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| [Initiation Redoak] Celui qui ne savait rien et désirait tout. | |
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L'Originelle
| Dim 19 Avr - 13:06 | |
| Celui qui ne savait rien et désirait tout L'homme sortit de son agence, désemparé, traînant des pieds en lissant son bouc. Il jeta un coup d'œil désabusé à sa bicoque, réparé à de maintes reprises, et dont les planches ajoutées faisaient tâche, mais la rendait un peu plus étanche aux fumées nocives des Bas-fond. Il manquait de personnel ces temps-ci. Ses clients, allant du simple visiteur perdu aux riches bourgeois encapuchonné désirant un homme de main inconnu et jetable, se faisaient plus rares dernièrement. Orman Freyus épousseta sa chemise des bons jours, la plus présentable de toute celle qu'il possédait. Il devait trouver quelqu'un pour un client, un jeune homme solide, de préférence. La demande était assez floue au final... Il sortit la note de sa poche pour la relire. "Garde du corps, discret, résistant, un minimum beau garçon, passe-partout." Passe-partout... À quoi était-il sensé reconnaître quelqu'un entrant dans cette catégorie ? Et en était-ce seulement une ? Il observait les passants, toujours pressés, et les traînes misères, qui eux, avaient tout le temps. Il repéra alors un individu qu'il reconnut sur-le-champ comme celui des affiches des personnes recherchées. Tendant le bras vers lui dans un geste évident, il l'invita à se rapprocher de lui : - Hé, gamin ? C'est bien toi qu'accompagnait Loya partout ? Je t'ai déjà vu, là-haut, quand je devais rencontrer des clients, et même plusieurs fois, aux tables de jeu. Et je sais que...Son regard se fit acéré, et son sourire s'étira, l'opportunité était trop belle pour qu'il la laisse passer : - T'as besoin de disparaître, hein ? Ce n'était pas bien malin de le tuer, mais si tu me rends service, je te donnerais une belle bourse d'or, et je soudoierais les gardes pour te faire sortir, qu'est ce que tu en penses ? Tu pourras recommencer une nouvelle vie, y a tant d'autres régions où l'on vit mieux qu'ici ! Et ce porc, il l'avait bien cherché de toute façon. Ce n'est pas moi qui vais le regretter. Il haussa les épaules, se détournant légèrement, et jeta par-dessus son épaule : - Sauf si tu préfères te débrouiller seul. Après tout, quelqu'un comme toi n'a peut-être pas envie de s'abaisser à des petits boulots de bas étages ? Explications Comme tu l'auras compris, tu as effectivement était accusé du meurtre de Van Loya. De ce fait, quelques affiches à ton effigie ont été disséminées dans la Technopole. Oh, pas suffisamment pour que tout le monde te recherche, ta prime n'est pas assez élevée après tout (seulement cinq-cents pièces d'or). Loya n'ayant ni épouse ni famille proche, personne, en dehors des gardes, n'a cherché à savoir qui était le responsable, ce qui explique cette faible prime. Ce qui ne veut pas dire que personne ne te recherche, attention ! L'homme qui t'aborde, Orman Freyus, possède une petite agence d services en tout genre. Ayant besoin de personnel, et t'ayant reconnu, il te propose de remplir un contrat pour lui, en échange de quoi il te fera sortir en plus de te payer pour la tâche accomplie. Voilà une belle opportunité de gagner ta liberté. Je vais également te demander de tirer un dé Action dans la catégorie dédiée ( ici) qui influencera mon prochain post. Bonne écriture ! Si tu as des questions tu peux mp l'Originelle, ou Shäan ~ |
| | | Invité Invité
| Dim 19 Avr - 22:13 | |
| Ses doigts étaient fébriles quand il décrocha l’affiche d’un geste rageur. Une belle gueule, glaciale, les yeux enfoncés dans leurs orbites et cerclés d’un halo noirâtre. Ses crocs grincèrent. « Je ne l’ai pas tué murmura-t-il pour lui-même avant d’enfoncer le papier jauni dans la poche arrière de son futal en cuir. » Il rabattit la capuche de sa longue veste sur ses oreilles touffues avant de reprendre son nomadisme. Force d’œillades furtives, il détaillait chaque silhouette, chaque ombre, à l’affût des moindres impulsions humaines singulières. Il était en danger. Perdu. Nonobstant ses craintes, les êtres qui peuplaient ces lieux n’étaient qu’une immense vague de mouscaille sociétale. Des êtres aux pas uniformément las, détruits par la misère et rongés par les vices. Les immenses bâtisses délabrées avalaient ce gamin errant comme nombreux autres avant lui, ils les recracheraient en piteux états, lorgnant la moindre bouchée de pain rassis, acceptant les besognes les plus dégradantes pour leur survie. Dorénavant, il appartenait à cette foule qui n’avait même pas le statut de fondement de la Technopôle ; ils étaient le coprolithe des montagnes abritant l’opulence du savoir et de l’industrie ; ils étaient plus bas que le néant. Un bruit spongieux retentissait à chacun de ses pas : celui de la boue qui maculait ses bottes, s’agglutinait dans les sillons de leurs semelles jusqu’à former une couche qui le réhaussait. Ce chuintement était devenu coutumier et Redoak l’appréciait, comme chaque élément qui formait l’ébauche d’une routine instable. Les borborygmes qui s’élevaient des boyaux de ces quartiers étaient les plaintes des mendiants, les hurlements des règlements de compte et les couinements des nuisibles qui se faufilaient dans la foule. La vite brisée des vestiges d’une bonbonnière abandonnée lui renvoya son reflet, effrayant. Il s’observa un long moment : ses joues s’étaient creusées davantage, son minois était couvert d’une myriade de poussière et il avait le teint blafard. Sans difficulté, il se mêlait à la populace, de la même manière qu’eux, son âme s’éteignait. Il dépérissait, séché par son inanité, sa désuétude. Sans servir, il n’était rien.
La Providence se drapait d’une chemise de guère bonne coquetterie, embusqué derrière un bouc et des airs de camelot avide. Elle lui fit signe, mais il se méfia. Derrière-lui s’établissait une bicoque archaïque remaniée par de nombreuses planches, mais qui lui apparaissait canonique pour les Bas-fonds. Il s’approcha, timidement, ses appendices effleurant la dague glissée dans sa ceinture. Ouïr le patronyme de son ancien maître lui fit un pincement au cœur ; ses lèvres se plissèrent ; ses doigts s’échouèrent mollement le long de son corps. Le visage ne lui revenait pas, mais il reconnaissait l’esquisse avide propre aux hommes de la trempe de Ser Von Loya. Ses poings se serrèrent jusqu’à que les jointures de ses phalanges en deviennent blanche, les muscles de ses biceps bandés et les tendons saillants alors que la colère enflammait ses joues. Il parvint à tuer ses propos dans sa gorge, éduqué à se contenir et dévoré par la curiosité. Quand le marchand se retourna, il tendit une main désespérée pour le retenir, sans oser la poser sur son épaule. « Attendez Ser !... s’exclama-t-il en se redressant, maintenant son dos droit, une lueur vive trônant dans ses pupilles. Je serai ravi que vous puissiez me confier une besogne. Il n’y a guère de labeurs qui ne méritent d’être accompli. Cependant, permettez-moi de vous conseiller vivement de ne point médire au sujet de Ser Van Loya. Ne souillez pas sa mémoire ou ce seront vos entrailles qui souilleront le pavé. » Il avait proféré sa menace d’une voix posée. Une esquisse dévoilait ses crocs scintillants près à déchirer sa jolie gorge. « Qu’importe, excusez-moi, je crains de m’être emporté. Expliquez-moi donc quel service je peux vous rendre brave homme ? interrogea-t-il, apaisé par sa colère libérée. » Il songeait alors seulement à la liberté et aux régions susdites, celles où l’on vit mieux. Il serait certainement plus aisé de proposer ses services dans des terres dont les occupants ne se mourraient pas sous des effluves nocifs, des terres où il aurait peut-être sa véritable vie. |
| | | L'Originelle
| Lun 20 Avr - 1:40 | |
| L'homme avait une étrange sensation. Il se sentait menacé par l'individu, alors même que son physique erratique témoignait d'une certaine fragilité. Malgré sa proposition salvatrice, qui ne lui apportait rien d'autre que la satisfaction d'un client, et donc la chance d'en attirer d'autres, cette affaire risquait de mal tourner. Il prenait un sacré risque sans aucune autre raison que cette étrange demande... Le gamin l'arrêta et il se retourna pour lui répondre : - Tu as raison, mon garçon. Un travail est un travail, peu importe la tâche à accomplir tant qu'elle est justement payée. Il haussa alors les épaules, ne voulant pas risquer de se prendre une mandale gratuite : - Je ne voulais pas manquer de respect à ton maître, mes paroles ont dépassé ma pensée. Comme le jeune homme s'excusait, il lui fit signe de le suivre dans sa boutique branlante : - Pour commencer, il va falloir t'arranger un peu. Je ne peux pas t'envoyer vers un client dans cet état... Une bonne douche, des vêtements propres... J'espère que ça fera l'affaire. Allez, viens !Il le fit entrer et le poussa vers une salle de bain avec une baignoire éraflée en lui indiquant de se laver d'un air sévère. Puis le patron de la petite boutique posa sur un broc une serviette avec seulement deux trous, puis un pantalon droit, une chemise blanche plus très neuve, mais encore exempte de tâches, et une veste rapiécée aux coudes qui devrait lui aller. Il n'avait pas de chaussures pour lui, alors il cria par-dessus l'eau qui coulait : - Lave tes bottes, aussi ! Je veux qu'elles brillent !Orman se servit un grand verre de vinasse et croqua dans une pomme. Il plaça un fruit identique à côté d'un sandwich pour le gamin. Il ne pouvait pas l'envoyer au client avec l'estomac gargouillant... De quoi aurait-il l'air ? Lorsque le garde du corps revint, propre est vêtu de ce qu'il lui avait donné, il lui indiqua le maigre repas : - Ne pose pas de questions, mange, celui qui loue tes services sera bientôt là, tu dois être au meilleur de ta forme lorsqu'il arrivera. Il s'écoula une demi-heure sans que quiconque ne pousse la porte, et, finalement, une femme entra après avoir plié son ombrelle... Qui, il fallait l'avouer, n'avait aucune utilité ici-bas. Tenant un pan de sa longue robe noire pour ne pas qu'elle traîne au sol, la dame offrit un sourire sincère aux deux hommes. - Messieurs, bonjour.Sa voix était un doux carillon aux oreilles d'Orman qui s'exclama : - Milady ! On ne m'avait pas dit que ce serait vous !Il connaissait vraisemblablement la femme et s'empressa de poursuivre en lui faisant un baisemain maladroit. Il était flagrant qu'il avait des sentiments pour la dame, mais ils s'avéraient encore plus clairement non-réciproques... - Je vous facture la même chose que d'habitude, j'imagine que c'est encore une de ces soirées mondaines bondées, vous avez tant de courage, et êtes si talentueuse ! ...Mélodie Harpeur le coupa, agitant la main : - Allons, n’exagérez rien. Je n'avais pas le temps, j'ai donc envoyé un coursier en lui indiquant ma demande. C'est plus discret ainsi, il faut dire. Cet endroit est toujours aussi... C'est ce jeune homme qui m'accompagnera ? Il m'a l'air tout à fait charmant. Ne perdons pas de temps, venez, suivez moi, et par pitié, appelez moi Mélodie, j'ai suffisamment d'hommes qui m'appellent madame !Explications Orman t'as offert de nouveaux vêtement, un bon bain, et un repas frugal, afin que tu sois prêt. Et voici la cliente : Mélodie Harpeur est une chanteuse qui se produit très souvent dans des soirées pompeuses des hauts-quartiers. Tu peux donc l'avoir déjà vu, mais dans tous les cas elle ne se souviendra pas de toi. Je te laisse réagir et interagir avec les deux pnjs et je reprends après les présentations ~ |
| | | Invité Invité
| Mar 21 Avr - 0:33 | |
| La lame la plus acerbe est la verve. Une joute verbale dont les mots sont choisis avec la dextérité des orateurs causent bien souvent plus de maux qu’une joute dont les armes dansent avec la dextérité des soldats. Redoak l’avait appris à ses dépens et aujourd’hui il était de ces mâles tant capables de séduire que de menacer avec l’aisance labiale d’un politicien rhéteur. Seulement, il n’en faisait guère l’usage, préférant se murer dans le silence propre à l’obéissance. Qu’importe, l’allégresse emplissait son cœur quand il entendit le camelot baragouiner un semblant d’excuse à l’égard de feu Ser Von Loya. Docilement, il suivit ses pas jusqu’à pénétrer dans la bicoque archaïque, non sans adresser quelques œillades inquisitrices aux chalands et mendiants qui erraient dans les rues. Il n’eut le temps de s’émouvoir de potentiels antagonistes qu’il était farouchement invité à se décrasser, conduit jusqu’à une baignoire éraillée alors que son bienfaiteur préparait un accoutrement adapté à la besogne qui lui serait confiée. Bienheureux à l’idée de pouvoir se décrasser, le change-forme ne se fit prier, retirant promptement ses vêtements sans s’inquiéteur de la présence masculine qu’il aurait pu déranger. Ses muscles auraient pu gémir de satisfaction sous la caresse du torrent tiède qui dévalait les creux poussiéreux de son anatomie. Muni d’une savonnette, il prit soin de décrasser jusqu’aux endroits les plus obscurs de son corps. « Bien Ser !... brailla-t-il pour couvrir le bruissement de l’eau. » Quelques perles dévalaient les plaines de son torse, les buissons de son échine et les crevasses de ses côtes lorsqu’il s’extirpa de la baignoire gauchement. Il s’essuya vigoureusement avant de passer ses paluches dans ses cheveux jusqu’à obtenir un champ de bataille aux épis éparses s’esquivant dans tous les sens, dépeignant alors un chaos homogène. Agenouillé, il nettoya ses bottes avec un peu d’eau et son ancienne chemise, arrachant les couches de boue séchée avec le tissu imbibé des odeurs putrides des Bas-Fonds mêlées à celle âcre de la sudation. Elle n’était plus qu’une fripe infâme, mais ses bottes luisaient à tel point qu’on aurait pu se mirer dedans. Après quelques pas dans les ruelles adjacentes, il craignait qu’elle ne retrouve l’éclat de la misère, mais au moins avait-il obéis ! Endimanché à la manière d’un ouvrier cherchant à glaner sa place dans les soirées mondaines, il se présenta à Orman, prenant place à sa table sans se faire prier. Ses pupilles s’étaient dilatées à la vue du fruit et du sandwich ; l’affiche l’accusant injustement de traîtrise lui avait causé un tel souci qu’il en avait oublié que les parois de son estomac semblaient se toucher tant il était affamé. « Je vous remercie infiniment pour ce repas jargonna-t-il entre deux bouchées ». Une esquisse sincère étirait ses lèvres dont les commissures étaient souillées de miettes échouées. Il dévora le fruit avec la même appétence bien qu’il préférait, instinctivement, la viande aux végétaux.
Un séraphin dans les limbes ; elle avait franchi le seuil de la vétuste demeure ; le camelot se jeta à sa main, y imprimant ses lèvres d’une affection maladroite transpirant un aphrodisme voué à l’agonie. Redoak contemplait le tableau avec sa fidèle placidité : la lippe scellée à sa supérieure, le regard immuable, engoncé dans sa belle chemise et les bribes de nonchalance chassées pour l’attitude consciencieuse des rudes besognes. « Ma Dame dit-il simplement d’un ton solennel avant d’exécuter une révérence, le buste momentanément courbé vers le sol. » Il écoutait les futilités brièvement échangées avant de s’engager dans le sillon de la demoiselle, une main se hissant discrètement jusqu’à sa dague sous le pan droit de sa veste. « Comme il vous sied Mélodie. Mon nom est Redoak. Il n’eut guère plus de mots pour son employeur, entièrement dévoué à la Dame qui lui était confié. Est-il possible que vous me touchiez quelques mots au sujet du devoir qui m’incombe ? » Ces traits ne lui étaient guère inconnus, ainsi craignait-il que les siens n’évoquent quelques réminiscences à des bourgeois désirant s’enorgueillir de connaître l’assassin de Ser Von Loya. Nonobstant ses élucubrations internes, il guettait les environs et se déplaçait d’un pas décidé : personne n’entraverait son service, ni craintes, ni bourgeois. |
| | | L'Originelle
| Mar 21 Avr - 14:01 | |
| Alors que la dame partait, son nouvel homme de main à sa suite, Orman les rattrapa et lui glissa quelques mots à l'oreille. Mélodie lui jeta un regard peu amen, mais n'ajouta rien ; poursuivant son chemin en soupirant sans rien révéler de ses tourments. Ainsi, il s'appelait Redoak, et acceptait sans faire d'histoires de l'appeler par son prénom. Il était si... Docile. Voilà qui était inhabituel. Elle lui jeta une œillade curieuse avant d'expliquer : - Rien de bien compliqué, rassurez-vous. Il s'agit simplement de maintenir les badauds à distance la plupart du temps, afin que je ne sois pas importunée durant ma prestation. Parfois, je reste boire un verre, dans ce cas, votre rôle est celui commun à tout les gardes du corps. Faîtes simplement en sorte d'être discret, et efficace, de régler les soucis sans trop attirer l'attention, et de ne pas entacher ma réputation vu que vous êtes sous ma responsabilité ce soir. Par ailleurs, vous porterez un masque, je vais tâcher de m'en procurer un sur place, ce ne devrait pas être bien compliqué. À moins que je ne vous le demande expressément, je vous interdis formellement de le retirer tant que vous m'accompagnerez. J'espère être bien claire à ce sujet. Orman me fournit toujours du personnel de qualité, même si vous êtes plus jeune que ceux qui m'accompagnent d'habitude, et j'ai espoir que vous ne fassiez pas exception à la règle. La dame tenait toujours le pan de sa robe, et regardait régulièrement ses chaussures boueuses d'un air dégoûtée. Elle continua avec un ton légèrement agacé : - Je vais devoir me changer, nous allons donc nous rendre directement chez moi... Cette veste est vraiment ce qu'il avait de mieux ? Je vais vous en procurer une autre, qui fera moins... Bas-quartier.
Ils marchèrent encirons trente minutes, montèrent des escaliers et traversèrent deux rampes les menant à un passage gardé par deux hommes en uniforme. L'accès aux Hauts-quartiers était toujours surveillé, ça avait toujours été, autant pour protéger leurs occupants que pour empêcher les traînes misères de s'y introduire. Mélodie dut réfléchir rapidement à leurs options... Elle s'avança tranquillement, comme à son habitude, et engagea la conversation pour attirer l'attention sur elle : - Eh bien, officier Duplot, j'espère que vous venez m'écouter chanter, ce soir !L'homme sursauta à son nom et tourna vers la cantatrice à la voix mielleuse en répondant, sous le charme : - Bien sûr madame, vous pouvez compter sur ma présence ! Il l'assomma ensuite de compliments durant lesquels Mélodie tira le jeune homme vers elle, le tenant par son poignet droit, et le poussa en avant pour le faire dépasser les barrières. Elle le rejoignit en lançant en garde, le coupant dans son élan d'admiration : - À ce soir, alors !Lorsqu'ils se furent éloignés, la dame soupira en pestant : - Et bien, nous l'avons échappé belle ! Je n'apprécie pas beaucoup la situation dans laquelle Orman me met en vous confiant à moi. Mais bon, ce n'est pas comme si j'avais le choix... Mélodie agita sa main, chassant cette désagréable sensation de danger alors que l'homme aurait dû être là pour la rassurer. Mais bon, ça irait mieux une fois que son visage serait masqué. Ils longèrent une série de villa toutes plus grandes et richement décorée les unes que les autres puis s'arrêtèrent devant une immense demeure aux allures de châteaux dont la peinture bleu pâle décorée treillis sur lesquelles s’épanouissaient des roses montantes d'un blanc immaculées. La propriétaire en traversa le jardin parfaitement entretenu et poussa la lourde porte de bois. Une domestique arriva aussitôt pour la débarrasser, jetant un regard en biais sur Redoak à qui elle retira le châle pour le jeter dans un panier de linge sale. La dame donna aussitôt des directives : - Arrêtez vos manières, Anna, et trouvez pour Redoak, qui m'accompagne ce soir, une veste propre et un masque. Regardez dans le coffret de costumes, il doit bien y en avoir un ou deux qui traînent et qui lui siéront. Elle se tourna ensuite vers son garde du corps et lui indiqua : - Patientez ici, et soumettez vous aux directives de ma gouvernante pendant que je me prépare. Elle disparut en haut d'un escalier tandis que la gouvernante disparaissait et revenait avec une veste un peu grande au niveau des épaules, mais bien taillé au niveau du buste, et un masque noir couvrant les trois-quarts du visage pour ne laisser que la bouche et le menton apparents. Elle lui donna le tout et monta à la suite de sa maîtresse. Explications Te voilà dans la demeure de la dame, dans les haut-quartiers, car elle est parvenue à duper le garde pour que celui-ci ne voit pas ton identité. Pendant qu'elle se prépare, sa gouvernante t'as donné une veste plus habillée et un masque pour que tu ne sois pas reconnu lors de la soirée. Je t'invite à lancer un dé Action et un dé Réussite, que j’interpréterais dans mon prochain post, s'il te plait ~ |
| | | Invité Invité
| Mar 21 Avr - 22:23 | |
| Dans les tréfonds de la Technopôle la crasse était tenace. Ses bottes se maculèrent de boue, anéantissant les efforts qu’il leur avait porté, mais il n’en avait que faire. Intérieurement, il s’amusait des rictus écœurés de la demoiselle qu’il accompagnait sans trahir le moindre badinage, ses oreilles soucieuses accueillant la besogne avec attention. Il lui semblât qu’on lui ôtait un poids du giron quand elle confia qu’il lui faudrait un masque pour embusquer son minois. Sa poitrine cessa d’être prise en étau par l’anxiété, mais s’interrogeait-il alors sur l’aparté échangé dont la substance ne pouvait être que les vestiges de ses mésaventures : l’affiche. Il haïssait cette affiche. Il aurait aimé poser une poigne ferme sur l’épaule noble, croiser leurs pupilles et se laver, se laver de ce sang qui souillait ses paluches sans qu’il n’ait jamais levé sa lame. Au mépris de ses considérations, il devait exécuter son service sans guère se perdre en futile babillage. « Bien Dame Mélodie. ». Il éluda délibérément le soliloque concernant son aptitude à remplir ses fonctions, songeant que les actes témoigneraient avec une véracité dépassant celle de n’importe quelle longue tirade. Les boyaux des Bas-Fonds, rongés par le ténia qu’était la misère, se muèrent en artères dont l’aorte n’était d’autre que les Haut-Quartiers, injectant de ses longues passerelles veineuses l’hémoglobine : ses riches bourgeois baguenaudant sous les caresses de l’astre solaire. L’abîme de l’antan ouvrait sa gueule béante. Elle le dévorait. Il n’était qu’un fantôme errant entre ses crocs luxueux ; le visage pâle ; les pas périclitant ; l’ouïe obstruée par la voix gutturale, celle du passé, celle de son Maître. La crainte ne le saisit guère quand il fit face aux gardes, perdu, ailleurs. Une poigne ferme l’extirpa de ses errances surannées. Promptement, il s’esquiva, embusqué derrière la silhouette extravagante de son clille ; les rôles s’inversaient ; perdu dans ses réminiscences, il avait failli, échoué, une nouvelle fois. Son incisive se planta nerveusement dans sa lippe jusqu’à que le goût métallique se déverse en fines perles dans sa bouche. Il avait rompu la pulpe, de colère. « Mes excuses. Je ne l’ai pas tué, vous savez. Qu’importe. Je vous protègerai au péril de mon existence. Jusqu’à l’aube, le moindre de mes souffles sera voué à votre protection, Mélodie. » Il avait parlé d’un ton algide. Les appendices frôlant sa dague, effleurant les ornements du manche, ces dessins rassurants dont il pouvait dépeindre les courbes avec plus de minutie que celles de son propre corps. En revanche, l’accalmie régnait en souveraine. Il n’aurait à combattre pour elle, du moins, jusqu’au crépuscule. Des roses immaculées, de lourdes portes en bois, des teintes azuréennes, l’esthétisme de la bourgeoisie à son paroxysme, Mélodie Harpeur en était le parangon. Redoak détaillait la demeure sans se perdre dans l’indiscrétion. Il notait, dans un coin de son esprit, les positions de chaque ouverture, les mémorisant avant d’acquiescer aux directives. Le masque apposé à son visage, la veste épousant ses épaules, il glissa sa dague à l’arrière de son ceinturon, craignant qu’on puisse en reconnaître le manche ; ainsi était-il parfaitement indiscernable, du moins, songeait-il. De grands pas avides, il avalait les escaliers, les oreilles tendues. Il distingua vaguement quelques agitations provenant d’une alcôve. « Mélodie, êtes-vous dans cette pièce ? J'ai conscience que nous sommes chez vous, mais je crains de trop m’éloigner. Votre demeure, bien que somptueuse, est particulièrement vaste. Je ne puis veiller sur vous en son seuil. ».
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| | | L'Originelle
| Mer 22 Avr - 7:54 | |
| Mélodie pensait à ce qu'il avait dit, pendant qu'elle se changeait. "Je ne l'ai pas tué.". Il n'y avait aucun doute sur l'identité de la personne dont il parlait. Ser Van Loya, ou plutôt, sa mort, avait fait le tour des ragots, accusant de complicité la maîtresse et le garde du corps. Elle n'avait pas reconnu son joli minois sur le coup, mais grâce à l'intervention d'Orman, elle n'avait plus de doute. Elle soupira en rejetant en arrière sa chevelure blonde que sa gouvernante entreprit de tresser pour la remonter en un savant chignon élégant qu'elle fit tenir à l'aide d'un fin maillage d'argent et de saphirs s'accordant à ses yeux. Une longue robe de soirée au buste piquetée de pierres précieuses, elles aussi dans les tons bleus, et au jupon de tulle évasé rappelant l'océan, furent noué dans son dos grâce à de petits crochets invisibles une fois fermés. Il restait une bonne heure avant la représentation, alors la dame prit ses escarpins à la main et entrouvrit la porte, chassant Anna : - Je ne cours aucun risque chez moi, mais entrez donc, je vais vous montrer quelque chose de particulier.Elle tira de sa coiffeuse une chaîne à laquelle pendait un gros médaillon. D'une pression du pouce, Mélodie l'ouvrit, dévoilant une boussole dont l'unique aiguille vibrait légèrement. - Allez donc faire du thé et préparer un encas, Anna. Elle attendit que sa gouvernante sorte et reprit avec mélancolie : - Il y a de cela six ans, lorsque j'ai atteint le sommet de la gloire pour ne plus le quitter, un homme charmant, mon garde du corps à l'époque, m'a offert ceci. Tu n'en verras probablement jamais d'autres de ta vie, car elles sont rares, alors regarde la bien, je vais te permettre de l'utiliser ce soir. Elle attrapa une aiguille et se piqua le doigt. Une goutte écarlate enfla bientôt sur sa fine peau pâle et elle tendit l'outil à Redoak, l'invitant à faire de même. Mélodie posa ensuite son index ensanglanté sur l'une des deux cavités et expliqua, au dos du médaillon : - Ceci, est l'une des dix boussoles dorées créées pour que les meilleurs gardes du corps, remerciés pour leur bravoure, soient honorés. Elle vous permet de toujours savoir la direction dans laquelle je me trouve. C'est une sorte de pacte de sang entre vous et moi. En faisant le serment de me protéger, je vous fais celui, en retour, de ne pas chercher à me dérober à votre protection, et de ne jamais vous déshonorer, que ce soit par manque de respect ou en vous mettant volontairement dans de fâcheuses situations.Elle poussa l'objet vers son garde du corps alors que son sang avait coagulé, et l'aiguille se tourna immédiatement dans sa direction. Avec un sourire un peu triste au souvenir de celui qui le lui avait laissé, la dame lâcha : - Vous voyez ? Après ça, elle se dirigea vers le salon, où boissons et sucreries les attendaient. Ils y restèrent une heure, puis le bruit de la calèche battant le pavé annonça le début de la soirée. Il était temps de se mettre en mouvement. Anna ajusta la tenue de sa maîtresse une dernière fois et leur ouvrit la porte en leur souhaitant une agréable soirée. Elle demanda expressément à Redoak de bien protéger celle qui lui était chère, et referma la porte derrière eux. Le cochet fit rapidement monter Mélodie à l'arrière et invita l'homme à se placer à côté de lui. D'un ordre distinct, il commanda alors au magnifique cheval de trait à la robe blanche et à l'harnachement de cuir tressé, d'avancer. Il ne leur fallut qu'une vingtaine de minutes de calèche pour parvenir devant la grande salle ou avait lieu le concert. La dame n'avait pas posé un pied à terre que des dizaines d'hommes accoururent pour interpeller la chanteuse. Redoak allait devoir la faire entrer sans blesser quiconque. Explications Grâce à ton tirage au dé, tu vas pouvoir bénéficier d'un objet magique presque unique tant il est rare. La boussole dorée permet à son possesseur, après avoir donné de son sang et de celui de son protecteur, de toujours savoir ou son maître se trouve. L’aiguille indiquera donc, durant tous cette quête, la position de Mélodie Harpeur vis-à-vis de toi. Vous voilà arrivé devant la salle où se déroulera le concert, mais la dame étant aussi connue que belle à de nombreux prétendants qui n'attendent qu'une occasion de la séduire. Il va falloir forcer un peu le passage si tu espères entrer avec elle sans que l'un de ces nantis te l'arrache. Attention toutefois à ne pas blesser l'un de ces hommes, ce serait mal venu. Je t'invite à tirer un nouveau jet de Réussite ~ |
| | | Invité Invité
| Jeu 23 Avr - 11:31 | |
| Aphrodite s’était enveloppée des teintes célestes, les fils d’or tressés à leurs origines et des gemmes maintenant l’esthétisme au paroxysme de l’opulence. Lorsque la porte dévoilait la déesse, elle semblait s’ériger hors de l’écume des flots, dévoilant l’éclat de sa chair avec chasteté, mais peu ou prou suffisamment pour attiser l’appétence de ses dévots. Lui-même aurait succombé à son charme s’il n’était armé pour sa protection ; les chaleurs tues par la raison. Il s’engouffra dans l’immense alcôve en détaillant les tapisseries, l’ameublement, guettant les moindres risques d’intrusion. Anna disparue et le médaillon apparut, entre les appendices graciles de la cantatrice. Le perle d’hémoglobine échouée, il avait capturé de ses émeraudes l’image pour ne jamais plus s’en détacher : la goutte de sang gonflant sur la peau pâle, les doigts fins, immaculés, de ceux qui n’ont jamais travaillés. Les nuances entre violence et élégance étaient d’une grâce qui fascinait Redoak dont la vie était jonchée de ces entrelacs. Avec une minutie quasi-religieuse, il s’éprit du bijou, le glissant dans sa paume cailleuse avant d’en approcher son index. Son derme plus robuste fut difficile à percer ; il lui fallut insister pour que l’aiguille pénètre la chair avec finesse jusqu’accorder un globule s’échouant dans la cavité encore vacante. Le cœur oppressé, recouvert d’un voile obscur communément désigné comme mélancolie, attiré à son aorte par les racines de l’empathie qui s’y plantaient, il écoutait les réminiscences de Mélodie Harpeur. Son minois dépeignait un flegme inclément, mais il déposa sa large paluche sur l’épaule dénudé, confiant à cette affection l’absolue tendresse dont il était capable. Il ne sourit point, ni n’interrogea, bien que la curiosité le dévorât. Les rudes rodomontades des gardes qui respirent, vivent, existent comme rempart protégeant leurs émissaires l’inspiraient plus que n’importe quelle genèse. Nonobstant cela, ce n’était guère l’endroit, ni l’instant pour se perdre en bavardages accablants. Il observa l’aiguille fébrile avant d’acquiescer, les pupilles écarquillées par l’ébahissements, une lueur troublée dansant aux creux de celles-ci. « Merci infiniment Dame Mélodie, je saurai en faire bon usage pour votre protection murmura-t-il, gardant un court instant la chaîne contre son buste avant de l’enfoncer dans la poche de sa veste. ». Ils descendirent ensuite, le loup appréciant l’apparat charnel dévoilé par intermittence, lorsque de ses pas, sa jupe se retroussait. Fâcheusement, cela ne ferait que compliquer qu’alourdir sa charge, car en plus des louangeurs devraient-ils contraindre les libidineux au crépuscule. Il patienta engoncé sur sa chaise jusqu’à l’arrivée du cochet, affirmant par la suite qu’il défendrait Mélodie au prix de son âme avant de prendre place aux côtés de l’aurige moderne.
Des décades d’hommes se déversaient, aucune femme, que de viriles effigies s’agglutinant autour du parangon de la féminité. Redoak n’était que peu accoutumé à ces kyrielles humaines, n’ayant jamais travaillé pour des Dames du rang de la cantatrice. Qu’importe, il bomba le torse, banda les muscles de ses cubitus aux épaules et grogna d’une voix tonitruante : « Messers, daignez vous écarter pour laisser Dame Harpeur se déplacer ! ». La porte de la calèche s’ouvrit sous les œillades avides de la plèbe. Il joua des coudes et des mains pour écarter ceux qui s’approchaient, bousculant les silhouettes de ses larges épaules, séparant la marée dilettante afin d’ouvrir une brèche pour la cantatrice. Incessamment, il se retournait, cherchant du regard sa clille. Modulant son allure, il lui tendit un bras auquel elle pouvait s’agripper tout en permettant au change-forme de la préserver de ses dévots. Il progressait, heurtant les nappes de ses épaules, la tête légèrement inclinée vers le sol afin de préserver son masque malgré la chaleur épouvantable qui l’étreignait. |
| | | L'Originelle
| Ven 24 Avr - 15:53 | |
| Mélodie s'accrocha au bras tendu, venant se réfugier dans la proximité de Redoak, qui empêchait ses admirateurs de l'atteindre. Il s'en sortait bien, elle était forcée de l'admettre. Elle ne l'aurait pas pensé si droit, si solide, avant de le voir fendre la marée humaine, comme la proue d'un bateau écartant la glace sans la briser. Lorsqu'ils furent à l'intérieur, et que les valets prirent le relais, la dame le mena vers sa loge. Une fois la porte refermée, la cantatrice se laisse tomber sur un siège en soufflant : - Jamais ils ne se calmeront... Je leur ai pourtant dit mille fois que je ne céderais ma main à aucune d'entre eux...
Le regard perdu dans le lointain, la dame soupira en haussant les épaules : - C'est ainsi. La rançon de la gloire est parfois étouffante.Ils attendirent ainsi une vingtaine de minutes puis on vint frapper à la porte de la loge, indiquant à la chanteuse qu'il était temps de monter sur scène. En passant devant Redoak, elle posa sa main délicate sur sa joue en souriant avant de déclarer nerveusement : - Je compte sur vous, quoi qu'il arrive. Après avoir pris une grande inspiration, elle fit mine de tracer quelque chose dans sa paume, avant de la porter à sa bouche, feignant d'en manger le contenu puis de l'avaler. D'un pas décidé, elle quitta alors la loge, son garde du corps sur les talons, et remonta le couloir qui donnait accès à la scène. Ils pouvaient entendre le présentateur annoncer sa venue, et voir dans les yeux de la dame toute l'appréhension qu'elle ressentait à chaque fois qu'elle devait chanter devant un tel public. Une seule critique suivie par d'autres et elle perdrait tout ce qu'elle avait bâti... Sous une nuée d'applaudissements, elle désigna la place près du rideau à Redoak. De là, il pourrait la voir, elle, mais aussi toute la salle, sans être vu. Un sourire de circonstance ancré au visage, Mélodie entra alors dans la lumière, saluant son public avant d'effectuer une profonde et théâtrale révérence. Tous se turent et la dame commencer à chanter, accompagnée d'un pianiste installé dans le coin opposé à l'entrée utilisée par la dame. La voix de la dame enveloppa toute l'assemblée. L'histoire du chant des dragons parlait d'amour, de douleur, et d'espoir. Une mélodie triste et mélancolique arracha quelques larmes dans l'assemblée. La dame enchaîna sur la suivante, les mots éloignés, puis apporta rythme et tension en passant à la poursuite du soleil. La cantatrice acheva sa prestation sur la mélodie de la vie, envoûtant les derniers réfractaires à sa voix angélique. Tremblante, elle ouvrit les bras, saluant à nouveau, épuisée, sous un tonnerre applaudissements. Des compliments fusaient, de véritables déclarations d'amour s'y mêlant, et un homme tenta de monter sur scène, maladroit, avant de s'élancer vers la dame. Il s'arrêta à un pas d'elle et posa un genou à terre. Il ouvrit un écrin qui contenait un magnifique solitaire devant coûter plus cher encore que la villa de Mélodie. Pas le moins du monde époustouflée, ou charmé, par le bijou, elle eue même du mal à masquer une grimace de dégoût. Son regard se porta vers Redoak, appelant de l'aide, elle ne savait pas gérer ces choses-là... Ne l'avait jamais su. Le prétendant se sentant ignoré, il se releva, le visage rougit par l'affront et attrapa le bras de la dame, colérique, avant de souffler à son oreille, souhaitant éviter de s'humilier d'avantage : - Combien de fois allez-vous m'ignorer, Mélodie ?! Je redouble d'efforts pour vous prouver combien je tiens à vous... L'organisation de ce concert, le meilleur pianiste d'Ezylone, que puis-je vous offrir qui vous satisfera ?!L'homme s'appelait Anderson Denova, un riche héritier d'une usine de transformation des matières premières. Il gérait des millions de pièces d'or chaque jour, et cherchait à la séduire depuis deux ans maintenant, redoublant d'idée, d'objets prestigieux, de soirées inoubliables. Rien n'y faisait. Ce soir, il avait décidé qu'il avait assez attendu. Elle devait lui donner une réponse. Explications Redoak connait l'homme qui fait sa demande à Mélodie. C'est l'un des concurrent direct de Van Loya, et il participe à de nombreuses soirées de jeux privés, ainsi qu'à la quasi-totalité des événements qui animent les Hauts-Quartiers. Ils semblerait d'ailleurs que la mort de l'ancien maître de Redoak l'ai bien desservi, il suffit de voir cette bague de fiançailles hors de prix. Je t'invite à tirer un dé Terrain, pour mon prochain post, et t'informe, au préalable, que les résultats Trésor, Accident et Météo seront considéré comme "Incendie", puisqu'ils ne s'adaptent pas à la situation |
| | | Invité Invité
| Sam 25 Avr - 21:07 | |
| Fendre les flots des dévots, ces mêmes hommes qui avait porté la déesse à son zénith, tenait de la difficulté providentielle à laquelle on soumet le héros. L’adrénaline déferlait dans les veines de Redoak, animant son aorte qui pompait déraisonnablement l’hémoglobine, embrasant ses poumons qui se gonflaient d’oxygène, bandant ses muscles qui cisaillaient les nappes. Sarclés à ces terres humaines dont les racines noueuses avaient agrippé, parfois trop fermement, leurs dermes sensibles, ils s’étaient transplantés dans une loge étriquée à l’humus emprunt d’accalmie. La sueur perlait le long de sa tempe, dévalant ses pommettes saillantes, s’immisçant dans le creux de ses joues avant de se mourir à la glèbe. Il ne retirait guère son masque, n’en prononça même la requête malgré leur retranchement, craignant l’irruption d’un quelconque tiers. Son minois se teintaient de nuances andrinople contrastant avec sa peau pâle, il respirait bruyamment, mais ne s’apitoya guère, planté devant la porte, face à Dame Harpeur, ses appendices dansant sur le manche de sa dague. Muet, immuable, seul l’écho de son anhélation résonnait faiblement dans l’alcôve étriquée. Les frappements, eux, sonnèrent le glas de la retraite et les prémisses d’une énième croisade dont les femmes glorieuses et dulcinées ont l’art aussi abscons qu’involontaire. La nervosité donnait le tempo à l’instrument sacrale qu’était sa voix. Elle transpirait la fébrilité. La fièvre. Il justifia l’affection gracile ainsi. « Ex… excusez-moi Mélodie. Je devais être poisseux. Il marqua une brève pause. Ne craignez rien. Je suis là pour vous défendre et je ne doute aucunement de votre talent murmura-t-il, simplement. ». Le déguisement frétilla, ses pommettes haussées par une esquisse sincère réhaussant le masque un court instant. Embarrassé, il l’était certainement tout autant qu’elle. Sa sueur maculait peut-être les doigts d’une Dame de cour et elle lui avait accordé plus qu’aucune femme. Son derme semblait se consumer sous les flammes de l’allégresse. Il s’élança dans les pas de la cantatrice, les mains jointes dans son dos, les pupilles posés sur l’étrange manège qui se dessinait, imperceptible, dans le creux de sa paume. Elle déglutit le néant. Son cœur s’agitait encore dans sa poitrine, heurtant ses côtes, sous le joug d’une futile caresse alors que dans son esprit la scène se réitérait inlassablement : une joue sous une main et il était séide. Que dalle. Ils étaient sur le seuil de la scène. Dame Harpeur se dévoila, ovationnée, bissée, suppliée, elle agissait dans les coruscations du succès. Redoak s’embusqua, omniscient, baissée, secret, il agissait dans les ténèbres de la clandestinité. Il n’y avait de disconvenance plus démesurée que celle qui séparait ses êtres et pourtant, à peine quelques instants partagés suffirent aux deux âmes pour se lier. Nonobstant le fil rouge qui se tissait, le garde figurait son accoutumée placidité. Ses œillades inquisitrices balayaient la vaste antichambre, guettant les myriades de silhouettes happées par le chant. Certaines scintillaient : les pleurs. Le chant épique contait ses histoires qui bercent les mœurs. Il n’était mâle à y prêter le cœur plus que les oreilles.
La salle se leva d’un seul homme, les paluches clamant, unanimes, la satisfaction des esgourdes. L’aria éteinte, des laïus s’élevèrent, des éloges, des sérénades, des supplications, creusant le sillon abyssal qui séparait la déesse de ses dévots. Peu importait à l’un d’en eux, plus téméraire ou plus pauvre d’esprit, il franchit le précipice pour se tenir à sa cheville. Ser Denova. Une cavalerie de frisson parcourut son échine jusqu’à hérisser le duvet de sa nuque. Redoak n’eut guère besoin des sollicitudes de Dame Harpeur pour se hâter auprès de celle-ci. D’une poigne ferme, il saisit le cubitus de l’homme, plongeant ses deux prunelles étincelantes dans son regard désemparé. Il fulminait. Denova était sur la liste, sa liste. Celle des véreux. Des enflures. De ceux dont le sang de son Maître maculait peut-être les draps. Le brasier qui crépitait en son giron embrasait chacun de ses muscles. Ses appendices pressaient le poignet jusqu’à faire jouer l’os carpien, les jointures devenant blême sous son courroux. L’homme le débectait, tant car il était rongé par les vices que parce qu’il avait osé poser ses immondes paluches sur les manchettes gracieuses de Mélodie Harpeur. « Ser, je vous prie de relaxer Dame Harpeur, immédiatement, où je serai dans l’obligation de raffermir ma prise menaça-t-il d’un calme alcyonien, modulant gauchement sa voix afin de masquer son timbre et ses intonations. ». |
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