[EVENT 1 - LEUKOS & KONIAKE] Quête - Prévention pour l'Empire d'Himabaha

— Pourquoi on va là-bas, Koniak ?

À l'arrière de la calèche en direction de fort Dominus, Eliott balançait sa jambe dans le vide. Koniake, quant à lui, était assis contre la toile qui couvraient la charrette, et crachait ponctuellement quelques volutes de fumée en tirant sur sa pipe. 

— Une guerre se prépare, et comme les guerres donnent du travail aux soigneurs de notre genre, il faut qu'on essaie de réduire la quantité de travail au maximum !

Koniake avait dit ça avec un air pimpant et joyeux, tout en tirant une nouvelle bouffée de tabac. Eliott resta pensif à ce que venait de lui dire le barde, mais ne dit plus un mot, jusqu'à ce qu'ils arrivent au campement.

À partir du moment où ils se furent enregistrés comme volontaire pour aider à la prévention auprès des villages qui bordaient la crête ardente, une série de retrouvailles s'enchaîna.

D'abord, Eliott et Koniake furent très surpris de revoir Leukos, dont le souvenir de sa chanson, un peu paillarde, interprétée au bal du muguet avait largement pris le pas sur celui de la croisière. Cela dit, ils n'eurent pas le temps de saluer comme il se devait le confrère artiste de Koniake, qu'ils furent appelés par un soldat. Arrivés à la tente du commandant, Koniake laissa Eliott devant, lui demandant de garder ses affaires.

Et qu'elle ne fut pas sa surprise en entrant, que de retrouver l'Egide Thomeron, qui fut tout aussi surpris d'ainsi retrouver le soigneur.

— Egide Thomeron, vous m'avez l'air bien ridé ! Cela fait combien de temps ?

La question resta sans réponse, puisque l'Egide s'ervertua à présenter les objectifs de la mission. Il présenta au duo de bardes soigneur un carte et leur confia deux montures. En sortant, Koniake récupéra ses affaires et résuma la situation à Eliott. Le visage de celui-ci s'était doucement illuminé quand il avait été question de Xontus.

— Je veux monter sur Lune ! Je l'ai dis en premier !

Ne pouvant gambader vers l'animal, Eliott s'était contenté de tirer la manche de Koniake qui avait adressé un sourire amusé à Leukos.

— Les musiciens sont toujours dans l'ombre des chanteurs, l'irradiant Soleil vous sied-t-il comme monture, Leukos ?

Il attendit qu'il acquiesxe pour aider Eliott à grimper et replier l'articulation de la prothèse de sa jambe. Il noua son paquetage, son luth, son arc et son carquois à l'arrière de la selle, avant de grimper sur la croupe de l'animal. Les Xontus étant largement assez massif pour transporter tout ça. 

Une fois dessus, il se tourna vers Leukos, tout en dépliant la carte pour lui répondre. 

— Hm, il y a quelques villages qui sont encore dans des régions très enneigées. La température vous importe-t-elle ? Il y a également un village à proximité de ce qui semble être un lac. Nous pourrions y passer pour commencer à accomplir notre mission et prendre de l'eau par la même occasion. Qu'en pensez vous ?

Tout en attendant sa réponse, il fit avancer le Xontu. Il n'y avait pas de temps à perdre. 


Résumé ; Koniake et Eliott arrive au campement et retrouve Leukos
Ils sont informé des objectif de la mission
Ils choisisse un volage où ils pourrondbfzire des réserves d'eau pour Leukos !

- J'espère aussi que tout se réglera de manière pacifique. Mais, les populations d'Himabaha sont très attachées à leurs terres...

Koniake avait ainsi réagit à la remarque de Leukos. Le reste du trajet, s'était fait normalement. Koniake parlait parfois avec Leukos de tout et de rien, surtout de musique en foin de compte. Puis, d'autre fois, avec Eliott, qu'il taquinait. Arrivés au point d'eau, ils remplirent les gourdes et Eliott alla se dégourdir la jambe sous les conseils de son protecteur. Il ne fallait pas que sa hanche s'engourdisse trop, sinon il ne pourrait plus enfiler sa prothèse ou bien se blesser avec.

Une fois cette pause terminée, le trio reprit leur chemin. Ils arrivèrent dans un petit village, sans aucune ébauche de forteresses ou de remparts. Pourtant, les villageois n'avaient pas l'air malheureux. Tout le contraire, même. Il semblait apprécier chaque chose. Il se dégageait de cet endroit une certaine sérénité, comme si cet endroit était hors du monde. Koniake eut un rictus à cette pensée. Il acquiesça finalement à ce que lui disait Leukos.

-Retrouvons-nous ici une fois que nous en aurons fini !

Et sur ces mots, Koniake descendit de Lune, tout en aidant Eliott à faire de même, après lui avoir mit sa prothèse de jambe. Les deux Himabahiens se dirigèrent vers une femme en train de tisser, qui leur appris que le chef des Cerf Noirs n'était autre que l'homme qui toisait le village dans son fauteuil.

Koniake remercia la dame d'un sourire chaleureux - après l'avoir fait glousser une ou deux fois - avant de se diriger vers l'homme. Qui ne cilla même pas, cependant, une fois qu'il eut posé son regard son Eliott et Koniake, le vieux Jared ne les quitta plus du regard. Jusqu'à ce qu'ils arrivent en face de lui.

-Que venez-vous faire ici, étrangers ?
-Mon nom est Koniake Ashreï, barde de passion, soigneur de métier, et voici mon jeune protégé et apprenti, Eliott Gretel.

Eliott grogna légèrement. Koniake lui frotta les cheveux avant de demander la permission pour que l'enfant et lui puissent s'asseoir. Une fois que l'homme eut acquiescé, Koniake aida l'enfant à s'asseoir et finit par sortir sa pipe. Tout en la tassant, il commença à parler.

-Vous n'êtes pas sans savoir que la crête brûlante et ces alentours sont sujettes à des tensions entre les dirigeants d'Himabaha et de la Technopole ?

L'homme acquiesça, les sourcils froncés.

-Si nous avons été recrutés par les Bouclier de Fer, Eliott et moi, ainsi que Leukos, notre camarade triton, nous ne sommes en faveur d'aucun des parties. À titre personnel, je trouve que la guerre qui se prépare – car c'est bel et bien un conflit armé qui se profile à l'horizon – est une erreur et une abomination. Cela dit, tout pacifiste que je suis, il m'est impossible de raisonner quelconque stratège, alors tout ce que je peux faire, c'est vous informer de la situation, que vos terres vont devenir le théâtre d'un terrible conflit.

L'homme prit une grande inspiration, avant d'à son tour sortir une pipe et la tasser de tabac, il se pencha vers Koniake après que celui-ci lui ait proposé de l'allumer. Et alors que leurs deux nuages de fumée se croisaient, l'homme se laissa retomber dans son fauteuil.

-Les Cerfs Noirs vivent sur ces Terres depuis des générations. Je vous suis reconnaissant de penser à notre survie. Mais, hors de ce village, notre clan n'aurait plus de sens. Ce village, ces maisons, ce sont la glaise unissant chaque âme y vivant. Si conflit, il doit y avoir, nous défendrons nos terres, au péril de nos vies s'il le faut.

Koniake cracha un nuage de fumée avant de fermer les yeux, pour reprendre la parole.

-Je comprends parfaitement votre position, mais, une fois le conflit passé, le clan des Cerfs Noirs pourraient renaître de ses cendres, vous ne pensez pas ? J'imagine que pour vous, partir serait synonyme de lâcheté, mais vouloir vivre ne devait jamais être un synonyme de lâcheté, vous ne croyez pas ? Pensez aux enfants peuplant votre village, ils ont encore tout une existence devant eux. Ils sont l'espoir de votre clan. Les protéger n'assurerait-il pas la diffusion de la légende des Cerfs Noirs à travers le temps ?

La langue d'Eliott claqua contre son palais, alors qu'il regardait les enfants courir joyeusement. Koniake porta sur lui un regard soucieux. Avant de relever la tête vers le chef du village.

-Je ne sais si vous ne permettrez de nous entretenir avec vos villageois, mais si vous acceptez que j'essaie de leur parler, je pourrais également fournir quelques recettes d'antidotes et quelques ressources.

Il pointa du pouce les épais sacs, pendouillant sur le dos de Lune, qui contenaient globalement toutes les réserves de la cabane de Koniake.

Koniake reporta un regard bienveillant sur la dame qui venait d'arriver. Il conserva ce sourire en l'écoutant et acquiesçant à mesure qu'elle poursuivait son exposé. Il était vrai que, les tribus d'Himabaha étaient majoritairement territoriales, et fière de leur patrimoine. Le sentiment d'unité, de possession, ils étaient important pour eux. Comme le disait Anabel, leur tribu avait beau être modeste, elle possédait des choses, et elle voulait les garder. Koniake tira sur sa pipe, un instant pensif.

Son sourire et son regard bienveillants s'étaient drapés d'un voile de tristesse.

-Je comprends parfaitement votre pensée. Nous autres, Himabahiens, sommes dépendant de nos ressources si durement acquises, plus encore que les autres peuples. Mais une fois que les combats auront débutés, que vous soyez là ou pas, tout sera rasé. Mais je conçois qu'il soit important pour vous, de rendre votre dernier souffle ici.

Eliott pesta, et s'appuya sur Koniake pour se lever.

-Je vais préparer tes trucs de charlatans.

Koniake voulut tendre sa main vers Eliott, mais celui-ci la chassa avant de faire traîner sa prothèse avec colère vers les Xontu. Le maître des aléas reporta un regard ennuyé vers les deux personnes.

-Navré. Je crains qu'il soit plus affecté par la situation qu'il ne veuille bien le laisser paraître.

Il se leva après avoir craché un nuage de fumée et glissa un regard au triton, avant de reposer ses yeux sur Jared et Anabel, avec un sourire compatissant.

-Merci de nous laisser parler avec vos villageois. Je vais essayer de leur montrer quelques recettes simples de cataplasmes. J'espère pouvoir à nouveau entendre parler des Cerfs Noirs, et, le cas échéant, les bardes que nous sommes transmettrons votre légende.

Il agrémenta ses paroles d'un nouveau sourire avant de se tourner vers Leukos.

-L'on pourrait peut-être attirer l'attention de ces gens avec quelques notes de musique, qu'en penses-tu ?

Il attendit son approbation pour aller chercher Eliott et son luth.

Koniake offrit un large sourire en réponse à l'autorisation d'aller parler aux villageois. Leukos et lui se séparèrent pour aller s'entretenir avec tous, après s'être mis d'accord sur le fait de chanter. Koniake rejoignit Eliott qui avait déjà détaché un des sacs pendouillant sur Lune. Koniake s'accroupit auprès de lui pour parler d'une voix douce.


— Eh ça va? Tu avais l'air un peu énervé par ce qu'ils disaient.
— Ouais. Mais ça va. T'occupes. J'ai préparé les trucs dont tu as besoin, tu peux vérifier.


Koniake acquiesça et pencha la tête vers ce qu'Eliott avait mis de côté. C'était assez maigre, mais il n'y avait pas le choix. Il attrapa la dizaine de fioles, les quelques baumes et les sachets d'herbes pour les mettre dans un sac. Il attrapa un récipient de moyenne taille, servant à doser le grain des Xontu et alla s'isoler derrière une bâtisse, il prit place, dos vers la neige, le récipient devant lui, entre ses cuisses et fourra ses doigts dans sa bouche.


Après quoi, il sentit sa magie affluer dans sa gorge pour ressortir sous la forme d'une bile translucide et épaisse qu'il cracha dans le récipient.


— Dégoûtant.


Koniake sursauta en entendant les mots d'Eliott, avant de se lever.


— En attendant c'est avec ça que je te soigne. ~


Tandis que Koniake parlait sur un ton amusé et joyeux, Eliott grimaça de dégoût. Les deux himabahiens finirent par rejoindre les membres du clan des Cerfs Noirs et Koniake commença à montrer les diverses utilisations des baumes et fioles. C'était essentiellement des remèdes contre la fièvre et les douleurs, mais qui pouvaient panser des blessures plus grandes et plus graves. Puis, enfin, il montra le récipient.


— C'est là, le produit de ma magie. Ce liquide à des propriétés curatives. À ingérer, il engourdira les corps au fur et à mesure de la digestion, mais rien de contraignant, ce sera davantage pour soulager des douleurs telles que des courbatures. Appliquée sur la peau, ou directement injectée, l'effet sera plus localisé et plus fort.


Il sortit de sa besace quelques outils et expliqua les manières d'appliquer, il ne s'aventura pas sur l'injection, cela demandait des connaissances trop poussées. Il montra ensuite quelles herbes mettre avec sa bile régénératrice, et comment les mélanger. Il fallait parfois faire bouillir, d'autre fois ajouter de la farine, parfois écraser... Eliott, pendant les explications, illustrait les paroles de son mentor en montrant les herbes, fioles...


Finalement, quand les explications prirent fin, il fut temps pour le soigneur de devenir barde. Il alla chercher son luth et rejoignit Leukos. Suivant ses directives, il commença à jouer, doucement. En arpège. La mélodie était douce et mélancolique. Très vite, elle se cala sur le timbre de voix de Leukos. Devenant plus régulière, plus précise.


Le barde secouait la tête en rythme à l'écoute des paroles du Triton, qui, semblait être hautement autobiographique. Koniake redoubla d'implication pour donner à sa musique la même émotion. Il y eut néanmoins un léger sursaut dans le rythme, quand Leukos parla de mémoire. Mais la mélodie retrouva immédiatement son tempo.


Doucement, alors que les mots de Leukos s'arrêtaient, la musique perdit en intensité, ne devant plus qu'une mélodie lointaine.


Koniake releva un visage rouge et légèrement transpirant vers Leukos en agitant une dernière fois les cordes.


— C'était très beau. Félicitations.


Puis il reporta son regard vers la foule. Avaient-ils été eux aussi conquis ?