[Quête] Et tu redeviendras poussière... [& Zei]

Quête : Et tu redeviendras poussière

Je dois avouer que trouver les lieux vides m'ôte un léger poids de la poitrine. Et à voir Shäan revenir dans une robe qui serait capable d'accrocher un peu trop le regard si je ne faisais pas attention, je finis par me sentir beaucoup plus serein. Oui, on dirait que désormais, tout est aligné pour que cette dernière soirée à la Technopôle soit effectivement très agréable. Ce que les deux bouteilles de champagne viennent confirmer.

Je sors directement deux verres adaptés pour cette boisson pétillante et accompagne la jeune femme jusqu'à la terrasse. Et comme je ne vais sûrement pas laisser une invitée faire le service, j'ouvre l'une des bouteilles déposées avant d'en verser le liquide dans chaque verre. La question de Shäan associée à sa remarque me fait légèrement sourire. Il faut dire que son apparition dans la matinée a bien bouleversé tout mon emploi du temps et ses quelques provocations n'ont pas participé à me rendre particulièrement patient. Non pas que je compte déroger à mes bonnes manières, mais on n'en n'est plus vraiment à nos débuts tous les deux n'est-ce pas ?

Une fois les deux verres remplis en mains, je me rapproche du fauteuil où Shäan s'est installée et me place sur le côté, légèrement en arrière. Ramenant l'un de verres devant elle pour qu'elle s'en empare, je rapproche mon visage de sa chevelure ébène pour lui répondre.

- "Voilà qui est embêtant. Voyez-vous, je n'ai pas pour principe de laisser une invitée insatisfaite."

Ce qui est beaucoup plus simple quand on se contente de ne jamais inviter qui que ce soit. Mais, disons qu'il s'agit d'un cas de force majeure. Et étrangement, une fois le malaise face à l'état de l'appartement passé, je ne suis pas mécontent de la présence de la chasseuse de trésors. Ce serait même plutôt l'inverse.

Je me redresse en suivant pour trinquer avec elle et prendre une gorgée de cette boisson qu'elle sait parfaitement choisir, avant de poursuivre.

- "Par chance, la viande n'est plus en état de s'enfuir et les carottes ne savent toujours pas courir alors, on devrait bien pouvoir les laisser de côté encore un moment. Le temps que l'on assouvisse une partie de votre appétit."  

Ma voix se fait plus provocante et en même temps que je prononce ces mots, je prends appui sur l'un des accoudoirs qui n'était déjà plus très droit. Désormais plus proches, ma main libre se glisse alors dans le cou de Shäan, mes doigts s'entremêlant au passage à quelques mèches de cheveux. J'en profite pour rapprocher mon visage de celui de mon invitée et venir lui dérober un baiser. Aucune marque d'hésitation dans ce geste. Je ne suis pas d'humeur à m'éterniser en de trop nombreuses paroles ce soir.

Quête : Et tu redeviendras poussière

Malgré notre passé, Shäan ne me parait pas être de ces femmes faciles à avoir. Même quand tous les signaux sont au vert, elle affiche toujours cette parfaite indépendance qui me laisse penser qu'elle peut revenir sur sa décision à tout moment. Et je crois bien que c'est exactement ce que j'adore. Ce qui fait que ce moment, où je sens ses bras nous rapprocher encore un peu plus alors que ses lèvres se font réceptives, est aussi satisfaisant.

Évidemment, la suite annonce de me plaire toujours plus. Et ce ne sont pas ces provocations qui précèdent un nouveau rapprochement qui risquent d'avoir l'effet inverse. De nouveaux fourmillements électrisants me parcourent le corps à chaque fois que ses lèvres se posent sur moi.

- "Cette possibilité n'a pas l'air de trop vous déranger."

Par contre, il y en a d'autres qui la dérangent davantage puisqu'elle stoppe sa progression aux sons qui viennent d'en bas. Il faut admettre qu'ils auraient pu se montrer un peu plus discrets. Mais évidemment, je n'ai actuellement pas la moindre envie de parlementer et c'est donc sans la moindre résistance que je suis ma partenaire jusqu'à ma chambre.

- "Il ne faut pas leur en vouloir, ce sont les mêmes qui doivent payer pour voir quoi que ce soit, ils n'ont sûrement pas pu se contrôler."

C'est qu'on ne trouve pas la plus fine partie de la population qui peuple la Technopôle en ce lieu. Cela dit, cette petite interruption n'a pas eu l'air de perturber particulièrement Shäan, puisque c'est d'une façon un peu trop sensuelle qu'elle reprend la suite des opérations.

- "A un stade où il nous reste encore beaucoup de choses à faire."

Je me redresse légèrement, profitant de cette position pour laisser mes mains se faufiler sous le tissu de sa robe, remontant le long de ses jambes. Après quelques instants à profiter de la douceur de sa peau, mes lèvres se joignant rapidement à la partie, la chaleur qui se propage en moi est suffisante à ce que je ne ressente aucune différence de température malgré les vêtements qui recouvrent désormais le sol.

Peut-être bien que ce corps m'avait manqué finalement. Que ce soit la perfection de ses courbes ou l'audace de ses gestes, même les cicatrices présentes sur sa peau réussissent à avoir un côté sexy. Tout ce qu'il faut pour faire monter en moi le désir de toujours plus. Pourtant, c'est avec l'envie de partir à la découverte de son corps comme s'il s'agissait de la première fois que mes doigts jouent en différents endroits, se délectant des différentes réactions provoquées chez mon amante. Alors quand ces échanges de caresses et de baisers agrémentés de provocations un peu trop excitantes ne me suffisent plus, c'est sans hésitation que je passe à la suite du programme, nous unissant à nouveau pour quelques instants de plaisir à l'état brut.

Finalement, c'est au milieu des draps totalement défaits et dans la chaleur ambiante encore bien présente que mon cœur peut stopper son accélération constante, après un certain temps où l'effort qui lui était demandé ne parvenait pas à surpasser les différents signaux euphorisants qui se diffusaient en moi. L'agitation hormonale toujours à son maximum me fait penser que cette excursion à Sabliar ne s'annonce pas aussi désagréable que ce que laissait présager la missive de ce matin. Mais ça, c'est probablement uniquement dû à la présence du corps nu de Shäan encore présent juste à mes côtés.

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Le souffle toujours accéléré par nos ébats, c'est un sourire joueur qui s'affiche à la remarque de Shäan. A cet instant, je me sens juste bien. Sans le moindre soucis venant m'occuper l'esprit. Aucune ombre au tableau. Comme si ma vie était absolument parfaite. Et ça, c'est suffisamment rare pour être noté. Non, ce n'est pas systématiquement le cas après avoir partagé un moment de pure intimité avec une femme. Mais je ne peux nier que ce qui vient de se passer contribue très fortement à mon état de bien-être actuel.

- "Tant que vous continuer à vous tenir dans mon champ de vision de façon aussi attirante, je ne peux que tenir le coup."

Je ne suis pourtant pas le genre d'homme à succomber aisément face à un peu de peau dévoilée, mais en ce qui concerne Shäan, il faut bien admettre que ma résistance n'est pas la même. C'est qu'elle a de nombreux arguments pour me plaire. Ou pour m'horripiler...

Pourquoi faut-il qu'elle sorte ainsi vêtue alors qu'il est évident que nous ne sommes désormais plus seuls dans cet appartement ? Je sors du lit en grommelant, un léger air de déjà vu me murmurant que le repos est désormais terminé. J'enfile mon pantalon sans grand enthousiasme avant d'attraper un t-shirt de lin, plus ample que mes chemises habituelles, pendant que leur conversation ne peut que parvenir jusqu'à mes oreilles.

Je ravale ma terrible envie de répondre par la négative à la stupide question de mon colocataire (par pur esprit de contraction, bien sûr), et passe la porte (non sans avoir tenté de remettre un semblant d'ordre dans mes cheveux) pour observer ce rapprochement qui ne me plait étrangement pas. Cela dit, je ne peux pas lui en vouloir de ne pouvoir résister à la tentation. Des femmes comme Shäan, ça ne court pas les rues dans le coin.

- "Ce n'est pas à moi qu'il faut poser la question. Mais comme tu en as visiblement oublié les bonnes manières, Shäan, laissez-moi vous présenter Ethelson, l'un des responsables de tout ce bazar, pas toujours très fin mais incollable sur les dernières rumeurs qui circulent en ville."

J'allume une cigarette tout en me dirigeant vers la cuisine, n'ayant pas très envie de savoir à quoi Shäan peut bien vouloir jouer en ce moment. En tout cas, le nouvel arrivant proteste déjà, jugeant probablement qu'il est en fait préférable qu'il se présente de lui-même.

- "Eh, non, t'exagère, je peux me montrer parfaitement civilisé ! Et ce ne sont pas de simples rumeurs sans intérêt qui arrivent jusqu'à moi, mais des informations de la plus haute importance ! Mais... C'est vrai ? T'as prévu de faire à manger en plus ?!"

C'est probablement la première fois qu'il pose une main sur une femme de ce standing alors forcément, il a l'air un peu fébrile. Mais une fois encore, je préfère mon contenter d'attraper les ustensiles indispensables à nous rendre des forces plutôt que de m'attarder sur ce qui se passe derrière moi.

- "T'as d'la chance, le vendeur a été plutôt généreux sur les proportions."

J'omets peut-être de préciser qu'il l'a été à ma demande. Bien sûr que j'avais prévu qu'il y ai de quoi satisfaire les autres estomacs affamés qui crèchent ici. J'aurais juste préféré qu'ils arrivent un peu plus tard.

Une marmite dont j'ai gravé le fond par un symbole classique permettant d'accélérer le temps pour une cuisson en quelques minutes, que je dispose sur les plaques que j'alimente en faisant chauffer le charbon utilisé, lui aussi disposant de sa cuve avec son propre dessin pour une diffusion de chaleur bien plus rapide. Je n'ai donc pas grand chose à faire si ce n'est disposer les morceaux de viande dans le fond, ajouter un peu de matière grasse, les légumes régulièrement découpés. Quelques herbes aromatiques que je suis le seul à utiliser ici et il n'y a pas besoin de beaucoup plus.

- "Si vous voulez bien prendre place..."

Un ton peut-être un peu trop pompeux qui vient davantage du désagrément que je ressens depuis cette irruption impromptue que d'une volonté d'épater qui que ce soit, je dispose une partie du contenu désormais cuit dans trois assiettes pour pouvoir les servir.

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Je suis peut-être un peu trop heureux de voir Shäan rendre la tâche ardue à Ethelson. Non mais ce serait beaucoup trop simple autrement ! Et je serais sûrement un peu déçu. C'est donc avec une certaine satisfaction que je la vois finalement s'en désintéresser pour me rejoindre dans la cuisine. Et je ne cache pas une certaine pointe de provocation pour lui répondre.

- "Bien sûr que je le suis, je ne vois pas pourquoi vous pouviez en douter."

J'ai quand même reçu une certaine éducation, et pour être en mesure de rapporter le mariage le plus intéressant pour la famille, il faut savoir remplir certains critères. Mais évidemment, compte tenu de mon rythme de vie, ce n'est vraiment pas ma priorité. D'ailleurs, le mariage m'a toujours semblé être un concept d'un ennui mortel, doublé d'une hypocrisie détestable. Ce qui ne m'empêche pas de faire un effort de temps en temps. Surtout quand en fait, j'en profite également.

Et le repas se déroule de façon bien plus agréable que ce que laissait présager cette intrusion. Je ne comprends pas encore très bien l'intérêt, mais il semblerait que Shäan ait juste eu envie de s'amuser un peu pour quelques minutes avant de se lasser tout aussi vite que cette idée ne lui était apparue. Et je ne vais pas m'en plaindre. Je n'avais pas franchement envie de supporter mon coloc plus longtemps.

- "Je suis désolé, mais je ne livre pas mes secrets si facilement."

Un sourire faussement mystérieux et je me lève de ma chaise une fois ce repas avalé. Je crois que je commençais à avoir vraiment faim. Et maintenant, j'ai évidemment très envie de profiter de ma dernière nuit à passer dans la capitale. Parce que je n'ai pas la moindre idée de ce qui nous attend. Comme je n'ai pas particulièrement l'intention de perdre du temps avec le ménage, c'est sans grandes formes que je m'adresse à mon coloc.

- "Le repas n'était pas gratuit, tu t'occuperas de débarrasser."

Je n'ai en fait pas le moindre doute. Demain matin, rien n'aura bougé et ce sera toujours autant le bordel. Mais cette fois, je m'en fiche totalement puisque je n'aurais pas y vivre pendant plusieurs jours avant que quelqu'un (moi) ne se décide à mettre un peu d'ordre.

Tout en donnant mes instructions (qui ne seront pas respectées donc), je tends la main à Shäan pour la ramener dans ma chambre, là où tout était bien plus agréable et détendu. Je n'y peux rien, cette rencontre absolument pas prévue a réussi à me crisper bien plus que je ne l'aurais voulu. Alors quand on peut enfin regagner en intimité je me sens finalement un peu plus à l'aise. Suffisamment pour que ma main libre revienne jouer avec quelques unes de ses mèches de cheveux.

- "Alors, avez-vous regagné assez de forces ?"

C'était bien son excuse pour se ruer faire la connaissance de l'importun non ?

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On ne peut pas dire que je me soucie particulièrement de savoir si nous sommes réellement seuls dans l'appartement, et Shäan n'en semble pas plus gênée. Ce serait peut-être même l'inverse... Quoi qu'il en soit, cette première partie de la nuit fut aussi agréable qu'annoncée. Mais la suite fut un peu plus étrange. Je ne suis pas sûr de bien comprendre sa question. Parce qu'on ne se voit pas beaucoup plus souvent me parait être une réponse à peu près évidente. Mais compte tenu du temps qu'il me faut avant de trouver le sommeil, j'imagine que ce n'est pas aussi simple.

Je ne saurais dire si c'est la suite du programme ou la présence de la jeune femme dans mon lit qui m'empêche de dormir correctement, mais quand j'ouvre à nouveau un œil (le bon), je suis assez étonné de voir que le soleil se lève déjà. Et que je suis désormais seul dans les draps. Il me faut quelques minutes avant de réussir à émerger complètement. Ce n'est que l'odeur alléchante provenant de la cuisine qui réussit à me motiver à me bouger pour de bon. Je me prépare rapidement, me souvenant entre temps qu'on n'a pas toute la matinée non plus, et je troque cette fois mon costume habituel pour des tissus plus légers et plus amples, davantage conseillés pour ce qui nous attend.

- "Eh bien, vous paraissez tout aussi douée derrière les fourneaux. Il y a longtemps que je n'avais pas connu de réveil aussi motivant."

Et cette fois, ce n'est pas la tenue qu'elle arbore qui motivent mes mots. Je n'ai plus vraiment pour habitude d'avoir autre chose que du café dans l'estomac en quittant cet appartement. Café que je prépare au passage, je pense que je vais en avoir besoin. On remarquera d'ailleurs que je suis étrangement de bonne humeur pour un matin malgré la suite du programme qui ne me met pas des plus à l'aise. Retourner dans l'antre même des Scorpions, accompagné qui plus est, ne s'annonce pas une tâche particulièrement aisée.

Après ce petit déjeuner pris bien plus tranquillement que le repas de la veille (c'est qu'il n'y a personne de levé à cette heure-ci), je termine de préparer quelques affaires qui pourront nous servir, refait le lit (plus par habitude que par réelle nécessité), reprends une dernière tasse de café (on ne sait pas quand est-ce que je pourrais de nouveau en boire) et... Il va bien falloir se décider.

- "Si tout est prêt de votre côté, il est temps de quitter la Technopôle. Notre moyen de transport doit déjà nous attendre au port. Ils débarqueront à Sha'Lu. Pour la suite, nous verrons avec ce qu'il y a sur place. Vous connaissez bien Sabliar ?"

Je termine de remplir mes poches de différents objets indispensables (dont un paquet de cigarettes) avant d'ouvrir la porte d'entrée (et donc de sortie), paré pour ne pas revenir avant un certain temps.