Beaucoup de risques pour un maigre bénéfice donc, mais lorsque l'on a à peine de quoi survivre, on se laisse facilement tenter.

→ Si le Miracle Bleu vous intéresse, les villages proches du marais en vendent régulièrement au prix indiqué plus haut. N'ayez cependant pas l'audace de les voler, car ils protégeront leur gagne-pain au péril de leur vie.

Dangerosité : ★★★✩✩

Le Pont des Âmes fut construit pendant l'âge glorieux de Meneris pour servir de route marchande de Sahl vers sa capitale dont le nom a désormais été oublié. Sensé représenter son opulence et ses avancées dans certains domaines tels que l'architecture et les sciences, la construction fut à l'époque un grand projet où l'on ne compta pas à la dépense. Aujourd'hui, il n'en reste que l'avant-poste, la structure, les murets, gouttières et pavés, ainsi que certaines des innombrables statues qui l'encadraient autrefois. Celles-ci, à l'effigie d'habitants de différentes races, sont pour la plupart brisées ou couvertes de mousses et de ronces, mais on peut encore observer le travail méticuleux de l'artiste qui les a sculptés, que ce soit dans leurs expressions ou dans les vêtements aux multiples détails fascinants.

Le passage, large comme deux charrettes, est le seul à permettre aux caravanes un accès sûr où elles ne risquent pas de subir un éboulement ou de sombrer dans un fossé. L'allée est encadrée de gouttières de deux mètres pour évacuer l'eau par des orifices placés à intervalles réguliers. Malheureusement, les mauvaises herbes les bouchent désormais par endroits, créant de larges flaques stagnantes où les moustiques s'accumulent, prêts à attaquer les pauvres passants. Les gros pavés qui composent son sol sont encore assez stables bien qu'ils s'ébrèchent par endroit, obligeant les voyageurs à ralentir l'allure et donnant l'avantage au groupe de bandit qui a pris possession de l'avant-poste.

Ceux-ci sortent alors de leur cachette pour réclamer la taxe de traversée, armée jusqu'aux dents et souvent peu disposés à négocier. Ils possèdent de nombreux éclaireurs qui repèrent les groupes en approche, leur permettant de s'adapter avant leur arrivée. La plupart des marchands qui se voient obligés de prendre la voie terrestre connaissent leur existence et s'en sont accommodés, préparant une bourse afin de passer sans difficultés. Pour ceux qui découvrent ces hors-la-loi pour la première fois, la sentence sonne comme un glas :

Origines


Construite par le Roi Edgemont en personne, il s’agit d’une ancienne prison sous-terraine qui porte bien son nom. Construite début 425, elle servait à ce cruel souverain à y enfermer les prisonniers de guerre et les opposants à son règne ; rares sont ceux qui en ressortaient, souvent les deux pieds devant… La plupart disparaissaient dans les entrailles de cette prison tout simplement. Elle fut abandonnée lorsque Sahl devint alors une monarchie constitutionnelle.

On dit néanmoins que la rancœur de ces anciens prisonniers hante encore les lieux et qu’on peut encore entendre les cris d’autrefois.

Lieu & fréquentation


Plutôt désert, il est aujourd’hui plutôt fréquenté par des gens mal intentionné ou en fuite… Les bruits et l’ambiance du lieu n’encouragent personne à s’y établir, ayant de quoi inquiéter même le plus valeureux des guerriers. Elle se trouve à l’équidistant entre les côtes de la baie des pirates et Cirdania.


Description


Deux tours à moitié détruites entourant une entrée imposante menant dans les profondeurs, voilà de quoi elle ressemble de l’extérieur. Muni de système, heureusement hors d’usage, permettant de faire effondrer l’entrée en cas d’évasion, le lieu est tombé en ruine, mais reste un témoin de passé et un bien triste rappel de l’avidité des anciens dirigeants. Avec plusieurs étages, plutôt spacieux, sous terre, les plus dangereux prisonniers, du point de vue du roi, étaient enfermés au plus profond de la terre, près des salles de torture. On raconte même qu’en ces temps, des combats à mort entre prisonniers étaient faits et que le survivant avait droit à un jour de plus à vivre. Mais il s’agit plus de rumeur, ayant enflé avec le temps que de véritables faits. Mais rien ne pourra contester par contre, les anciennes taches de sang incrusté dans la mousse et la pierre, teignant de véritables parcelles de sol et de mur, en rouge/brun. L’odeur y reste infâme et on y retrouve encore régulièrement un squelette incomplet dans un coin. Hélas, il arrive aussi de retrouver des cadavres plus récents sans connaître la cause de leur mort, il est facile de commettre un crime dans un tel endroit, là où personne ne vous entendra crier.


Notoriété


Connu de tout Ezylone, ce lieu reste plutôt douloureux dans la mémoire de la région et de ses voisins directs.