L'invitation de Sang-Bleu [Initiation Okean]

L'invitation de Sang-Bleu

[Initiation]

Tout se passait bien, voir le sourire des gens me rassurait, moi qui m’attendais ai plus de méfiance, je ne voyais nulle méchanceté. Quelques invités semblaient même, de ce que je pouvais en voir, avoir le même âgé que moi, parfois juste un peu plus ou un peu moins. Bien qu’en réalité, je n’avais que l’apparence pour juger, on me demandait parfois des poses un peu plus fantaisistes que ce que j’avais l’habitude, mais je me prêtais au jeu…. Cela changeait des classiques que j’avais l’habitude déjà dans mon village. D’entendre parfois des rires me montrait que je n’avais pas grand-chose à craindre finalement. Mais quand je commençais à m’habituer au rythme de cet événement, à cette joie environnante, un bruit de verre se fit entendre, me faisant sursauter. Des échos s’élevèrent rapidement dans la salle, cela était dû à un individu arborant des végétaux, je crois qu’il s’agissait d’un sylvain… Mais celui-ci était effrayant, non pas de par son apparence, mais du fait de l’expression qu’il arborait et de sa voix portant si loin, qu’il était difficile de ne pas l’entendre. De par ma taille, et même si j’étais sur mon estrade, il m’était difficile de voir quoi que ce soit, un attroupement s’était rapidement fait… Il était plus facile de deviner la situation avec les éclats de voix qui s’en échappait, la première appartenant à notre référente de salle et la seconde, bien plus grave, a celui dont la fierté était blessée.
« - Je suis navrée si l'un des membres de notre personnel, ou des artistes, vous a causé du tort, monsieur. Si vous voulez bien m'accompagner, je vais vous proposer un dédommagement et de quoi vous changer.
- Vous vous rendez compte de ce que cet imbécile a fait ?! Cette veste vaut bien plus que tous les salaires que vous n'aurez jamais ici ! Et puis qu'est-ce que c'est que ça ? »
Je n’eus pas vraiment le temps de réfléchir au sens de ces mots que je vis rapidement l’individu devant moi, m’attrapant le bras, me tirant sans ménagement, me faisant marché alors que je me débattais comme je pouvais, trébuchant plusieurs fois… J’étais vraiment petit par rapport à cet individu imposant, qu’est ce que je pouvais bien faire à part subir… Et ce n’est pas mes quelques filaments de méduse sortant de mes cheveux et lui touchant le bras qui pouvait y faire grand-chose ; que peut faire une méduse contre l’écorce ? Les larmes avaient déjà commencé à couler avant même d’atteindre le verre brisé. Je criai quand mes pieds rencontrèrent les bords tranchants de la matière transparente repartie en tant de morceaux différents. Quand enfin il s’arrêta, je pus souffler, les larmes gorgeant mes yeux et coulant sur mes joues, je ne bougeais plus, car j’avais mal, comment je pourrais ne serait-ce faire qu’un pas dans cette situation ?
« - Vous trouvez que c'est un spectacle à montrer à des enfants ? Vous êtes pourtant bien au courant qu'il y en a ce soir ! Tous ces organes apparents, c'est dégoûtant, écœurant, ça n'a rien d'une œuvre d'art et encore moins d'un divertissement ! Ma fille risque d'en faire des cauchemars pendant des semaines ! »
Je le fixai un instant, avais-je le droit de me défendre ? Par instinct, ma bioluminescence se mit à clignoter de manière non synchronisée (sous forme de méduse, ça fait un rond, mais sous cette forme, c’est un peu plus le bazar) …. Cela servait dans les profondeurs, quand je n’étais pas encore tel que je suis maintenant, a mes frères et sœurs, afin d’apeurer le danger…. Je le regardai, les yeux gorgés de larme, la voix tremblante, essayant de ne pas flancher, criant autant que je le pouvais.
« - Lâché-moi ! »
C’était bien le plus urgent. Je regardai mes pauvres pieds sur le sol en verre brisé puis le fixa à son tour, j’avais déjà crié, je ne pouvais plus, mais ma douleur et la colère se sentait dans ma voix.
« - Est-ce que vous auriez aussi fait aussi marcher pied nu votre fille sur du verre brisé ? C’est ça l’exemple que vous voulez lui donner ? »
Essayant de me reprendre, je m’exprimai plus calmement malgré les larmes, je pensai à Itiamin…
« - Vous savez, monsieur, la première chose que j’ai vue de ce monde, c’est mes frères et sœurs, pères et mères, autant d’étoiles dans la nuit des profondeurs de la mer. La première chose que j’ai entendue, c’est le chant des baleines…. Je n’aurais jamais pensé à ce moment-là, devant des choses si belles, qu’il était possible qu’il existe des êtres aussi moches que vous, moche de cœur, bien plus apte à mépriser la vie, aussi petite soit-elle, que de l’apprécié. »
Je ne pouvais en dire plus, mes larmes redoublèrent, j’avais mal, j’étais tendu, une boule dans la gorge… Des clignotements lumineux demandant à ce moment-là, de l’aide.

@Tenebreuse

L'invitation de Sang-Bleu

[Initiation]

Je ne pouvais pas bouger, les larmes coulaient sur mes joues, j’avais beau essayer de les essuyer, cela ne servait pas à grand-chose, j’avais si mal… Comment me sortir de là ? Quand je sentis qu’on me poussa, rien d’autre que le malappris et son fameux dégout, je hoquetai de douleur. À travers l’eau salée de mon être, je vis, de manière barbouillée, que l’individu essuyait ses mains dans son pantalon. Comme si j’étais un simple détritus, un indésirable, si dégoutant que même me toucher signifiait se faire contaminer. Une femme arriva, c’était un personnage important, un silence se fit… Je la vis également quand enfin, à ma hauteur, elle et ses acolytes arrivaient, je peinai à reconnaitre le triton qui était venu dans mon petit village. Mes les gouttes ne pouvaient dissimuler le tintement des bracelets en or, la peau grise et soyeuse, ces écailles reflétant l’environnement, la chevelure de vapeur et de nuage…. La sagesse autant dans les gestes que dans les paroles. Elle ne faisait pas un scandale devant tous, les invitant plutôt à continuer la fête, à aller ailleurs, c’était sans doute effectivement mieux… Le spectacle de quelqu’un ayant la plante des pieds coupé par des éclats de verre et mettant donc du sang sur le sol n’était pas des plus joyeux, sauf pour les personnes cruelles, j’imagine. Enfin, je vis du coin de l’œil que le garde du corps vint vers moi, me soulevant facilement, me mettant ainsi hors de portée des éclats coupants. Je sentis qu’on me trimballait, j’avais du mal à m’arrêter de pleurer, mais au moins, je n’étais plus aussi apeuré, calmant progressivement mes signaux lumineux jusqu’à leur extinction complète. Enfin je fus assis sur un siège, le garde me prévenue qu’il allait donner des soins a mes pieds, je ne pus que hocher de la tête, prenant sur moi pour essayer de ne pas trop bouger bien que ce fût difficile… Je n’écoutai que d’une oreille ce qui se disait à côté de moi.

Je compris essentiellement que l’individu n’était plus le bienvenu ici sauf sa fille et qu’il s’appelait Mildred. Les soins faisaient effet, je ne pourrais pas remarcher de suite, mais la douleur était au moins, un peu atténuée. Je demandai au garde s’il n’avait pas un mouchoir ou quoi que ce soit pour se moucher, il répondit par la négative alors que la maitresse de maison poussa d’un coup un soupir et s’asseyait à son tour, semblant lasse de son rôle. J’essuyai mes larmes par le revers de mes manches du coup, me contentant de renifler sur place, le nez pris, les yeux encore mouillés.
Le garde escorta le déplorable individu alors que regardant de tout côté, je cherchais quelque chose pour me désencombrer le nez, mais je ne voyais rien de très utile a ce dessein, je devrais donc faire avec. On n’était plus que trois dans la pièce, bientôt que deux quand le triton se vit congédier pour rassurer les autres artistes, devrais-je le suivre ? Mais avec mes pieds… Ce face-à-face me mit mal à l’aise au début, devant une si grande beauté, elle avait l’air gentille. Elle s’excusa de son inaction, mais peut-on vouloir aux gens de croire un peu aux autres ? On ne devrait jamais s’excuser d’espérer, ses yeux avaient l’air déjà si fatigués. Elle soupira puis me sourit, une voix calme et posée, chaleureuse, tout le contraire de ce que je venais de vivre ; c’était rassurant.
« - Je ne me suis pas présentée, je suis Cassiopée Rentia, la bienfaitrice de tous les artistes d'Ezylone. Il me semble que tu es venu accompagner. Veux-tu que l'on prévienne ton père ? Où te sens-tu capable de continuer ? Je sais que c'est beaucoup te demander après ce qui vient de se produire, mais je compte beaucoup sur ton physique hors du commun pour récolter des fonds ce soir. Sais-tu à quoi sert l'argent collecté ? Te l'a-t-on expliqué ? »
Je réfléchis, reniflant toujours, je ne suis pas très fort, peut être que je pleure trop facilement, mais…. Comment dire non ? Je ne peux pas appeler Itiamin, c’est une chance aussi pour lui et, après tout ce qu’il a fait pour moi, je ne veux pas l’inquiéter…
« - On m’a dit que c’était pour financer l’art dans ton Ezylone que ça soit des concerts ou des expositions. Je vais essayer de continuer, tant que je reste assis à ma place, cela devrait aller. Et puis, malgré ce qui s’est passé, j’ai vu beaucoup de visages bienveillants… »
Je souris bien que reniflant toujours.
« - Alors ne vous excusez pas, je vous remercie de nous avoir donné cette chance a moi et a mon père, je ne veux pas l’inquiéter ou le perturber. C’est la première fois que je quitte mon village Madame, que je vois tant de gens différents et cela m’a permis d’apprendre que même s’il existait des cœurs de pierre, il y a eu bien plus encore de sourire et de rire. C’est plutôt à moi de m’excuser, j’aurais aimé pouvoir faire plus pour tous ces gens si gentils. »
Je la fixe un moment, malgré mes yeux légèrement gonflés.
« - Madame, vous êtes si gentille et belle, comment je pourrais vous en vouloir d’espérer le meilleur des autres ? Dans les océans, mes frères et sœurs sont des étoiles dans la nuit éternelle des abysses. Je n’ai jamais vu la lune si ce n’est dans les livres et les peintures, mais quand je vous vois, je me dis qu’elle ne pas être aussi merveilleuse que vous. »
Je souris de plus belle, bien qu’un nouveau reniflement dût un peu entacher mon discours, je le pensais, voilà tout.

@Tenebreuse

L'invitation de Sang-Bleu

[Initiation]

Son sourire était magnifique, d’une bienveillance évidente, sa bonté brillait tout autant que ma lumière. Mais ce que j’avais dit était la vérité, les sourires et les rires resteraient dans mon souvenir et j’espérais aussi qu’ils seraient bien plus présents dans mes rêves que ce triste évènement m’ayant mutilé les pieds. Bien que je ne puisse pas dire cela avec certitude, car après tout, ma plus grande crainte c’est matérialisé et ceux de la pire des manières. Cela dit, rester là-dessus, maintenant, ne servirait pas à grand-chose, ce n’est sans doute pas cela qui m’épargnera des cauchemars futurs. Elle vint me redresser le menton, yeux dans les yeux, la jeunesse (qui renifle) face à l’expérience. Un murmure comme un souffle.
« - Tu n'as pas à avoir honte, cette situation n'est en rien ta faute et tes performances sont jusque-là sans défaut. Tu manques encore d'expérience, mais je n'attendais pas autant d'implication de la part d'un néophyte de ce genre de soirée. Ce soir, c'est moi qui te remercie d'avoir brillé dans le regard de toutes ces personnes. Je suis certaine que celles qui ont pris le temps de te rencontrer, de te parler et de t'illustrer dans leurs arts se souviendront de toi durant de longues années. Lève la tête, sois fier de ta bienveillance et de tes performances. La route est encore longue, et d'autres incartades t'attendent au-dehors, mais tu y arriveras, je le sais. »
Vraiment, mes performances allaient ? Je souris, rassuré, si même la tenante de la soirée le disait, c’est que cela devait être vrai. Sans doute elle n’attendait pas autant, mais quand on fait quelque chose, il faut la faire bien, plusieurs vieilles personnes me l’ont souvent dite dans le village… Et je suis d’accord avec ces dernières, surtout que tout ceci est important… Elle me remercie d’avoir brillé dans leur regard, mais tous ces spectateurs bienveillants était le plus beau des décors, un décor fait de sourire et de rire, de rêve et d’espérance. J’espère aussi que ma lumière éclairera leur songe pendant longtemps même si rien n’est sûr. D’autres obstacles arriveront, c’est sûr, elle a l’air plus certaine que moi sur ma capacité à les surmontés…. Mais je dois au moins essayer.
« - Tu as ta propre beauté, il ne tient qu'à toi de l'apprivoiser et de l'offrir aux autres en toute confiance. Tu es capable d'illuminer le cœur de tous les Ezyloniens, même les plus endurcis. Persévère et tu brilleras, fais-moi confiance. »
Je souris.
« - Merci. Vraiment, merci. »
Des paroles bien chaudes pour un univers qui parfois semble bien froid face à certains cœurs de glace. Elle m’avait lâché, allant chercher un morceau de tissus aux initiaux gravés. Elle me donna le mouchoir, je lui pris doucement, presque timidement alors qu’elle me dit, gagnant la porte ou trois petits bruits avait été produit.
« - Tiens, garde-le. À chaque fois que tu rencontreras des difficultés, il t'aidera à te rappeler qu'au bout de ce chemin parsemé d'épines, tu parviendras à éclore et à offrir au monde une prestation qui te rendra fier pour obtenir la reconnaissance qui t'est due. Va maintenant, file revêtir la deuxième tenue qui t'a été préparée et reprends ta place. Martin va te porter. Je reviendrais te voir à la fin de la soirée, jusque-là, profite au maximum de cette occasion qui t'est offerte.
- Merci madame, je le garderais précieusement tout comme les souvenirs de cette soirée. »
Je m’essuyai les yeux et me moucha enfin alors que le garde arrivait. Je serais le mouchoir précieusement dans ma petite main. Le garde me porta sur son dos d’abord jusqu’à ou me changer, il dut m’aider un peu, mais rien de bien sorcier. De par ce point, je pris plus de temps à me changer que prévue, mais une fois fait, il me ramena sur ma scène, je souris à mes visiteurs, le mouchoir prés de moi. Je ne pouvais plus poser debout, mais ceux ayant assisté à ce qui c’était passé plus tôt ou en ayant entendu parler, comprenais. Une petite fille vint même me demander si je savais faire de la poésie, je lui répondis par l’affirmatif, demandant sur quoi les vers devaient se poser. Mon cœur se serra quand elle demanda une poésie sur les mamans, les yeux tristes de son père en disaient long sur la nature de cette demande. Mais sans doute sont-ils venus pour soulager la peine qui les tiraillait. Je lui souris.
« - Bien sûr… »
Je prie une inspiration, m’illuminant doucement, mes yeux brillants plongés dans les siens, une couleur rappelant le bois de la bibliothèque ou des navires échoué au fond de l’eau.
« - Ho mère, ho étincelle,
celle de ma vie, de mon âme,
Une que j’espérais éternelle,
Même, la plus belle des dames.

Ton sourire sincère et tes rires,
Sonnait comme une mélodie,
Qui me permettait de guérir,
De tous maux, de toutes maladies !

De ton souvenir, la douleur,
De ta perte, une grande terreur,
Comment pouvoir aimer,
Autre chose que la plus belle des fées ? »
Je fis une pause, elle était triste, larmoyant, je le voyais, je pris une autre inspiration. De la perte de ceux qui restent, je passai aux espoirs de ceux qui sont partis, profitant de mon physique si trouble pour le genre à me donner… Autant l’enfant perdu que la mère qui la cherche.
« - Ho ma fille, si belle face à la lune,
Ne pleure pas, ne désespère pas,
Comment fait l’eau sans écume ?
Comment fait une légion sans soldat ?

Ho ma fille, même si tu ne me vois pas,
Je suis là, dans la chaleur du matin,
Dans la douce lumière, en toi, j’ai fois,
En ta mémoire et ton amour cristallin.

Alors, ma fille, sens-moi dans ton cœur,
Afin que je puisse te voir grandir et sourire,
Car l’amour est du chagrin, la sœur,
Va, ma fille, je veillerais que ta vie puisse fleurir… »
Je souris à mon tour, elle me remercia, le père m’offrait un sourire également malgré son chagrin. J’avais privilégié les sentiments aux nombres de pieds, car je pensais qu’elle ne souhaitait pas un poème parfait, mais du réconfort…. Quelque chose qui ne contredit pas son chagrin, mais lui signifie seulement que ce n’est pas la fin…. Le reste de la soirée passa ensuite bien vite, les visiteurs s’enchainaient, chacun avec une demande différente… Puis tout se vida au fur et à mesure, ne laissant que la fatigue imprimée sur les visages, bien que toujours souriants et heureux. Je me demandais quand j’allais retrouver mon père à présent.

@Tenebreuse

L'invitation de Sang-Bleu

[Initiation]

La jolie tenante de la soirée arriva, me faisant signe. Elle me sourit de son joli sourire, sa beauté était vraiment grande, je l’avais comparé à la lune avec sincérité un peu plus tôt ; c’est sans doute son visage que l’on voit dans le ciel… De quoi faire oublier la noirceur de gens et sa propre douleur, devant une telle bienveillance, comme il doit être si rare d’en croiser. Elle me parla alors, me tendant une plaquette de bois gravé et enchainant ;
« - Tu t'en es très bien sorti Okean, je suis vraiment satisfaite de tes performances ce soir. Et c'est pourquoi j'ai décidé de te faire un autre cadeau.
C'est une lettre de recommandation signée de mon nom. Avec ça, tu auras un peu moins de mal à voyager et te produire. Les compagnies de divertissements devraient te recevoir un peu plus facilement, du moins, je l'espère. Mon nom est encore assez connu pour ouvrir de nombreuses portes.
- Merci beaucoup Madame, cela me sera très utile, c’est un bien précieux présent que vous me donnez.»
J’observais un moment le bois, c’était vraiment inestimable. Cela et le fait d’avoir quelqu’un qui croyait en moi ainsi. Itiamin arrivait vers moi, il semblait content aussi, ça avait du bien se passé de son côté également. Ceci dit, sa mine s’assombrit légèrement quand il vit mes pieds, des yeux pleins d’interrogation.
« - Vous pouvez être fier de votre fils, son attitude ce soir a été exemplaire. Je vous laisse en discuter tranquillement. J'espère que tu te rétabliras vite et que tu ne laisseras pas cet incident t'empêcher de briller. Tu es courageux. Je te souhaite une bonne continuation et de merveilleux voyages. N'oublie pas : à cœur vaillant rien d'impossible. J'espère te revoir un jour, quand tu auras acquis de l'expérience. Au revoir Okean.
- Au revoir madame, merci encore pour l’opportunité que vous nous avez offerte de participer à cette magnifique soirée. »
Elle repartit alors, vers les autres artistes. Itiamin me demanda alors, se baissant pour regarder mes pieds.
« - Que s’est-il passé ? »
Je lui racontai tout doucement, calmement, ne voulant pas l’inquiéter davantage. Il finit par soupirer, me caressant la joue.
« - Tu ne changes pas. Tu aurais pu me demander, cela n’aurait pas été de ta faute. J’aurais aimé que cela ne t’arrive pas.
- Oui, mais, tu sais, c’est moi qui aurais regretté de renoncer. Et puis, je suis content de cette soirée malgré tout ; il y avait tant de bienveillance, tant de gens que je n’avais encore jamais vus, venant de partout… Peut-être que cette personne m’a détesté, mais bien d’autres m’ont apprécié pour ce que j’étais, qui j’étais, et pour cela, jamais je ne pourrais assez les remercié. »
Il sourit, me prenant la plaquette doucement des mains, l’observant un moment, il me fixa tendrement. Même si on n’a pas de lien de sang, jamais je n’aurais pu espérer un meilleur père, un meilleur ami, un meilleur conseillé que lui.
« - Tu as bien grandi depuis notre première rencontre. Je t’aime et t’aimerais toujours comme mon fils. »
Quelques larmes me montèrent aux yeux et on s’enlaça un long moment. Il prie le mouchoir aussi puis je montai sur son dos, il m’aida à me rhabiller arriver au vestiaire. Il fit de même en ville le temps que l’on sorte de Bubble-city, je lui chuchotai à ce moment-là, fatigué ;
« - Père, je vais voyager… Je veux vraiment y aller, j’en suis certain maintenant.
- Je le sais… Tu t’y prépares depuis si longtemps, je suis content que tu aies enfin pris ta décision. Mais je ne pourrais pas venir avec toi, c’est ton rêve, le mien, c’est de voir le tien s’accomplir.
- Je ne vais pas te manquer.
- Bien sûr Okeān, mais les voyages ne sont pas des adieux, juste des promesses de retour avec de grande aventure a conté. »
Je souris puis bailla, fatigué.
« - Il temps de finaliser ton sac alors, cela laissera le temps a tes pieds de guérir. »
Et c’est ce qu’on fit, je pouvais au moins me déplacer dans l’eau, du moment que mes pieds n’appuyaient nulle part, cela allait. Un petit sac, avec la plaque de bois faisant office de lettre de recommandation, quelque vêtement, mon argent durement économiser, quelques provisions, un chapeau de paille que j’avais gagné il y a quelque semaine, on ne sait jamais quand l’on peut se cacher. Le départ fut dur, mais aussi plein de rêve, ou aller en premier, le monde est si vaste. Tout ce que je sais, c'est quand perçant la surface, je pus voir pour la première fois le ciel, si clair et beau…. Bien plus que ce que les livres disaient.

@Tenebreuse